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LES
FABULISTES
LATINS
LEOPOLD UERVIKUX. EUDES DE CIIERITON
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FABULISTES
LATINS
DapniB I0 siicle d'Augu8te ju8qu'& la fin du moyen ftge.
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LES
FABULISTES
LATINS
Depuis le sitele d'Aiiga8te ju8qu'& la fin du moyen ftge
PAR
LEOPOLD HERVIEUX
EUDES DE GHERITON
ET SES DfiRIV^S.
PARIS
LIBRAIRIE DE FIRMIN-DIDOT ET C"=
56, iiUR JACOB, 56 1896
PRfiFAGE.
Hn publiant ma deuxi^me ^^diiion des fabics de Ph^dre ei de celles de ses ancicns imitaieurs latins, j*ai expiiqu^ quY*tant donn6 le nombre relaiivemcni resireint des fables d'Eudes de Cheriton dont la mati^re avaii ^t^ indirectemcnt iiree de l'ouvragc du fabulislc ancien, il y avaii peui-6tre lieu, conform^- ment a fopinion d'un savani critique, de ne pas le mainienir au milieu des ddrivds de cc demier ei de lc classer parmi les auteurs originaux.
Partant de cette id6e, j'ai distrait de mon ddition nouvellc non seulemcni les fablos d*Eudcs, mais encorecelles des com- pilateurs ei des imitateurs qui en avaicnt fait usagc.
Puis, son iour dtani venu, j'ai voulu ienir rengagemeni que j'avais pris, sinon cnvers le public, au moins envcrsmoi- m^me, et je lui ai consacr^ le volume spdcial que je fais main- tenant paraitre.
Ce n'est pas sans peinjB que j'ai accompli ceite tachc; mais, si laboricusc qu'elle aii 6t(5, je me f^liciie aujourd^hui de Tavoir entreprise ; car les recherches auxquelles clle m'a
VIII PRfiFACE.
contraint m ont permis de substitucr une oeuvro aciiev(5c h ce qui n'6tait qu'une ^bauche.
A cette OBUvre je n ai pas la prdtention de croire qu*il ne pourra 6tre rien ajoutd. Mais ce dont je suis convaincu, c'est que ceux qui auront eu la patience de la lire connaitront sous son vrai jour une des personnalit6s les plus remarquablcs du monde religieux de la premitre moitid du xui*^ si^cle.
L. HERVIEIX.
Etude
SUR
LES FABLES ET LES PARABOLES
DEUDES DE CHERITON,
SUR LES
ANCIENNES COxMPILATIONS ET IMITATIONS
QUl EN SONT ISSUES
*' Et sur les Manuscrits connus et inconnus
qui les renferment.
LIVRE PREMIER.
EUDES DE CHERITON,
SES FABLES £T SES PARABOLES.
GHAPITRE PREMIER.
ELDES DE CHERITON.
Dans ce premier chapitre, avant d'entreprendre T^tude de Tim- portant recueil de fables et ceHe des nombreuses paraboles, aux- quelles ce livre va ^tre consacr^, je me propose de d^terminer le nom de Tauleur, le lieu de sa naissance, T^poque et les circon- siances de sa vie.
ij i. — NOM DE L^AUTEUR.
Sur lc nom de Tauteur, les manuscrits qui nous ont conserv6 ses compositions ^sopiques ne sont pas en parfait accord. Ainsi le manuscrit de la Biblioth^que Bodl(5ienne Douce 88, independam- ment du pr^ambule commengant par les mots : Aperiam in para- hoUs os meum, qui pr^cede le recueil de fables et qui est roeuvre de leur auteur, possede une sorte d'avertissement prealable qui a el6 ajout6 par un copiste ancien et dans lequel il est expliqu6 que la coUection a 6i6 compos6e par.saint Basile pour T^ducation de la jeunesse. Aussi dans ce manuscrit les fables sont-elles termi- nees par cette souscription : Explicit tractaius de Basilio beato, II en resulte bien clairement que, dans la pens^e du copiste, c'est k saint Basile que les fables sont dues.
Au contraire, dans le manuscrit Douce 169 de la m6me Biblio- Ih^ue, elles sont tr6s nettement attribu^es k Hugues de Saint-
4 fiTUDE SUR LES FABLES
Victor par la souscription suivante : Expliciunt proverbia magistri Hugonis de Sancto Victore.
Au British Museum, dans le manuscrit 292 du fonds Arundel, qui en contient seulement une partie, elles sont intitul^es : Narra- iiones magistri Odonis de Ciringtonia,
Enfm, h Cambridge, le coll^ge du Corpus Christi possede, sous les cotes 441 et 481, deux manuscrits appelant Tauteur, Tun Magis- ter OdOy l'autre Odo dc Ceritona.
Les aulres manuscrits des fables, quoique nombreux, ne portent aucun nom d'auteur, de sorte qu*en somme on peut dire que, dans ces manuscrits, c'est celui d'Odo qui domine.
Aussi, en ce qui touche le nom du fabuliste, nVt-il exist6 au- cune divergence d'opinion entre les bibliographes anciens. Qu'on veuille bien consulter Jean Leland (1), Jean Bale (2), Antoine Posse- vin(3), Jean Pits (4), Charles de Visch (5), C^sar Egasse du Boulay (6), Casimir Oudin (7), Jean-Albert Fabricius (8), Thomas Tanner (9),
(1) Commentarii de Scriptoribus BritanniciSf auctore Joanne Lelando Londi- nate. Oxonii, e Theatro Sheldoniano, MDCCIX; 2 tomes cn i yoI. in-8*. (Voycz ch. CLXXX, p. 213.)
(2) Scriplomm Hlustrium Maioris Brytannix^ qiiam nunc Angtiam et Scotiam vocanfy catatogus, ctc.,autorc Joannc Baleo... Basilese, apud Joannem Oporinum, 1557 et 1559, 2 vol. in fol. (Voycz t. I, p. 221.)
(3) Anton. Possevini Mantuani Apparatus sacer... Colonise Agrippinre, apud Joannem Oymnicum, anno M.DC.VIII, 2 vol. in-fol. (Voyez t. II, p. 167.)
(4) Joannis Pitsei angli, S. Theologiie doctoris, Liverduni in Lotharingia decani, Relationum historicarum de rehus angticis tomus primuSy quatuor p.irtcs complectcns, quorum clcDchum pagina scquens indicat. Parisiis, apud Rolinum Thierry ot Sebastianum Cramoisy, via Jacobsea, M.DC.XIX, cum privilegio regis christianissimi, 1 vol. in-4. (Voyez dans lc premicr tome, seul publie, lcs pages 244 ct 215.)
(5) Bibliotheca scriplorum sacri ordinis Cisterciencis... opere et studio R. D. Caroli de Visch. Duaci, ex officina Joannis Serruricr. M.DCXLIX, in-i*. (Voyez p. 207.)
(6) Uistoria Universilatis ParisiensiSj ctc. Authorc Ctesarc Egassio Bulaeo. Parisiis, apud Franciscum Noel. M.DC.LXV a M.DC.LXXIII, 6 vol. in-fol. (Voyez t. 11, p. 758.)
(7) Casimiri Oudini Commentarius de scriptoribus ecclesix anliquis... Lipsiie, sumptibus Maur. Gcorg. Weidmanni... MDCCXXII, 3 vol. in-fol. (Voyez t. II, col. 1623 k 1625.)
(8) Jo. Alberti Fabricii Lipsiensis.. . Bibliotheca latina medix et infinue asta- tis... Florcntije, typis Thomte Baracchi et F., MDCCCLVIII, apuJ J. Molini, 3 vol. in-8». (Voycz t. V, compris dans lc dcuxiemc vol., \). 152.}
(9) Bibiiotheca Brilannico-Uibemica : sivede ScriptoribuSy qui in Angtia^Scotia etHibernia ad saculiXVU initium flcruei^ntt literarum ordine juxta familiarum
ET LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 5
Charles du Fresne du Cange (i), Francis Douce (2) et Thomas Wright (3), et Ton verra qu*ils ont attribu^ les fables dont je m*oc- cupe ici aun auteurnomm^Odo. Ilestvrai que lecatalogue imprim^ des manuscrits delabiblioth^uedela ville d*Arras enfait honneur aun fr^re pr^cheur nomm^ Bromiard, mais il y a lli une erreur facile a expliquer : dans le manuscrit qui a conduit h la commettre, les fables sont pr6c6d^es d'une collection de sermons qui, d*apr6s le scribe, sont roBuvre d'un moine de ce nom, et, ^tant ^crites h la suite par la mdme main, elles ont ainsi port^ le r^dacteur du cata- logue a les croire rceuvre du mcime ^crivain.
II n'y a pas eu, dans notre si6cle, plus de divergence entre les critiques. Jacques Grimm en 183i (i), Mone en 1835 (5), Edeles- tand du Meril en 1854 (6), Hermann Knust en 1865 (7), Hermann Oesterley en 1868 (8), et Ernest Voigt en 1878 (9), en ^udiant les
nomina dispositis commentarius : auctore Tiro admodum reverendo ct in patriis antiquitatibus yersatissimo Thoma Tannero, episcopo Asaphensi, qui, etc. Lon- dini, excudit Ouliclmus Bowyer, impensis Socictatis ad litcras promovendas in- stitutse, anno domini M.DCC.XLVIII, 1 vol. in-fol. (Voyez p. 560, note v.)
(1 ! Giossarium medix et infimx latinitatis conditum a Carolo Dufresne domino Da Cangc. cum supplemcntis intcgris... D. P. Carpentcrii, Adclungii, aliorum, suisque digcssit G. A. L. Hcnschel. Parisiis, excudcbant Firmin Didot fratres, Instituti Francise typographi, 1840 a 1850, 7 vol. in-4*. (Voyez t. VII,Indcx auc- torum, p. 412.)
(2 Illustrations of Shakespearet and of ancient manners,.,, by Francis Douce. London, printcd for Longman, Hurst, Rccs, and Orme, Patcrnosterrow, M.DCCC.VII.2vol.in-8'» (Voyez t. II, p. 343 a 347), ct London, M.DCCC.XXXIX 1 vol. in-S" ( Voyez p. 524 i 526).
(3) Biographia Britannica literaria ^ or Biography of titerary Characters of Great Britain and Iretand, arranged in chronological ordar. Anglo-noi^man period. By Thomas Wright, M. A. London : John W. Parker, 1842 ct 1846, 2 vol. in-8\ • Voyez t. II, p. 225 k 227.)
(4) Reinart Fuschs von Jacob Grimm. Berlin bey Reimer, 1834, 1 vol. in-8". (Voyez pagcs CCXXI et 446 a 447.)
(5;: Anzeiger fHr Kunde der teufchen Vorzeit. Untcr frcicr mitwirkung herausg. Ton Franz Joscph Mone... 1835. Mit vier Tafcln Abbildungcn. Karlsruhc, Druck und Vcrlag von Christian Theodor Groos. (Voyez col. 355 ^361.)
(6) Po^sies intfdites du moyen dge, prMdees d'une histoire de la fahle ^sopique. Paris, librairic Franck, 1854, 1 vol. in-8». (Voyez p. 121, 140, 142 ct 249.)
(7) Jahrbuch fUr Romanitche und Englische Literatur... herausgegcben von d' Ludwig Lemcke. Leipzig, F. A. Brockhaus, 1865, in-8"*. (Voyez t. VI, p. 1 a 42 ct 119 a 141.)
(8) Jahrbuch fiir Romanische und Englische Literatur... herausgogcben von d' Ludwig Lemckc, Leipzig, F. A. Brockhaus, 1868, in-S». (Voyez t. IX, p. 121 k 154.)
(9) Kteinere lateinische denkmdler der Thiersage aus dem zwOlften bis vier-
6 fiTUDE SUR LES FABLES
m^mes fables et en les publiant partiellement, n*ont pas songe a en refuser k Odo la paternit^.
II faut donc tenir pour certain que le fabuliste s'est appele Odo, nom latin dont ia traduction fran^aise est Eudes ; et comme chez nous, dans les ouvrages contemporains ou il est question de lui, il est ordinairement d^sign^ par son nom frauQais, c*est Eudes que dorc^navant je le nommerai.
§ 2. — LIEU DE NAISSANCE DE L'aUTEUR.
II a exist6 au moyen 4ge bien des ^crivains dont le nom latin a 6t6 Odo. Se borner h dire que c'6tait celui du fabuliste ce serait donncr une indication vague ; ce qu'il faut, c'est d^gager sa person- nalite de celle de ses homonymes, et, pour cela, d^terminer main- tenant le lieu de sa naissance.
Ce point a fait l'objet de longues discussions que je vais tacher de r^sumer. Pour distinguer les uns des autres les divers Odo, on les a, en g^n^ral, gratific^s de qualifications particulieres emprun- t6es le plus souvent h la localit^ ou k la ri^gion dans laquelle ils ^taient n^s.
Pour ne parler que du fabuliste, il est dans les manuscrits (1) presque toujours appel6 Magister Odo^ c'est-(i-dire Maiire Eudes,
Gette qualification, qui fait de lui un savant adonn^ k renseigne- ment, n'est pas la seule par laquelle il est individualis^. Dans les Jncipit ou les Explicit des ouvrages dont il est Tauteur, la phrase qui les lui attribue est quelquefois compl^t^e par ces mots, qui ne sont jamais employes que pour lui : Ad laudem ipsius (ou ejus) gui est alpha et w (2). Ainsi les manuscrils, tant par le titre de maitre qui lui est confer^ que par la d^termination du but qu'il a pour- suivi, emp^chent qu'il ne soil confondu avec les autres Odo et per- mettent ainsi de savoir quels sont les 6crils dont il doit ^tre re- connu rauleur.
zehnlenjahrhunderl, hersiu^^a^chcn vou ErnstVoigt. Strassburg, Karl J. Triib- ner. London, TrUbncr ct comp., 1878, in-S». (Voycz p. 36 i 51 ct 113 i 138.)
(1) Voyez notamment lcs mss. latins 698, 2i59, 2593 ct 16506 de la Biblidth^que nationale, 252 dc la Biblioth6que dc Toulousc, Arundel 275 ct 292 du British Museum, 441 ct 481 du colI6ge du Corpus Christi u Cambridgc.
(2) Voycz notamment lcs mss. latins 698 ct 16506 de la Biblioth^quo nationale, Arundcl 275 du British Muscuni, 441 et 481 du coll^go du Corpus Christi a Cam- bridgc.
ET LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 1
Mais ces ^16ments d'information, s'ils ^taient les seuls, ne suffi- raient pas pour nous renseigner sur sa nationalit^, ni sur T^poque k laquelle il a v^cu. Heureusement certains manuscrits sont plus explicites. Dans plusieurs il est distingu6 des autres par Tadjonc- iion k son nom de celui de son pays natal.
Seulement ici les manuscrits sont loin d'6tre en compl^te har- monie. 11 suffit, pour s'en apercevoir, de consulter ceux qui ren- ferment ses fables : ainsi dans le manuscrit 481 du coil^ge du Corpus Ghristi de Cambridge, Tauteur est appel^ Odo de Ceritona, el dans celui du fonds Arundel, cot^ 292, Odo de Ciringtonia.
Mais ce n'est pas tout : si pour se renseigner plus compl^tement, on ne s*en tient pas aux manuscrits de ses fables, et si Ton recourt a ceux de ses sermons, on y rencontre encore d'autres noms, tels que Odo de Ciridunia{\)j Odo de Cheritona^i)^ Odo de Syrentona (3), Odo de Sheritona (4).
Ces noms latins ne pouvaient correspondre k celui d'une seule el m^me ville ; aussi ne doit-on pas s'6tonner de voir, dans les ou- vrages imprim^s, son nom affubl^ des denominations actuelles de villes tr6s diverses, telles que Shirton, dans le Scriptorum illus- trium Maioris Brytanniae Catalogus de Bale, dans les ttelationes his- toricx de Rebus anglicis de Pits, dans VHistoria Universitatis Pa- risiensis de du Boulay, dans la Bibliotheca Britannico-Hibernica de Tanner, dans le Grand Dictionnaire historique de Moreri , dans les Narrationes des Odo de Ciringtonia de M. H. Oesterley, et dans le
(1) II est ainsi nommc dans le ms. latin de Toulouse 252. (Voycz le Catalogue giniral des mss, des dipartementSj ^dition in>4", t. VII, p. 159.)
(2) Ccst le nom que, d'apr^s* le Catalogue des mss. de la Maison de Saint- Picrre, publie par James en 1600, il devait porter dans le ms. 102. (Voyez les^ Catalogi librorum manuscriptorum Anglijeet H/6^m4f. Oxford,1697,t. 1,2* partie, p. 150.)
(3) Cc nom est indiqu6, comme lui 6tantdonn^ dans certains mss., par Tanner (Toyez TouTragc pp6cit6, p. 560); par Thomas Wright, Biographia Bntannica literaria or Biography ofliterary Characters of Great Britain and Iretandj arran- ged in chronological order,., London, John W. Parker, 18i6, 2 toI. in-8» (Toyez t. I, p. 226); par M. Hcrm. Oestcrley dans scs Narrationes des Odo de Ciring^ ionia [Jahrtmch fur Romanische und Englische Literatur... hcrausgegeben Ton ]> Ludwig Lemcke, Leipzig, F. A. Brockhaus, in-8*; voyez a. 1868, p. 121), et par M. Paul Meyer dans sa.Noticedunms.de la Bibliotheque Phillipps contenanl ttne ancienneversion fran^aise des fables dEude de Cherrington ou [Cheriton^.^RO" maniOf annec 1885, t. XIV, p. 388.)
(4) Voyez les Narrationes des Odo^e Ciringtoniay k l'cndroit precitc.
*
8 fiTUDE SUR LES FABLES
Catalogue g^n^ral des manmcrits des Bibliothiques puhliques des Di' partements, 6d. iii-4*», t. VII, p. 159; Chirton, dans le Catalogue des manuscrits de la Maison de Saint-Pierre de ^mes; Schirlon, dans VApparatus sacer de Possevin, dans la Bibliotheca scriptorum sacri ordinis Cisterciensis de de Wisch et dans la Bibliotheca latina de Fa- bricius ; Cirington dans le Critical Dictionary of english literature and british and american authors living and deceased from the ear- liest accounts to the latter half of the nineteenth century, publi^ par Austin Allibone k Philadelphie, en 1880, M. in-4^ t. li, p. U49, 1" col.; Sherston, dans le R&pertoire de Tabb^ Chevalier; Shering- ton et aussi Sherrington, dans les Plus petits monuments latins de la l^gende des animaux de M. Ernst Voigt; Cherrington ou plut6t Cheriton en Kent, dans la JVotice d^une ancienne version franpaise des fables d*Eude et dans les Contes moralises delSficole Bozon, ouvrages « publi^s par M. Paul Meyer, le premier, dans le tome XIV. de la Romania (1), le deuxi^me, dans un volume in-8® imprim6 h Paris en 1889 (2).
Ce qui ressort de ces divers noms, c'est que Tauteur des fables est n^ en Angleterre. Mais dans quelle localit^? Telle est la ques- tion qui jusqu'^ ces derniers temps est rest^e inddcise.
Cest le docteur Ernst Voigt , professeur attach^ au gymnase Friedrich deBerlin,qui le premiera cherch^a lar^soudre. Dansun opuscule qu'il a publi^ dans cette ville en 1878, sous le titre : Klex- nere lateinische denkmdler der Thiersage, il a consacr^ k maitre Eudes quinze pages particulierement remarquables par le nombre ^tonnant des erreurs qu'il y a accumul^es. Pour rechercher le lieu de sa naissance, il est parti de cette fausse id6e, qu'il n^exis- tait que deux villes, Sherrington pr6s Salisbury dans le Wiltshire et Sherrington pr^s Newport Pagnell dans le Buckinghamshire, entre lesquelles on edi h opter (3), et voici sur quelles bases il a appuy^ son option : il s'est rappel(!j la fable dans laquelle Eudes montre la simplicitd des habitants d'un village d^signc dans les
(1) Voycz pp. 381 et suiv.
(2) Voyez p. xii.
(3) M. Voigt ecrit le nom de la ville de Sherring^ton du Wiltshire htcc unc scule r et Tautre avec deux ; mais de rimportant dictionnaire gcographique con- cernant les Iles Britanniques, qui a ^tc public k Londrcs cn 1868 sous le titrcde Nalional Gazet^er, il ressort quc lcs noms dcs deux villes sont idcntiques et quc c'cst avcc deux r qu'ils doivent sVcrire.
ET LES PARABOLES D*«UDES DE CHERITON. 9
mannscrits par des d^nominations paraissant, ihalgr^ leurs dilTd- rences orthographiques, se rapporter toutes au nom actuel de Wilby (1). II a remarqu^ qu*il y avait trois communes de ce nom eji Angleterre : une dans le comte de Northampton, pr^s de Wel- lingborough, une autre dans le comt6 de Norfolk, et une troisi^me dans le comt^ de SulTolk, pr6s d'Eye; et, consid^rant qu'entre ces trois Wilby, d'une part, et les deux villes de Sherrington, d'autre part, la distance la plus faible est celie qui s^pare Wilby, village du comt^ de Northampton, de Sherrington, ville du comt6 de Buckin- gham, il en a conclu que c*est cette derni^re qui avait dti 6tre le iieu de naissance d^Eudes.
Ce raisonnement p^che par la base, car il suppose qu'il n'y a que les deux villes de Sherrington qui puissent se rapporter aux denominations latines. Or, le Dictionnaire g^ographique qui, sous le titre de National Gazet4er , a 616 6dit6 k Londres en 1868, en signale une douzaine qui sont dans ce cas : on y trouve trois Cher- rington, dont Tune, dans le comt6 de Gloucester, est peu 61oign6e de Northampton, une Cherington plus proche encore de cette ville dans le comt6 de Warwick, deux Sherston appelees, Tune, magna^ lautre, parva^ dans le comt6 de Wilts, enfin six Cheriton dont le nom, s'accordant parfaitement avec les formes latines Ceritona et Cheritona, m^ritait d'6tre pris en particuliere consid^ration. C'6tait donc entre quatorze localit^s que M. Voigt avait h choisir.
Ajoutons que, quand m^me les deux dont il s'est uniquement pr6occup6 auraient 6t6 les seules dont il edi eu h tenir compte, ce n'est pas parce que Tune des deux 6tait moins 61oign6e que Tautre' du plus proche des trois villages de Wilby qu'il 6tait autoris6 a en faire la patrie d'Eudes. II Ta d'ailleurs bien senti; car, pour ^tre juste, il faut dire qu'il n'est pas tres affirmatif et que c'est une indication qu'il donne, sans pr^tendre avoir trouv6 la solu- tion.
II faut avouer qu'il a eu raison d'6tre circonspect; car ce qui a beaucoup plus d'importance que la proximit^ plus ou moins grande de Wilby, c'est Taccord enlre les noms anglais et les formes latines de ces noms. Le nom anglais de Sherrington est peut-^tre, avec
M Lc ms. dArras portc Ylebej/, cclui du fonds Anindel 292, WUebege et Widebege, cc\m du fonds Rawlinson 288, Weibet/c; dans lems. du fonds Arundcl 273, les habitants dc cc villagc sont appclcs Lothonnfji.
10 ETUDE SUR LES FABLES
celui de Sherston, celui qui r^pond le moins bien aux formes latines offertes par les manuscrits. Cest de celle de Ciringtonia qu'il s'6carte le moins ; mais, si peu qu'il s'en ^loigne, il en est moins pres que celui de Cherrington.
En 1880, dans la Revue intitul^e : Archiv fur das studium der neueren Sprachen und Literaiuren, lxiv, p. 1-10, un autre savant allemand, M. Meissner, a essay^ k son tour de r^soudre le probl^me ; mais, en pr^tendant qu'Eudes 6tait n6 h Sherrington dans le comt6 de Wilts, il a soutenu une th^se encore plus inadmissible que celle de son devancier (1).
En rendant compte, dans le Joumal des Savants (2), de la pre- mi^re ^dition de mon ouvrage sur Ph^dre et ses anciens imita- teurs, comme j'y avais introduit les fables d'Eudes, M. Gaston Paris a 6t^ tout naturellement amen^ a formuler son sentiment sur la question en litige, et, comme cela devait ^tre, il n'a pas accept6 Thypothese de M. E. Voigt. « Nous remarquerons, dit-il, que Tiden- tification de Ciringtonia, nom de la patrie d'Odon, soit avec Shir- ton, soit avec im des deux Sherrington, nous paralt douteuse : on aurait Scirtonia dans le premier cas, Scerringtonia dans le second. » Mais ce n'est qu'incidemment que M. G. Paris a exprime les doutes l^gitimes que lui inspirait lliypoth^se de M. Voigt; il n'a propos6 aucune solution.
M. Paul Meyer s'est plus particuli^rement efforc6 de trouver le v6ritable lieu de naissance du fabuliste, et il y est arriv^. Ayant d6- couvert a Cheltenham, dans laBiblioth^quedesir Thomas Phiilipps, une ancienne version frauQaise desfables d'Eudes,il en a fait, dans la Romania (3), robjet de la Notice d^j^ signal6e, dans laquelie il a dii porter son attention sur une question qui alors n'(^tait pas en- core r^solue. .
II a d'abord remarqu^ que les noms anglais qui s'harmonisaient le mieux avec les formes latines ^taient ceux de Cherington, Cher- rington et Cheriton : le premier et le second en effet sont en con- cordance avec Ciringtonia, et le troisi^me, avec Ceritona. Mais nous avons vu qu'il y a trois Cherrington et six Cheriton. II fallait donc faire un choix, et M. P. Meyer Ta fait; voici en quels termes :
(1) Homania, 1881, t. X, p. 623.
(2) Ann^e 1885, p. 47.
(3) Voyez annee 1885, t. XIV, pages 388-390.
ET LES PARABOLES D'EUDBS DE CHERITON. 11
« Jmcline pour ma part en faveur de Cherington (Warwickshire) ou de Cherrington (Gloucestershire). II y a aussi plusieurs Cheri- lon, Tun notamment pr^s de Folkestone, qui pourraient ^tre pris en consideration, si les formes latines Ceritona et Ciridunia ^taient sufflsamment autorisees (1). » Ici M. P. Meyer semble h^siter entre Cherington (Warwickshire), Cherrington (Gloucestershire) et Cheriton (Kent); toutefois dans le titre de sa Notice (2) il ne main- tient que les deux noms de Cherrington et de Cheriton, et nous allons bientot voir qu'en r^alit^ c'est sur ce dernier nom que son option s est port^e. Mais il n*est arriv6 k ce r^sultat, qui r^sout le probl^me, que parun longcircuit de recherches, danslesquellesje vais maintenant me permettre de le suivre.
Ce sont les travaux de M. Thomas Wright qui semblent Tavoir entrain^ dans la voie dans laquelie il est entr^. Dans sa Biographia Britannica Hteraria (3), M. T. Wright a donn6 une biographie du moine du xii* si^cle, ordinairement d6sign6 par le nom d'Odo de Cantia, Nous aurons bient^t k revenir sur ce personnage. Quant k pr^sent, ne nous arr^tons qu'^ ce qui a trait h ses ^crits. Suivant M. T. Wright, ils semblent avoir principalement consist^ dans des commentaires sur les Saintes-Ccritures et dans des sermons. II signale rexistence au British Museum, dans le fonds Arundel, sous lacote 231, d'un manuscrit iatin en deux volumes contenant des bom^lies de Jean d'AbbeviIIe, de Roger de Salisbury et d*Eudes de Kent, termin^es par ces mots : « Expliciunt morales expositiones magistri Johannis de Abbatisvilla, magistri etiam Odonis de Cantia et magistri Rogeri de Sarisbiria, in unum compactae super Evangelia dominicalia per totum annum (4). )) II ajoute que malheureusement les sermons de ces trois ^crivains ont 6t6 r^unis de fa^on ^ former une seule s^rie sans sdparation, et que, comme, 6tant tous agr^- ment^s d'exemples, ils s'oflrent tous avec la mtoe note caractdris- tique, il est bien difficile d*en faire la r^partition entre les trois au- teurs. Puis il exhibe, en le prenant parmi les exemples du sermon pour le premier dimanche apr^s la Trinit^, celui contenant, au
(1) Romania, 1885, t. XIV, p. 388.
(2) Romania, 1885, l. XIV, p. 381.
(3) Voyez t. II, pp. 224-226.
(4) Biographia britannica literariay or Biography of literary Characters of Grtat Britain and Ireland. Londres, 1846, t, II, p. 224 et 225.
12 £tude sur les fables
feuillet 50 r°, ranecdote bien connue du sage qui crache sur la barbe du roi.
Pour M. T. Wright il n*y avait pas k se demander quels 6taient les trois personnages mentionn^s dans le manuscrit qui renfermait cesermon. Les deuxpremiersn'avaient pas d'homonymes qu'on pilt confondre avec eux, et, quant k Eudes de Kent, c'^tait bien, dans sa pens6e, le moine du xii*' si^cle qui vient d'6tre indiqu6. II n*y avait k ses yeux qu^une difficult(5 h surmonter, celle de savoir quels dtaient parmi les sermons r^unis dans le m^me manuscrit ceux qui devaienU^tre attribu^s a ce demier. Du reste, dans une note mise en bas de page, en avertissant qu'k Oxford les sermons d*Eudes de Kent ^taient conservds s^par^ment dans des manuscrits sp^ciaux, il avait eu soin de fournir les moyens de sortir d'embarras.
M. P. Meyer a-t-il fait usage de ces manuscrits? Je ne le cfois pas. En revanche il a recouru k d^autres. II s'est demand^ si Texemple du sage qui crache sur la barbe du roi n*avait pas 6t6 tir^ des sermons de maltre Eudes, magister Odo^ qui, comme le moine du xii® si^cle auquel M. T. Wright avait attribu^ cet exemple, aurait, a raison de son origine, 6t6 appel6 Odo de Cantia, et dont en ce cas le lieu de naissance aurait 6t6 Cheriton en Kent. M. P. Meyer a donc cherch^ a la Bibliotheque nationale les manuscrits des sermons de maitre Eudes qu'elle pouvait poss^der, et, sous les cotes 698, 2459, 2593 et 16506, il en a trouv^ quatre dont le contenu ne pouvait ^tre attribu^ qu'^ lui ; car non seule- ment il y est appel^ magister Odo, avec adjonction k son nom des mots : ad laudem ipsius qui est alpha et w, mais encore le pre- mier des sermons sur les ^vangiles des dimanches commence par ces mots signal^s danslesouvrages desanciens bibliographes : Cum appropinquasset Ihesus Iherosolimisyeic, et mftme, dans les manu- scrits 698 et 2459, il est pr^c^d^ du prologue, qui, conform^ment k leurs indications, commence ainsi : A quatuor ventis veni, Sacer Spi- ritus, et insuffla super interfectos istos,ut reviviscant, M. P. Meyerne s'en est pas tenu l^ : les sermons de maitre Eudes sur les ^van- giles des dimanches ayant 6te publies a Paris en 1520(1), il les a examines dans cette ^dition, et, en lisant au feuillet lxxxi celui
(1) Flores sermoniim ac evangelionim dominicalium e.Tcellentissimi Mngistri Odonis, cancellarii -Parisiensis. Paris, 1520, 1 vol, in-4".
ET LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 13
qui a dt^ compos^ pour revangile du premier dimanche apr^s la Trinite, il y a rencontr^, formulee dans les termes suivants, Tanec- dote que M. T. Wright avait d^j^ exhib^e :
« Quidam rex pomposis (sic) in palatio suo spatioso jussit convi- vium magnum parari : pavimentum autem, aulse parietes et sedilia cooperloriis pretiosis fecit operiri, mensam mantili, vasis aureis et argenteis adornatam habuit. Cum sapiens quidam inter illos esset invitatus, sedens prope regem, cum necesse erat ei spuere et vidisset omnia adomata, conspuit in barbam regis. In quem statim servi regis manus injecerunt. Rex autem, non sine ratione sapien- tem haec fecisse advertens, iram eorum pepressit, quserens cur hoc fecisset. Respondit quod locum viliorem non vidit quam ejus bar- bam ciborum pinguedine perunctam, et ideo in illa spuebat. »
Lorsqu'on compare cette r^daction k celle du texte relev6 par M.T. Wright, on remarque qu'il existe entre elles de grandes diff6- rences. Jugeant sans importance ces diff^rences de r^daction et croyant reconnaitre dans les deux textes roeuvre d*une seule et m^me personne, M. P. Meyer a 6t6 ainsi induit ^ penser que c'6tait Tauteur des fables, et non pas un autre du m6me nom, que, dans le manuscrit cit^ par le biographe anglais, le copiste avait voulu d^si- gner, et que, puisqu'il ^tait originaire du comt^ de Kent, la ville de Gheriton oii il ^tait n6 ^tait celle situ^e aupr^s de Folkestone.
« II ne serait pas impossible apr^s tout, dit-il dans sa Notice sur une ancienne version francaise des fables d'Eudes (1), que le m^me auteur edi 616 d^sign6 sous le nom d' « Odo de Cantia » et d' « Odo de Ceringtonia » ou « Ceritona », surtout si on le suppose originaire de Cheriton en Kent. »
Lorsque U. P. Meyer ^crivait ces lignes, tout en paraissant opter pour Cheriton en Kent, il manifestait encore ime certaine indecision. Mais il n'a pas tarde k sortir de son incertitude. Dans le num6ro du joumal VAihenxum du 30 aout 1890, on peut, sur cette question, lire, sous la signature de Miss L. Toulmin Smith, une note qu'il avait probablement inspir^e et dont voici la traduclion : « En ce qui touche Eude de Cheriton, les raisons de M. P. Meyer pour lui donner ce nom (de pr^ft^rence aux autres formes Sherston, Cirington, etc.) et pour identifier Cheriton avec
(1) Romania, annec 1883, t. XiV, p. 389, note 4.
14 ^TUDE SUR LES FABLES
le village de ce nom pres Folkestone, sont celles-ci : Une collection de ses sermons existe dans divers manuscrits sous le nom d^Odo de Ciringtonia ou Cheritona, et, au British Museum, dans le ma- nuscrit Arundel 231, les mdmes sermons figurent sous le nom d'Odo de Cantia (voyez la Biographia Britannica Literana de Th. Wright, II, p. 225), d'ou la conclusion naturelle est que les deux 6crivains suppos6s n'itaient qu'un seul et m^me, et que cet ^crivain unique 6tait de Cheriton en Kent (i). »
M. Meyer avait-il trouv^ la vraie solution? C*est ce qu'il s agit maintenant d'examiner.
Lorsqu'on se borne k eomparer les deux r^dactions de Texemple dans le manuscril du fonds Arundel et dans T^dition de 1520, on ne doit pas ^tre portd k adopter sa conclusion ; car, les variantes qu'elles offrent sont, k mon sens, assez importantes, sinon pour faire indubitablement apparaitre deux o^uvres distinctes, au moins pour jeter dans Tesprit une l^gitime incertitude. En effet, maitre Eudes n'a gu^re puisc^ dans son imagination les exemples qu'il a fait passer dans ses sermons; il les a pris oii il les a trouv^s, le plus souvent dans les Vies des Peres et dans les Dialogues de Gr6- goire le Grand,mais quelquefois aussi sans doute dans les oeuvres hom61itiques de ses devanciers ; de sorte qu*il n'^tait m^me pas n^cessaire, pour attribuer k deux auteurs les deux r^dactions du rtit^me exemple, qu'elles pr^sentassent de bien notables variantes.
Mais, lorsque, au lieu de meltre la r^daction du manuscrit du fonds Arundel en pr^sence de celle de T^dition de 1520, on la rap- proche de celle des autres manuscrits, et notamment de ceux de la Biblioth^que nationale, on ne rencontre plus entre Tune et Taulre de difFerences appr^ciables, et Thypoth^se de M. Mayer semble pleinement justifi^e.
N(^anmoins,avant de laccepter, j'ai jug(5 prudent de pousser un
1} Voici le tcxtc anglais dc la notc dc M"« Toulmin Smith : « Ast to Eudc dc Cheriton, M. P. Mcyers reasons for giving him this name (against tho other fornis Sherston, Cirington, ctc), and for idcntifying Chcriton with the villago of that name noai* Folkestonc, are thesc. A coLlection of his scrmons cxists in various manuscripts undcr thc name of Odo de Ciringtonia or Cheritona, and in tho British Museum Ms. Arundcl 231 the same sermons are found undor t^c namc of Odo dc Cantia (sce Th. Wright's Biographia Britannica Literaria, 11, p. 225 ;, whencc thc natural conclusion is that the supposed two writcrs wcrc one and same, and that this writer was of Cheriton in Kent. »
ET LES PARABOLES DEUDES DE CHERITON. 15
peu plus loin mes investigations. A cet effet, je me suis fait adres- ser une copie enti^re du sermon du manuscrit du fonds Arundel qui contient Texemple du pr^tendu sage. Or, cinq ou six fois plus long que celui de mailre Eudes, ce sermon, dans son commence- ment, en dilT^re compl^tement, et dans le surplus on retrouve bien les m6mes id^es, exprim6es q^ et Ik par les m^mes mots, mais avec des d^veloppements beaucoup plus consid^rables: seules les paraboles, qui d^ailleurs sont les m^mes et dans le m^meordre, n'ont pas ^t^ allong^es et sont con^ues en termes k peu pr^s iden- tiques ; ce sont celles qu'on peut intituler : La Corneille par6e des plumes des autres oiseaux ; le Sage qui crache sur la barbe du Roi ; le bienheureux Basile et TErmite; le Riche et ses Chiens; TAvocat qui feint de ne pouvoir parler ; le Fromage, les Souris et le Chat; 1'Ermite qui demande k Dieu le sommeil.
Quelle d^duction tirer de cet 6tat de choses? Pour gratifier maitre Eudes du sermon du manuscrit du fonds Arundel, on devrait d'abord supposer qu'il avait donn^ des proportions d^me- sur^es k son oeuvre hom^litique, dont les autres manuscrits ne renfermeraient que des abr6g^s. Gela n'dtant pas supposable, fal- lait-il attribuer le sermon k son homonyme du xn® si&cle dont il aurait simplifi^ les compositions, ou au contraire ^tait-ce son propre sermon qui, ecrit le premier, aurait ensuite 616 largement paraphras^ ?
Entre ces deux hypoth^ses rhdsitation ne me semble gu6re possible : c'est k la derni^re qu*il convient de se rallier; car maltre Eudes, dans le premier cas, aurait 6t6 un plagiaire, et rensemble de ses ^crits doit faire 6carter cetle supposition. Remarquons aussi que le mamiscrit du fonds Arundel est du xiv® siecle et que, les autres etant pour la plupart plus anciens, son ^ge fournirait au besoin un argument en faveur de mon sentiment.
II y a donc un point constant, c'est que, si les sermons con- tenus dans le manuscrit du fonds Arundel ne sont pas roeuvre de maitre Eudes, ils en sont le d^veloppement, et dans ces conditions on doit croire que c'est k lui que ramplificaleur a voulu en faire honneur, etque, 6tant fixe sur sapersonnalite, s*il Ta nomm^ Odo de Cantiay ce n'est pas parce qu'il Ta confondu avec un autre auteur, c'est parce qu'il le savait originaire de ce comte. Quant au copiste a qui est diH le manuscrit, il n'y a pas k s'occuper de Topinion qu'il
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£TUD£ sur les fables
a pu avoir ; car il est supposable que c*est sans se preoccuper de rien qu'il a transcrjt ce qu'il avait sous les yeux.
Si maitre fiudes ctait originaire du comt^ de Kent, il s*ensuit que la bourgade de Cheriton, dont les manuscrils envisag^s dans leur ensemble font le lieu de sa naissance, est celle qui est situ^e dans le voisinage de Folkestone. Telle est la solution a laquelle Texamen du texte du manuscrit doit conduire.
Pour ^tre plus certain qu'elle 6tait la vraie, j'ai cru devoir recou- rir d*abord h M. H.-D.-L. W[ard, qui, au British Museum, remplit depuis de longu^s ann^es les fonctions de biblioth^caire, et qui, gr^ce a sa situation, avait pu faire sur la vie et les travaux de mattre Eudes des recherches couronn^es de succ^s, ensuite ii M. J.-A. Herbert, qui, attach6 au m^me ctablissement, devait, k Taide des documents r^unis par« M. Ward, rediger pour le Dictionnaire anglais de Biographie nationale, Tarticle consacr^ au m^me per- sonnage.
Ils m*ont, de la meilleure gr^ce du monde, fourni les renseigne- ments que je d^sirais.
M. Ward est, comme M. Meyer, parti de cette id^e que c'6tait bien de recrivain, appel^ dans les manuscrits Magister Odo^ qu'il devait (^tre question dans celui du fonds Arundel, et il en a finale- ment acquis la certitude. L'un des documents qui ont fixe son opr- nion est une compilation complexc, appel^e le Speculum laicof^m{\) et imput^e k Jean de Hoveden (2) : il a \ai que plusieurs des
(1) Le British Muscum poss^de dc cet ouvragc plusieurs manuscrits dont Ic plus ancicn cst cclui du xiv* si^cle, cotc Add, H284. Ccst un volumc in-folio de petit format, dpnt le Catalogue imprimd dc la Bibliotheque indiquc Ic contenu en ces termes : Fabularum anecdotorumque collcctio ad iisum Prxdicantiumy in seriem alphabeticam digesta.
(2) Jean de Hoyeden, quo Bale appeUe aussi Hovudcn, paratt ctro iic a Lon- dres, et, d'apr4s lc raemc bio^aphe, fut chapclain de la rcine fileonorc, m^rc d'fidouard I". En 1^66, unc cglise collcgialc ayaut etc fondec A Hovcden,il cnfut lepremicr chanoinc. A sa mort, arrivce, suivant les uns, en 1272 et, suivant les autres, en 1275, il fut cntcrrc dans le cho?ur, dont la construction avait etc com- mencde a scs frais et qui, ainsi quc la nef, dut son achfcvcment aux olfrandes dcs fidMcs. Balc vantc sa simplicile, qui nc rcmpechait pas d'etre, cn m^mc temps qu'un lettre vcrsd dans les etudcs profancs, un theologicn ct un poete, habile cn cette double qualitc afairc dc rAncienTcstament ct du Nouvcau le Ih^mo de bellcs compositions rythmiqucs. Lc Dictionnairc anglais dc Bio«:raphic naiionalc le reconnalt autcur d'une dizaine d'ouvrages, parmi lesqucls il placc Ic Speculum laycorum. Mais, si ce dernier ouvrage est di\ k Jcan dc Hovedcn, il cst cer-
ET LES PARABOLES DEUDES.DE CflERltON'.*
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exemples coatenus dans le manuscrit du «fonds Arundel se retrou- vaient dans cet ouvrage, oh ils jgtaient attribu^s k « Magister Odo de Seryton. » Or, Seryton ^tait yraisemblablement TaU^ration de Che- riton; et, puisque les deux noms Odo de Gantia et Odo de Seryton s*appliquaient k la mSme individualit^, la localit6 cherch^e ^tait Cheriton en Kent.
Un peu plus loin on verra que TouvFage de Jean de Hovedfen n'Qst pas le.seul dociiment exhum^ par H. WaM k Tappui de sa th^se; mais, quant k pr^^ent, il est in^tile d'en produire d*autres; . car, en faisant aboutir ^une solution k laquelle M. Meyer 6st lui- m^me arriye par une autre voie, ce -document me parait suffire pour qu*on soitenfin.fix^ sur le v^ritable lieude naissance du fa!buliste, que dor^naviant j*appellerai Eudes de Cheriton.
• •
§ 3. — 6p6que de l'existence *de l'auteur. '
• • •
Un point int^ressant reste k prdciser; c'est celui qui concerne r^poque k laquelle v^cut Endes de Cheriton.
Fut-il le coiitemporain d'Eudes de Cdntorbefy, plus commun6- ment nomm^ Eudes de Kent, ou appartient-il k une g^n^ration pos- l^rieure ? Telle est la question qui doit 6tre maintenant exaniin^e.
A r^gard d'Eudes de Kent, le role politique qu*il a jou^^ la suite . du meurtre de 4'arch'ev6que Thpipas Becket, ne laissait gu^re place au desaccord entre les biographes. Selon Bale, c'est eii 1160 qu*il §tait k son apog^e (i). Pits, il est vrai, fait de cette date eelle de sa mort (2). Mais Cavo, adoptani Taasertion de Bale, suppose que Tann^e 1160 fut la principale ^poque de sa vie (3).0udin la montre devenant, en 1170, prieur de rEglise m^tropolitaine deCantor- bery, luttant, en 1172, contre les empi^tements de la royaut^ sur les droits de rCglise et devenant, en 1175, abb^ du monast^re de • Saint-Martin de Battle. Quant k la date. de sa mort, rectifiant Pits et
Uin qu'U a otc remani^; car il y'est fait allusion k dcs faits qui se sont produits rn 1^8 et en.l307, c'cst-a-diffe longtemps aprfes sa mort.
(!) Scriptorum Ulustrium Maioris Brytannix.., Cataloffus. Balo, 1357 et 1559. (Voycz t. 1, p. 207.) • . .
(2) Relationes historicx de Rebus anglicis. Paris, 1619. (Voyez t. I, p. 227.)
(3) Scriptorum ecclesiasticorum Historia litieraria. Ozford, 1740 et 1743,2 yoI. in-foUo. (Voyez t.I, p. 677.)
1$ • ETUDE SUK LES ^ABLES .
Du Cange, qui ravaient plac^e en 1160, il affirme qu'elle est post^- rieure^-il80 (1), Suivant Tamier, il 6tait prieur de Caritorbery en 1173 et abb^ dp BatUe h la date qui vient d'6tre. indiqu^e, -et ne serait mort q'u*au mois -de mars de ran 1200 (2). Pour adopter ce4fe demi()jre date, Ttoner s'appuie $ur rouvrage de Wharton intitul^ : AngRa sacra, dans le second voiume<iuquel, li la page.30i d'u tome^ on lit : « Anno ncc, mense Martiq, obiit Odo, abbas de Bello (3). » Moreri ne fait vivre Od<5 de.Kent que jusqu^en 1180 \i): Enfih Tho^ mas Wright esi d'accord avec ses devanciei^ pour le faire ai)b6 de Battte en 1175; quant a Tann^e de sa mort, elle est pour lui incer-* taine; U constate quQ, l^ndi$ que, d'apr6s quehiues' bicTgraphes^ il serait d^c^dd en 1.176,'d'autres qa'ilci*oit plus autoris^s-prolongenr. sa vie jusqu'en 1199 etm^me jusqu'en 1200; maisr, dans ce cas, ditril, il serait mbrt tr^3 ^^(5). Bref, ce qui estav6r4,c'est qu'Eudes de Kent appariienlji la deuxieme moiti6.du xii^ si^cle. ...
Cest pendant Ja mtoie pc^riode que, selonles m'^m^s.bio- graphes, se s^rait ^coul^e.Vexistenjce d'Eudes de Cheriton. Leland s^s doute n'en fait pas.tout ^ faitle cpn(emp«rain d'Eades de Kent et dit seulement qu'll le suivii de pre^ (§);:iriais Bale (7),* Pits (8), de Visch (9), Tanner (10), et Moreri'(l.i), 6e^opianttour a
{{) Comntentarius de scriptoribus Ecciesi^ anliquii. Lcipzig, ITfe, 2 vol. in- fol. (Voycz l. II, col..lolO-1.5i^)Ou(iiAtc?nnine aingi son articU ; « Carolns Dufre- nius Du Cange, in Indice scriptorum ^qxxQm prwmisit Glossari^ medix et tnjfimJt LatinitatiSt colninna 13.4, ubi tamon*mabe ipsuni anno 1160 mortuum refert, qni tidhuc in yivis erat anno 1160 ct ultra. ' *. . '
(2) Bibtiqtheca BHtannicorHiberaica, Londrcs, 1748. (Voycz pjp. 559 ot 560.) {'<\)'Angiia sacra^ sive Coilectio hisioriarum^ partim recenter scriptarumfde • Archiepiscopis et Episcopis Anglije,ii primafidei Christianje susceptione adanhum MDXLfnunc primum ih tncem editarum. Londrcs, 2 tol. in-foHo. Voyoz dan» le, premicr .toI., impi^imc cn 1691, ii^a paj^ 304, les Annale^ EcclesiM WinioAiensit ab anno DCXXXIII ad annum MCCLXXytl,
(4) Le Grand Dictionnaire historique^).. VIII, p. 30, col. 2, ct p. 31, col. 1.
(5) Bioffraphia Britannica Literaria. Londres, 1842 ct 1846, 2 vol. in-8'. (^Voycz t. II, p: 224.) . < ' . . *
(6) Commentarii de Scriptoribus Britaunicis. Oxford, 1709, 2 tomcs'cn 1 xo\. in-8*. Danslc c)iap. ci^xx, p. 213, Lcland fe'exprime aingi : « Hunc < c'pst-u-dire Eudes dc Kont\ ponc sequitur Odo Shirodnnehsis, multarum concionum nop infclix scriptor, »» .**•.*'.*
(7) Sct*iptorum itfustrium Maioris Brytannise... Catalogus. (Voycz 1. 1, p. 2:^1.)'
(8) Belationes historicx deHebusanglicis, (Voycz t. I, p. 245.)
(9) Bibliotheca scriptorum sacri CfrdinisCisterciensis. (Voycz p. 207. {\0) Bibliotheca Britannico-Hibemica. (Voyei p, HQQ.)
(il) Le Grand Divtionnaire histotique.. {Yoyci i. VIII, p. 3!^ col. 1.}
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/,. KT ^ES PA^A^LES.D'EUJ)ES..DE CHElRITON. 19
• *■•'•• . . • . • . . * . . .
tour, fixent.^ 1194 F^poque k laquelle il florissait. Sans d^saccord sensible avec ehx, Posseviji (1) eVFahrieius (2)adoptent ladate de li80;et Oudin, celle^^ 1184 (3); enfln Douoe/sans jrisquer de date.
* . ..place soft existence au xu« siecle (4). ^
• • • •• •••■ *»•»
Ailisi-des notiees des. bibitographes il resaojrtait que, si Eudes 'de Kent et*Eu<ies de Cheriton ^ftai^ht deux iMividualit^s distinctes, ils avaient du pioins ^t^ contemivoraiQs Tun de Tautre.
Les^qu&ire' manuBcriCs precit^s; de la 'Bibnolh^.que. nattonale/ an^^quels M. -Meyer a receuru, en ,lui, feis^t d^couvrir qu^Eudes avait ^crit nne de ses prmcipales oeuvfes dans La. premi^re moiti^^du XHi* fii^cle] lui avaient.permis de montrer jqueUe erreur le&biblio-N- ]^pb69 .avaient comihise. 0ai>S/.sa Notiqe -sur rancieiuic ^version
* > • • •
• fran^aise des fables d'Puae^, apr^s ayoic parl^ de trois majiuscrits
• . conienanf s^senhons, il ajoutait : «*0n j^eut encorc citer4e ms. deaalHoi, Oxford,'ii** 38,- et les mss. B.' N. lal/ 698 el 16506. Les d«tix derhiers coj(itienQent uh «xplicit fort ijit^pesSant*. N<^ 698, fol.. % * i04-: <c 4i||a.o incarnationis Dominice, V.cq^xix^* fi9C opiis com-
. « pletum est a*inagistro Odohe ad laudem.^s qni est alpha « et «. » N* 16506, f6l.:218 : u Explicit , liber evangeliprum domini' « ealium. Goihpletum est hoc opu« anno ab ipc^rnatione Domini
' ' V udiffxjx^.;. fvidie Kalendas Januarii a. ma^istro Ooes ad laudem « ipsius qui.est alpba et o... » Cette date se rapporte certainement ^'l*ach^vement de l^ouyrage et noh li rex^ciition des deux mssi, qui 8ont Tun et I'autre post^rieurs, d*un deipi-^sifecte peut-^tre, h Tan-
. n6e 1219, et qui^ d'autre parl, 6tant d*origihe difT^rente, ne peuvent gii^re avojr 6te copi^s sur un tn^me original. Voila donc nhe date fixe pour la-biographie de hotre Eude(6), » • •
11 ^tait ainsi ^tabli par les deux m&nuscrits latins dc la EUblio-
Ih^qhe nationale 698 el 16506, .et pour M. Meyer tl (^tait av6r6,
qu*£udes n^avait telnrnin^ son sefmohnaure qu*en Tann^e 1219. Cette
date m^ttait a n^ant la supposition, quelquefoisformul^e, que les
. deux noms d*Eudes de Kent et*d'Eudes de Chcriton navaient
(1) Apparatus $acer. (Vjoyez t. II. p. 167.) ' /
(2) Bibliotheca Latina media et infinue sstaiis. Florcncc; IS.IS. (V'oyez t. V,
.^152..) • . .: • ■* .-.
(3) Commentdriui de Scriptoribus Eccleslse antiqiiis. (Voycz t. II, col. 1623.) {kr lUustrations of Shak^eajv and of aneient manners. Londrcs, 1807 (Voyez
t. II, p. 343 k 347) et 1830 (Voyez t. uni(|uc, p. 324 k 526). .;.5 Romankty ^ee 1885,- t. XIV, pp. 389^ 390. '
• t *■
so
£:tupj: sbit les fable;s(
. • • •• • r . •
tQujourscouvert.qu'une sei^le personnalit6 ; 6ar rauteur de ce set- monnalre mWrait pu<^^tre aa5ea'&g6 en* 1170 pour ^tre prieur de Cantojrbery, en 1172pours'6rrger end6fehs6urdes.droitsde rfigllse contre le^ empi^t^ents (iji pouvpil» royal, et eh H7S pour ^tre.- noijanci^ abb^tiu-mQna^t^re.de Saint-Marti^ de B^tiie. • . On/va vbir que la date delild 6tait en pkrfaite concordance' avec les documentsquo les invostigations 9e M. \<^ard;me per- mettent dV iijouter. . ' * ,' •. *.
. En l^O^ le p§re d^Eudes, qui s*appelait Guiildume de.Cheriton, fut, parle JCti dlAngletcrre, qui en avait pour. cause dc forfaiture
■ • . d^poss^d^ nn de ses vassaux nomm6 GeofFroy- de Bosco, invesU* d'uq, fief sitnd dans l6 nord du cpmt^de Kent, ^Delce prds Ro-.''*' chestcr. Cest ce qiii ressbrtci'un texte rfeproduitpar Thomasifa- . dox dans son Histolre de l^chixiuier des rois -d^Aiigleterre (1 ). .
* Guillaume, usant de Ja pr^rogative inh^rente ^k ia qualit^, qu*wi * est ainsi.oblige dclui (recojmaitre, de s^igneurlde Cheritoti, voulut confier k son (i)s la gavde de. Veglise de ceite localit^. Or, Madox> • s'appuyant sur un texte des Pipc Bolls cit^ par lui dans le mfifhie
• ouYrage(2), nous appreiid qu'^ cet efTetil dut fournir a son suze- * r.ain « bne-good hautein jfaicon »,. c'esl-k-dire un bon «faucon de haut v6i, et qile' c'est en I^SIS qufe Guijiaume rempjil cette obliga- • tion. • ...
Eudes, ay^nt perdu son p{jr6, recueiliit sa .sucoession, cfui, d^apr^sM^ Kerberl,«comprenait un fief.de chevdier k Deice, deux
ficfs sembiables k Cheritpn et d*autre3 biens.aiiieurs. Cest ie 18
• • *
• avril 1233 qu*il paya ^u fisc lcs droits successoraux, et dahs .i'acte *
•qui i'en iib^re ii 6st nomm^ « MagisterOdo deCyritpn.n (3).
• • • . *
• • • • ;
(1) TheJIistory and AntiquUies of the Echequer of Ihe Kings of Enqlakdy bj • Thomas Madox, esq. The second edition. London, .m.pcc.lxix. -^ T. I,
p. 428, note c, on Ik : « Willelmus de Ciriton, Vicccomes' pro eo, r c. de CCI el ij palefridis et ^j Austirris, per sic quod-Rex reddidit eidcm Willclmo tot^ni ter- ram quse fuit GUirridi de Boscb apud t)eice, ^icut ^uff ^uum ; ita taman quod si idem.Qalfridus rcdierit ad servitium et ^deYn Rogis, idem Willelmus sine dila- tionehabebit roctum Tcrsus Galifridum de pnedicta tcrra. Ib. RoL S. b. Kejit. Tit. Nova olAata. » ' *
(2) The History and Antiquities of Echequer 6f the Kings of England^ tic, Deuxi^me edition, t. I. p. 508, note /, on lit f « Willelmus de Cyrinton debet j- falceneitl Iialteinum honum, ut magister Odo, filius suus, habcat custodiam Eccli- 818» de Cyrinton, »» Mag. Roi. 13. Joh. Hot, 5. b.tCent.^ r .
(3) Ejccerpta e Hot. Fin., ed. Roberls, I, 2*0. . . * .
. • • •
. • • •
^*' BT LE8 PAHABOLES D'iUDES DE.CHERITON, 2t
• • •^■» ..
Ati British Museum/dans le fonSs Harl^^n^ exista uae-quittanccr donn^e en 1^35-36 par> Magister Odo.-de Cyfelona,TJirfs'WiMelmi de Cyretoiia »,\dij loyer d*une boutiqUe situ6e«» «in foro.Lon- . ^ d[d(niensi} »^ dans la-paroisse de Sainte-^Miarierte-Bow. A cette qui^ . taace estappendtt un sceau repr^scu^tant^ t!(^isdans .lin fadtenii, un. morne au-dessus duqu^ 1 plluie' une^toil^- et quiv d^aprfes M. Her- . bert, n'est autre qu*Eudes de Clunj^ le sainl patroa du, bailleur(i).
Enfln Wnquiskio post mprteniy dans laqilelle il esl ditqu^Eudes-
k sa mott ^tait en possession dn mailojr de D^lce, «t que son
fr^re ^tait soii plus proche h^ritief, portfe la daite d'u 15 octobre.
•MM7(2V ' •• • . • . ' *
* •• .* * i- . ■ '
De tout cela il resdort jusqu'k T^vidence que, cofnme ^crivain,
. ' • • , .. • .•
. c est k l^ premifere moitit duxiu* si^cle.qu^Eudes appaftient'..
• * , . *
§.4. — *BI0G9APHIE D*EUTrBS *I>E ^HERITON: .
• * . • * ' •
■ • • • ' •
• Tout,cequra 6t6 6crit siir la vie d^Eudes de Cheriton p*est et ne^pouvait gu^fe fttre qu^hypoth^tiqjie. l^a tAche ne peut consister qQ'& ea d^gager ce quijne.parattra vraisembUble.
M^ Voigt, tout en adniettant qu'Eudei3 ^tait^ nd dans le sud ^t ' rAnglefrerre, suppose qu41,a dft de bonn^ heure tra>0fiser lit ^lanche et faire de la France aa patrie adoptive ; -ce qui lui a 'inspire cette hypoth^se, c^est Tesprit^ au3si layorable ii la Franije (iu'hostile k rAngleterpe que respife la fable de Foiseau de Saint-Maftin, dans la morale de laquelle il a lu les phrases suivantes : « Adaptatur et qniblisdam railitibus Anglie : quando capud habent b.ene ferratum uino uel ceniisia, dicunt se posse stare contra tVes Francigenas et
debellare fortissinios;sed, quando sunt ieiuni et uident lanceaspt
> • •
gladios circa se, dicunt; O.sancte Martme, succi^rrc auicule tue (3) I » Cette dvidente prddilection pour la France, faut-il dire qu*Eudes la devait k ce qu'il y 6tait venXi tout jeuhe et y •dtait constamment reste? Je .crois qtl'rl. convient.de la faire decouler d'une autre cause. Nous savons niaintenant qa'il ^tait le flls du seigneur de
dberiton. Or, presque tous les oobles, quiau lemps d'Eudes ^laient
•. • • •
• . * ' • • •
ij} Harley. Charler, 49. B. 45.- . * ' , ■ 2) Inguiiiiio posl morteyn, h ^; Archjtoiogiq Cantiana, U, 296. > * (3; Kleiner§ lateinische \ienkm''Uer der Thiersage aus deiu zwolften his vier"
zeknten JeJirhundert. Strasbourg ct Londces, 1818, 1 Vol. in-S^. (Voyez pp. 45 et • 46 * • . . • • '
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• -• - t ' ^ »• ,•
"eh AngleterrepossesseuTB de domaines f^odau^, ^&iei^t d*owgiiue normande, et, .comme 11 ne*9'6tait ehcore pp^r^ ^Qciii^ ^usion •
entre eux et la race anglo-saxonne, 11 M^il assez naturel (jHe 1^^
• • -»' ••,•• • ,*.
• selgn^urs eus^ent plos d^affectlon poi^i: .le j^ays d*o1i' ib ^tai^ni.' . venus que pour l^Angl^terre* ,qu*ils cohsid^rai^nt inohis coihme leur ' ' patrie que camh^e un^ terre*canquis^. C6s sehiipients ne pouyaieni
toiijours subsis.l6r, et la guerr^.de Cent aijs d^vait large^^C cpn- , tribuer k ies* feire disparattre. Mais avant qu^elfe n*6clatltty tl devait s'6coaler encore plus d.'un ^iecle". .• * . • '. . , ''\ '
• M. Voigt, pouf .compl6ter*lft*justification de «a Ihigse, fait une '•
^ouble remarque : il dit que nulKepart, dans ses fabl^j Eif&es.jBie
."* *•• • •
se sert de la lan^e'anglai8e,,lahdls qu'on y trouv^ beaucbup de gallicismes», *• . ^' . ' . .' '. . . • *
La premi^re de c(ys deuxi all^gations proUve qu*il n'a que bien
* • ' • ■-■•,••*
8uperficiellemon.t jeteles yeux sur Vo^uv^^e dufabuliste : s'il avait setileraent luce que rantlqjjaire Francis.Douce avait -^ciut sjir
Eudes -de CheritQn, 11 jae«se serait^pas si singuli^rement four-
• " . . * . ■ • •
vOy6 (1); non seulementjl exlste dahs ses fables4es mots anglais/- mais iencore.il y en a plus que de fran^ais» . .
Alnsl, pour ne citer que t^eux que foumlt le manuscflt 4li du
• cdll^ge du Corpus Chrlstl de Cambridge", dans la fable 2 (L'Abb6 et
4es Molnes), on llt : ^elde ouihet se' betere, hoc est : Raro subcedit
melior (2); dans la fable.4 (La Buse et rfipervie^) : Ofeie hi ihe
brothte^ of athele hi m mt/thte, hoc est : I)e oVo te eduxi", de natura
nbn potui (3), et dans la fable 22 (Le Loup devehu Mbine) : Thai
thu Wtf hore hodi te preste tho thu hym.setfe Salmes to lere^ evere
beth his jferes to the grove-u:ard{i). :
, ■ • •
(1) Voici ce <)u'on lit daiis \c livre do F. Do\^co iniitul^ : lllustratitms of • Shakespeare and of ancient manners^ 1807, t. II, p. 343-341 : « Thc cvidenc» with f espect to aathorsbip. is in faTooT-of the flnglishman, because in some of * the stories English seqtences are found^ » .. • • ' • .* •
(2) Ce provcrbc en anglais tnodorhc s'<5crirait ain^i : Seldopi comes the better. (3; Cest ainsi quo cc proverbc est dcrit dans le /nanuscrit 441 du Corpus
Christi dc Cambridge, sauf qiie lc7A "anglais est rcmplacd par ce signc p. En . francais 0/*= Dc; «>, datif de ei = auf; hi pour /= je; ihe =te; broihle, pour broghte dans Tanglais ancien ct pour brought dans Tanglais modeme = produisis, mot s^nonymc dd niot latinpro/u/i; o f athele = do lanaturc; nepouj' no dans Tanglars moderne = ne, et mj/thte\ cn anglais moderne might = ai pu. En anglais mod^rnc le proverbo. peut sc traduirc ainsi : «Out of an egg I brotight it to thee, by naturo I could not do so. >» l (4) Voici ayec rinterprciation francaiso mot i mot dans quels termes, 5'U
ET LM PARAHOLfi^ b*EUDES. E^ CflBfllTQN: M
Les citatiohs fran^aises sont led suivante? : Fable 2<?*(L'Escarbot qui bat4es ailes) : Frdy ben, fray ben; Fable 7 (L'Oiseau de saint Martin) : 0 sein Marti% eide nostre oi^elin! Fable ii (Le Grapaud, son Fils et le Li^yve) :' Ki Crapout eime, Lune U seTnblejV^ble .38 (Le Milan ef les Perdiix) : Ki tjUt eovete^ tut pert^Fahle:^^ (La Ker^e et le Crapaqd) : Dieu^onfunde iant de MytinMriASt.c-est' tout! On voit que ces citations sqntplus br^ves que celles tir^es .de la langue anglaise. 11 est vrai.que M. Yoigt aper^it deg gariicismj^s jusque dans
.eertains mots lati^s employ^s pir^Eudes, .tels que n^aWiijr, j^ajpe/- lardusy morsellum, garcifery granga {grojngeaf^grangia),' busacia, dpmieellusj Irottarius, camisiUy bladunt (i).-Mais cela ne suffirait pas ^ d^motktrer ^ue le fabuliste a^itf^it de la France sa seconde pairie.. II est aujo>ird*hui ndtoire qilCtles conqu^rants normands, en s'6tablissant en Aiigleterre» y avaient impbrt^. leur langue, qui au temps d^Eudes-^tajt deventie Iqi langue dominante> et qui, si la gaerre de €ent ans n'avait pas interrdmpu les relatidns entre les deuxnatipns, atirait sans doiil^ d^finitivement pr^valu^ <c Peu s*en '
.est faliu, dit M. P* Meyi^r, 'que Tidiome port6 en* Angleterre par les Normands de Guillaume le Cbnqu'6rant ne soit devenu la langue Qomtnune du Royaume-ljni. Si reffoFt; si manifeste au xm*» si6cle, etdansla pretni^re moiti^ du xiv^, s-(5tait po^rsuivi pendant une cinquahtaine d'ann^es, si refTroyable guerre de Cent ans n'^tait pas Tenue diminuer \jbs relations entre la trance et l*A?igleterre, ou, ^ tout cas, en modflier la nature, Tailglais, r^duit d^j^ h T^tat de patois, se serait^teint peu k peu. Les cops^quences de ce fait, qui paraiss^it probable au temps oii 6crivait Higcten, enssent ^16 incal- culables, et il est k croire qu*elles eussent 6t6 profitables-^ Thuma- nitd(2). » ■
'• •• •
^ait correctemcnt ^crit, le proTcrt^e deyrait ^tre fonnul^ : Thai (Quoique), thu (lc)i Wlf (Lqup), irere (^tait)» Aoded (coiflf6), te(k);pr€ste (pr^tre), tho (quoique), thu (tu), hym (le), sette (mettes), salmet (p«aumes), to (i), /ere (apprendre), evere. (toujDurs), beth (sont), his (ses), geres (regards), to (i), the (la), grove-ward (for^t-Ters). Voici maiot^nant comment loul ccla peut se traduire littdralement en anglais modeme : « Though the Wolf wero hooded to pricst, though thou him set psalms io learn, eyer are his looks to the grove-ward. » Mais, si la Tersion etait faite sclou Tesprit de la languc anglaise, elle dcTrait etre ainsi concue : «^bough the Wolf were hooded asa priest, though thouset him to leam psalms, CTer are his looks towards the grovc. »
(l) Kleirtere tateinische denkmdter der Thiersage. (Voyei p. 46.)
(2 Les Contes moratisis de NicQle Boton, frh*e minew\ publids par Lucy
24 * fiTUDEl SUR LES PABLES
• • •
Est-ce k dife maintenani qu'Eudes de Cheriton n-a pas fr^quent^ ia France? Le souteniir serait fiier r^vidence. EniefTet il y a^dafas la moralit^ de sa premi^re fable, un passage ou i! se montre instruit de certaines choses qu^un s^jour prolong^ k Paris avait seul pu lui faire connaitre. Voici ce-(Ju'il raconte : « Item cum magister H. factus fuisset epi^copus Meldensis et visitasset socios suos Pari- sius, dixit :.Si haberem itiortalem inimi^um, et desiderarem ei aliquid pe^simum, orarem quod Deus faceret eum episcopum, et faoopro maxima maledictione reputarem. » Pour avoir.eu connais- sance du langage aiirsi tenu p^r l*6v^que de Meaux H des amis quHl
• ^tait venu visiter k Paris, il*avait fallu qu'Eudes fiit lui-m^me li6 avec euxet^ pour cela, qu'il etit, sinon alors, du moins plus tard,
. r^sid^ dans cette ville. .Cela me semble inconlestafale.
M. Voigt s*est aVec raison inqui^t^ de savoir quel ^tait cet
^v^que d&Meaux(l). En efTet, pour qu'Eudes etki connu la petite
anecdote ins^r^e dans sa premi^re fafale, il fallait qu'il eilt ^t^
■ contemporain de cet ^v^que, et trouver son nom, c'<3tait se procu-
rer un ^l^ment important pour la d^termination. de T^poque pen-
. dant laque)le 's*etait ^coul^e la vie d'Eudes. Mais M. Voigt n'a pas
^ 6t^, dans cette recherche, plus heureux qu'il ne Tavait ^16 dans celle du lieu de naissance d^Eu^es. Ce dernier, par discr^tion sans doute, n^avait pas cru devoiy faire connaitre le nom du pr§lat. Ce
•
qui est certain, c'est que la plupartdes manuscrits ne le d^signent qjae par la lettre H. Parmi les ^v^ques de Meaux il n'en a d^couveirt aucun dontle nom commencM par cette leltre. Mais dans riiistpire . de rUniversit^ Ae Paris par du Boulay, il a vu qu'un Herbert, dit Medecius, mattre a cette Universit^, avait, en 1115, Ji la recomman- dation du cardinal Pierre du titre de Saint-Chrysogone, ^t^* nomm^ archidiacre k Meaux (2),et il a suppos^ qu*Eudes avait fait allusiqn
«
Toulmin Smith et Paul Meyer. Paris, 1889, 1 vol. in-^". (Voyez Inlroduction,
• » '
p. LVU.)
(1) Kleinere lateinische denkmuler der Thiersage. (Voycz p. 46.)
(2) Historia Universitatis Parisiensis, t. II, p. 747. Voici le passage surleque . M. Voigt appuie sa supposition : « Herbcrtus, cognomcnto Medecius, inter viro»
clarissimos et promotione dignos commendatura Pclro, Cardinalc S. Chrysogoni," gic scribente ad Aletand. III : luo Rotomagensis Ecclesis Archidiaconus et M.^Ber» bertus Medecius non minori inter alios creduntur protitate lucere. Fuit, opinor,- archidiaconus Mcldensis; sic enim legitur in quadam Ep. apud Duchesnium, lib. 4 : Confirmationem priuilegij de Scala cum maxima impetratam difficuHate per M. Berbertum nouum Ecclesise Meldensis Archidiaconum vobis misi. *
ET LES PARABOLES D'EUDES DB CHERITON. 25 '
k cet Herbert, qui, dit-il, « dans le poste de confiance oii il avait 6t6 plac^, avait eu amplement l*occasion de connaitre k fond les difficult^s des fonction^ ^piscopales ( 1 ) » .
11 ^tait au moins singulier qu*Eudes lui etlt faussement attribu6 la dignit^ ^piscopale. Mais M. Voigt ne s'6meut pas pour si peu : « Simon I, son ^v^que (de iill h ii84),fut, dit-il, oblig^ de soUici- . ler plusieurs fois du pape des pouvdirs extraordinaires pour rame- ncr Tordre daps son dioc^se, ou l'avidit6 et la discorde du clerg^ avaient produit de f^cheux ravages. Herbert peut donc bien s*expri- mer comme il le fait. L'inexactitude peut bien ^tre attribu^e h un compte rendu fait k la I^gdre ou erron^, ou k un d^faut de m6- * moire d'Odo. Les autres circonstances concordent. trop bien, pour que nous abandonnions cette explication pour une simple erreur dans un titre. II est fort possible qu'il ne se soil pas trouv^ dans le cercle d*amis, ou Herbert a ouvcrt son cceur. Qu'il ait 6tu- di6 k Paris t6t ou tard, peu importe, parce qu a Paris, ville si voi-. sine de Meaux et r^unie k celle-ci partant de liens, personne n'a pului parler d'un Herbert, ^v^que de Meaux, qui n*a jamais exist^. 11 est plus vraisemblable, si nous sommes d*ailleurs sur la bonne *•- voie, qu'il v^cut primitivement k Paris et que bien plus tard uri compatriote revenant de Paris, auquel il aura demand6 des nou- . velles de YAlma mater, lui aura racont^ cette histoire. »*
Cette longue expHcation repose sur des hypoth^ses invraisem- blables : d'abo.rd, en substituanl Herbert k rev^que de Meaux et en se (ondant pour cela sur ce qu^Eu^es a ^t^ induit.en erreur, ou, par suite d'un d^faut de m^moire, a £rttribu6 k cet 6v6que le langage - de Tarchidiacri, M. Voigt s'est mis, sans raisbn plausible, en contra- diction avec le texte latin; ensuite il ^'est pas probable qu'Eudes soit venu ^tudier k Paris, et Tait ensuite quitti avant T^poque k laquelle r^v^quede Meaux a ouvert son cogur kses amis parisiens; enfin c*est encore gratditement que M. Voigt suppose.que ce n'est qa'apr^s son retour en Angleterre qu'un compatriote d'Eudes, qui aurait s^joum6 k Paris aprOs lui,* lui aurait rapport^ cette conver- . sation.
Si Eiides n'avait d^signe reveque de Meaux que par la lettre H,' H y a eu des copistes de ses fablcs qui ont M moins reserv^s que
(1} KUineire lateinische denkmaler der Tkiersagej pp. 46 et 47.
• ^
2^
' irUDE SUR LES.FA.BLES
• rw
• r
. lui, Ain^ dans le manuscrit 679 de la Biblioth^que de Berne, le CQpiste a^crit endntier lenom qu'il supposait ^trecelui de l*^y^que, *el qUe, 'd&as*iha'premi5re ^dition, je R*ai pas manqud de signaler;
• cenom.e^t /?w^, en franQais -ffwgfues.
f * , . * Sr, ^ d^faut de ce manuscrit dont il ignorait rexlstence, il avait
• .-' ' ..• fart^B que plus tard M. Gaston Paris n'a pa^n^glig^ de faire;(i), en
.-' V un mot, s'il axait consult^ le Vallia christiana, il aurait aj^ris que^
- • pour d^cqtrvrir le nom cacb6 sous la lettrcH, il n'^tait pa^ n^ces-
• . ;saii^ de faire^intervenir-un arcbidiacre.
' H4tons-noiis-de dire que d ailletirs le manuscrit dfe Beme n^ail- ^fait pu. que .rinduire en erreui:; ear il y aurait trouv6 :la menUon . .. d[un dv^que du nom de Hugo qui a opcup^ le si^ge tTe Meaux de • . .. . »f 164 ^ 1162 et dont Eudes n*a pu ifttre le contemporaim
*;^ L^s recherohep,*prec6demmenf ^ignal^es, de M. l^. Meyer m^i^ ;" •• trfenf que, comme ^CriVain, il sq^partient h la premi^re moiti^ dn . ..jciu*. si^cle;.et; ainsi que je Tai d^jk dit» celles plus r^centes de ... jtl. Ward ^lablissent qtfit .n'est- pa^. d^c^d^ avant 4246. U sW^uit. qu'Eudj6s; au temps ou B^rbert 6{ait archidiacre k Meaux, c-est-Jn /.ilire vers ItSO^ne ppuvaitfitre qu*un enfant et qjie ceptainement ''. /en 44^2 il n'(5taitpas.e;ic6re n6.
. "Mais alorsquel ^tait, pendant son s^jour k Paris, T^vftque de
• Meaux^.Si.Mr y<>*&t, qui parait ^voir eu a s^ disposilion le manu-
• scrit de BerHn/a^ 4^.1-0, Tavait regarde dQ pr6s, il aurait cemarqu^ .* ..' qiiQ r^v$<jfue*de Meaux-.y 6tait appel^ (juillehnus (Ouillaume), et,*
• ■" *^'il s'6taitrep6rt^,au GaUia christiana, il y aurait trouvt^ q^e cet . . ; .. ^vfequeavattvreirfpli .sesioilctiQns.^piscopales de 4244 k,4224 (2), et
cciUe 'de<;ouverte lui aurait dQnh(^ le mot de r^nigme. . :.
..• * A.quelie ^ptaque Xjuillaunie devintril ^y^que? Deuxans aprds Ift^ •*
• .' . reinise a Eudes de la directio^ de Ti^glise de Cberiton. D*oii venait-Q« '• lorsqu'il Bst arHvt» kvMeaiix? De r^glise de Paris,oii*, d^apr^sle Galr'
lia christianqj il^tait (Hict/r/or, .c^jest-^-^lire maltre du choeur. Bnfin le * •
«* • '• • • » ' ■ '
''• Gallili christioAxa nousmontre que ses fonctlons 6piscopales jie
• ..,.'• ••*'^" .. ' , ,
• ■ - . ■ • . . -
'...,' • (i)Journal'lJ[es h-avantSy 1885, p. 47. * . • •
.(2) Dapr^ \q' GaHia Christiaha, t. VIII, col. 1622 ct 1623, Chiillaume (Gjdl--*:. . . * llfelmus'I)j qui etait.d^unc viciIlo.famille do Ncmours, fut dv^qu^b de Meauy .de 1214 ^12^1. II fut inhume' dkns i*cgliso de Tabbaye de BardQl auiu>^'s de l*autel, et sur la pierre de son tombcau fut gravt^e cette inscription : « Anno IncarDationB • ■ DominicJB. 1221, sepqltus cstin hoc loco piie memorlte Willelmus, Meldensis i^juondam episcopus, xuju» anniyersarium agltur'xiv cal. Septexnbris. n
'exposer.^es dUd^§jicefrailx airiis qu'rVy avait n^cessairement-laies^s.
'II esltit^^-pi^bable-qile o'est pendant son ^i8c6patq]ii'Eudes/ • •; ; *. ' ayaatquitt^ }!^glise d^ Cheriton, se trouyait i Paris^ et qua dai^ - /' i' ^ cette vill^^en relatloxvavec Ies'artiis ^e r6y^que/'il ayait-^iijAur :"* • •/•w • • •/• \«ux conhaiisjwiwje de son lacngafee attrist^. ' . *. *. ... '^'y
•• • A son j^oUr^n Angleterre, Eudes cntra-t-il dans Vordre^de.Ct* . ' "^: * • tcaux?.C*est tin pginrqui n'fi3t pas parf^itemfent ^Jabli. Ses.jserT .* •'*. ' *.
,'• '**- * • V** •.*♦ •.' •*'■ ' • -m ' •
iaat>ns^(mt 6t^publi6s ti Paris,:en 1$W), sousxse tilre»: FIotbs sernio^ .
h}fm.^1 evan^Blibrum dominiccUiurn evcemntissimi magistri Od^nis, .- .' ' ; ' . ,
. CdnceltdHvParinensls. Ce iSire du preioiiervolume' »mpriai^. ,dans .'• ..
« * • — . '■ - * "• '■* * * • », • • • »•
. -teqyel sbn-cpuvre princjp^le ait paru est Ynuei&cet-^gard; mai^cf .'.' . •.
^ilenceest si^ificalif; .cap,.de Yn^irie qu*il y cst qufialiil6 dB-.Cljan-: . •.. .
' ce^ie^de rtniversijL6 dfi Parisf, tilre «ui d'«ineurs lui estformeUp-.^ '. ! . •
menCcA^itest^ par Oudin(i), de m^ihe', ':si, a la* conriais^ce de .. t .*
r^diteur, il avait*6t6.Un moine cisterci^a, 4e titre en eii.t certa^ . . .'
menti;^it mention. CestBal^ qur,.he preitfier, sahs y^rificaiion* pr6r . * •
ajable, lui .doima cette qjdalifioatipn ^2), et Poaseviri (8), Pitt3 (4:), de . • ,
. Visch (5), du BoiiUy (6), Oudin (t), Fal]tricius(8),tanner (9)/Voreri [• '
•'(la), J)ouee.(14);"et de noS jlaurs M. Oesterley (12), Im olit s^r c« ..•.'. •*.
point tour ii tour faitconffance. • •, . ;.* .'•:. './ .'*\
" j M..yoigt a*^l6 plusloinc ira->5ss^(i;Ue d^montrer qifEiidcs dtail : . ;•• .
' biferi entr^ dansl^Ordrc de Giteaux :.« Dan^ le iia6leau* 'de tori^ le^ • .■ '
. ordrfts monastiques alovs existants;, dit-il> ceUxde Git*e|iux'f6ririent . • • * •
1 1
• (l) €dmm^niarius de Scriptoribus eccftHje aniiqui9.*iA. la-cbL 16^ du t. II, . . Oudin s'cxpriTne aiasi : k. lUf sermt>nes^impr6ssi,sub nomifiQ Odanis .CanCeUarii ' . .^^risieiisis, qui tittffos certo fUlsus cst. >0 . , ' . ** . *.
(i) Scripiorifin illustrium 'S/aioYis Brytannife Catfliogus.* (Voyiet 't.'l, p» 22f .) • {i) App<tirQtus sacer. {Voyez i. II, p, \%1.)\ ' ' .'.
[k) Belationes histoficjf de RebUs anglicis. {VojezUl, Yi. ^lk.) . ' ' .* 'l^ypitiliothtca sh^^ioriimsacri qrylinis Cistetxiiensis. (Vojez p..2Xil.)
■'{Q) Tlktoria Universitatis Pi^risiensis, (^oye^L 11, ]^. 1^%.). ' ' .. . ••.]
. * • (1) Commentarius de Scriptoribus ecoleSim antiquis.j{Yoyez'i. 11, col. 1624.)
(S) Bibliotheiia latind medine et tnfirfue setatis, Florencc, IBStf. (Voyez t. V, .
. p..«52f.) ; . . . - •:
' i9). Bibiiolhf ca britannicQ-Uibernita. iYoycz ji. ^60.) , \...
■ (10) Le jGrand Dictionnaife historique. CVoyez t. VIII, p*. 31, col^ 1.) . [K\) IllustMtions of Shakespeafe and of ancient manners ^Loniires, ft07, 2- vol- ..in-^V {Vojezt.II,.pp. 343-n.)
{\%i Jahrbuch fUr Bomanisthfund Englische literatur, dinxi^e 1968.(VDyozp.i21.)
V .
- J
• • •
• •
.•.. .
28
JTUDB SUR LES FAB-LKS
• ••
• ■
ralphsl el romega », clest-^-dire lepremier et.le deriuer^-QfcaTcette •'
\ • . raison peu probante tir^e de la n6nrenclatnce de« ordre^ T^ljgieux ..
■■*•*'
qu^offre la moralit^ de la fable 52 (La Brebis blan^he, lar.Bfebis. noire; l'Ane et le Bouc), il ajoute : « Djjps la ParaboU 51* le Comte pillard porte et fait porter par ses gen^des bppnelsde'cet brdre,, • : ' comme le mdlleur moyen de surprendre tesx n^gociants, qui croient voir venir k eux les plus pieux de tous le^jopines, et, parmi Iqs '^crivainseccl^siastiques les plus/^cenli, il ne Cite qufe* saint Bernard de Clairvaux (i). » Enfin h ces raisoiis il en*ratt^chfe une dernidre : t< Remarquez, dit-il, Taveirsion.^on dissimul^e d*Eudes pour le clerg6 seculier, ^ussi bien piourle I]aut. clfrg^, ''. parce que ignem auariiie^ ^uperhie, luxuriede seemittit (Parib, 1), que pour Ife' bas clerg^, qui sous diff^renfs nomi^^estconipl^ter[ient . exhibe (Parab. 53) ijisez : 52); au contraire^ touten bl^mant vigour . • reusement les abus de la vie.monasti<|ue, il rexalte sous'Ies ^ages ' de rOlivier, du Figuier et de la Vigne (Parab.,!) (Jj. ». * .
Voyons ce que valent ces d6ductions. . , * * ' . . *
D'ab6rd, est-il bien vrai -qu^Eiidesait eapour les moines de Cl- , teaux uneestipie plus grande que pour Tes.autres?. On peut faire h cette question une-reponsc affiitnative; mais il faiit ajouter qu'ils • • ne lui ont pas non plus paru irreprochables, et il eStprobable que, * sfM. Volgt, au lieu de n'examiner que les fables, avait ^galement.' • * jete un coup d'opil sur les sermons du ra6me'auteur, il ne Iiii aui^OLit ' pas, avec tant d^assurance, attribu<5 mie par.eille pr^ditec^ion; en effet, dansles deux exemples contenus dans les ser^nons surles • Evangiles des cinquifeme» et quinzitjme diraanches ^r&sln Pente- c6tey.Kudes ne m^nage pas-les Cisterciens. Dans l^ premier il fait • vivement mvectiver un archev^que, quf est en m^me temps tm moine cistercien, par une pauvre vieiUe qui, se plaighant des .* exactions de ses pr^poses, lui.dit : « Vous pous detofeJ! tout vifs; JVos vivos deuoraiis. » Dans le deuxidme'il fait tenir"par un pof
le langage suivant :/'< Les Cistercrens ont «ontract^ mariagi avec la -^
* ''•.■'»•■*. *'
cupidite; Cisterciences aipidilatem sibi maritavethint, >r ' • ■
Mais s'il n'a pas, autant qiie M. Voigt raffirme, place rb^dre *de.
Citeaux au-dessu,s de tous les autres, au moins art-il- d*une fa(<^on .
• ■ ' ■ ■ ^ .
g^nc^rale reconnu.au clerge r^igulrer.uire r6elle supi^riorite morale?
(1) Kleinere lat^iniscke de^ikmCder der Thierea^e, {Voycz \). 48.)
(2) Voycz m&me ouvrage, p. 49. * ..*''. '
• »
« •• •
■ «
•iTLES PAkA-aoLES D'EUDES DE CHERITON. ./29
Ce serait encore se troinper qoe.de le croire. Eudee s*allaque bien
aVix vicefs du clerge siSculier, mais il ne m^nage pas davantage les
membres des ordres monastiques. Pour ^lre fix6 sur ce point, on'
• poarrait s*en tenir.a Texamen de la f?U)le du Comtey d^trousseur
. de passant^, inv6qu£e.par if. Yoigt h Tappui de .sa these; dans la
moralitS decette fablei, loin de faire T^loge des moines, Eudes les
• • •
' assimile en ces term^s au Gbmte et h ses gcns : « Idem faciunt
qai^am mohacbi ; venidht ad divitem infiroium, et, si possunt, sub
.speqie sacuritatis omnibus bonis ipsum spoli^nt. » . '
Od trouv^ra-Texpressiondu m^me sentiment dans les moralit^s
' des fables i5, i6,'P\ 43; 51, 5!2, 53, 54«et.55: Mais il serait trbp
• long de citer tous les.passages probants. Je n'en veux extrair^ qu un seui tire de la fable des Obs^ques du Loup. Voioile portrait que^* dans ' 1$ fable 43, il fai(. de la population des m6nast^res : « II arrive.souvent qu*k Ja mprt de quelque riQlie voieur ou usu-
■ • tier,' Tabb^ ou le prie\ir r^uhit son troupeau de b^tes, je venx
;dire d'^tres vivant Bedtialentient; car, la plupart du temps, il se '. trouve'que,'dans un gra^d couvent de moine$ noirs t)u blancs, il ny a que.dftsb^tes^ lions par.rorgueij^ rcnard? par la fuse, ours ; ..par la vojracit^, boucs puants parla luxufe, il^es par la parcsse, • ' herissons par raspSritu, lr6tres par lai)oltronnerie, trembiaht sans motif, puisqulils' cr^igaeut de perdre les biens temporels. et hc . redoutentpas dabandonner les oternels qui devraient surtont les ' ' inquieter,i)(Bufs pour les lalJcursqui loucbent aifx ricfiesses de ce flioniie, cai: ils «Wcupent le plus dfe celles de la,tarre.;»- •*.
Eudes avait un grai^d amour de la purete moraie; Vivant au nii- .
. lieu du monde clerical, il sMnt^rcsee j)arliculi6rcment ^ Ijiii, c*est lui surtout c^ull cherche. k ameliorer,. et, disons-le, car c^est \h, -
- r^loge le plus granH et le*plus vrai qulon puisse faire dc lui, sa ilature droitQCt Ifontii&te ne fait pas de distinction cntre les hommes vicieux, ^t,qu*ils appartieanent au^ ordres monasti^ues ou au clerg^ *s^ciilfer/.pactout pii il lea rencontre, il lcs flagellc' . * M. Voigft 3*est,.bn le.voitj^apptiy^ dans son raisbnncment' sur des prtnwssesr qui nesgrit pas..trcjs exactes; mais, le fasscnt-elles, elles ne fourniraient qu*une bieti faible basc a.la conclusion qu*il en tire. Quand ui(^m% Eudcs aurait mis le clerge rt^gulier au-dessus • de Tautre et les moines clstorcions au-dessus dcs aa(res, il oe s'en- suivrait pasquHla faitpartie.dcs premiers. ".
I • ■
. .
n ■
CHAPITRE 11.
* •
'.' KABLES D'EUDES DE CHERITON.
• •
•
• #
'f'^ .Ce'deuxi6mecliapitre, consacr^.aux fables d'Eudes, sera divis6 eii Iroissections. Dans la preml^re je rechercherai si Eude^ a com- • -pb^ plusieurs recueils de Tables ou un seul. Dans la deuxi^me j'essaierai, en les d^gageant des ^lements qui leur sont ^trangers, d*^tal)lir le nombre exact de ses fableset de retrouver Tordre dans IjBquel Eudes liii-mi^me ayait dii' les ranger. Dans la troisi^me, je rechercherai r^poque-^ lacjuelle il les a 6crites.
• *
• ■
. . SECTION l.- . ^ .
.■ • '
fiudes a-t-il compos6 un on pluslenrs reoneils de fablea?
• * . * ■ *
.. Gcttc question n^existerait pas, si, par leurs deubles emplois,- les
. anciens bibliographes ne ravaiehtpas fait nattre. En examinant les*
. •li^les qu*ils ont dresst^es des ouvrages d'Eudes,. nous avons d^j^
vu queHcs troublantes. erreurs ils ont commises. En ce qui touche
sp^Qialement son qbuvj'^ ^sbpiqile, ils n*ont pas brille par plus
d'exactitude.
. Vpici d'abord conunent Bale ^numere ses ouvrages : "• • • ' . • - .
later caDtera certe, quaj raultaiecit, prouerbia illa quaj Aesopus Grae-
^. cus GraDCe compilauerat, Laj.i*ua reddidil el commentariis iliustramt, quod
opus uocabat : • .
Hestiariura uel Brutaritfra'.* . Lib. I. luerurtl ligna, ut ungerent super
. ; se.
Opus sexaginta parabolarum. . Lib. L Quoniam, ut dicit Gregorius, plus.
» •
• •
»
• • .* . • »
• • « » •
PABLES ET PARABOLES D*El]DES DE CHERJTON. 33 Homelias de tempore. . . .
Homelias de sanctis . . Parabolanim aliud opus Paenitentialeqnoque . .
. Lib. L Cum approphnquaa^et, etc, pra*-
sens. • . Lib. L Ambulans le^us iuxta mare Gali. . Lib. L Aperiam in parabolis os meunj, lo. . Lib. L Descendi in ortum meVim, utuide- ' rem.
Partium opus Lib. L
Narrationes quasdam. . . . Lib. I (i).
•
Possevin, se borna k copier cette liste ; car, s*il en retrancl>a • le premier article, intitul6 : « Bestiarium vel Brutarium », il le rem- pla^a par le suivant, qui sous une autre forme n'en ^tait que la re- production : « Commentaria ad Aesopi prouerbia latine a se reddita; quse Commentaria prsenotauitOpus Bestiarium siueBrutarium(2).» Lasuppression et la substitution en somme n^^tafeiitqu^apparentes..
Peu de temps apr6s, survint Pits, qui, d'accord avec Possevin pour consid^rer la phrase pr^liminaire de Bale comme s'appliquant aupremier article, la rempla^a par ce qui suit : « Multa prouerbia, parabolas multas tum sacras, tum profanas, quasi alter Salomon scripsit. Imprimis*qu2e Aesopus Grsece exarauit, hic Latina fecit, et commentariis illustrauit operique titulum prsefixit : Bestiarium uel Brutarium. » A la iiste de Bale il a seulement fait une addition ainsi conque : « Summam quse dicitur haberi Ms. Oxonise, in Col- legio Nouo (3). »
De Visch, s'en rapportant k ses devanciers, accepta Taddition faite par Pits; mais il supprima Tarlicle intitul6 : Homelise de sanctis{A).
Tanner voulut k son tour 6tablir une nouvelle liste. Comme Possevin, Pits et de Visch, il prit pour point de d^part celle de Bale, qu*il augmenta deS ouvrages suivants : *
Sermones in Evangelia dominicalia,
Conciones super Evangelia,
De brutis animalibus,
De Poenitentiis,
Historia S. Pauli,
Summam quandam,
Speculum laYcorum .
(1) Scriptarum illuslrium maioris Brytannias Calalogus. (Voyez t. I, p. 22L)
(2) Apparatus sacer, Cologne, 1608. (Voyez t. II, p. 167.)
(3) Relatianes historicas de Rebus angliciSf 1. 1, pp. 2i4.
(4) BibUotheca scriptorum sacri Qrdinis Cisierpiensis, ^dition de 1G:">6, p.-25^.
.•
34 £TUDE SUR LES FABLES
Ces additions ^taicnt plus fictives que r^elles. Les deux pre- miers num^ros n'6taient, sous une forme difl'6rente, que la r6p6ti- tion de celui que Bale avait appel^ : HomeliaB de Tempore; le troi- sieme sc rapportait k celui intitulc^ : Aliud opus parabolarum; le quatri^me 6tait le m^me que le Poenitentiale ; les cinqui^me, sixi^me et septieme seuls ^taient nouveaux.
Ainsi rectifi^e, la liste complfete semblait se r^duire aux omTages suivants :
i* Bestiarium vel Brutarium;
3'' Opus sexaginta parabolarum ;
3'' Homeliae de tempore ;
A"* Homelise de sanctis;
5<* Parabolarum aHud opus ;
6*» PoBnitentiale ;
7** Partium opus ; ' .
8** Narrationes qusedam;
9** Summa quaedam ; 10« HistoriaS. Pauli; ii" Speculum laicorum.
Cette liste est-elle exacte? Nullemwt. Eudes n*a ^crit qu*un seul rccueil de fables, et, en le d^signant par des titres vari6s, ies bibliographes ont commis la faute de faire plusieurs ouvrages d*un seul. Ainsi, c est bien une collection de fabies que contient Touvrage appele Bestianum ou Brutarium^ puisqu*il commence, d^apres les bibliographes, par les mots : Jverunt ligna ut ungerent super se, qui constituent eux-m<^mes le d^but de la premi^re fable de la coUection connue. Quant aux deux pr^tendus ouvrages inti- tules, l'un : Opus sexaginta parabolamm, Tautre : Aliud opus para- bolarumy les paraboles dont ils se composent nc sont que des fables 6sopiques, et les premiers mots par lesquels chacun d'eux d^butc montrent bicn que les fables qu^ils contiennent sont les memes que celles de Touvrage intitul^ Bestiarium ou Brutarium; les mots : Aperiam in parabolis os meum, sont ceux par lesqueis commenco le pr^ambulc ordinaire de la collection connue, et il est bien probable quo les niots : Quoniam, ut dicit Gregorius, conslituent le d^but d'un pr^ambule moins usuel de la m^me col- lection. Enfin, dans Touvrage d^sign^ par les mots : Narrationes qusedam^ il ne me semble pas douteux qu'il faut sous un nouveau
ET LBS PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 35
titre voir ioajours la mdme collection; ce qui le d6montre, c'est qu en 1869, dans le Jahrbuch fur Romanische und Engluche Liiera^ tuTj les fables que M. Oeslerley a publi6es sous le titre Narrationes magisiri Odoms de Ciringtoniay sont les m^mes que celles d^sign^es par les auires titres. II n'existe donc qu'une seule collection qui a regu a tort des d6nominations diverses.
SECTION II. Nombre et olassement des fkbles.
Ce serait, k mon sens, une grave erreur que de croire qu'Eudes avait ^crit ses fables k ]*usage des orateurs de la chaire qui d^sire- raient les introduire dansleurs sermons et rendre pardes exemples leur enseignement k la fois plus intelligible et plus attrayant. Quand ila voulu donner k sesfictions cetto destination, il ne les a pas lais- ft^es en dehors de ses sermons, il les y a intercal^es. On ne peut (^prouver de doute k cet ^gard, lorsqu'on lit ses affabulations. Ainsi que je Tai dej^ dit, on s'aperQoit tout de suite que, tandis que ses sermons ^taient faits pour rinstruction religieuse du peuplo, ses fables avaient ^t6 compos^es pour combattre la d^moralisation du clerg^ de son temps. Voil^ pourquoi ses d^ductions morales sont si d^mesur^es. Elles sont pour lui la chose principale, dont la fable elle-m^me n'est plus que romement accessoire. En un mot, dans sa pens^e, ses fables sont surtout des sermons, diiTerant, il est vrai, des autres par la forme et par le personnel auquel elles sont destin^es.
Mais ce qu'il faut ajouter, c*est qu'elles ont 6t6 d^tourn6es dc leur destination sp^ciale et,comme celles des sermons, ont 6i^ utilisees par les pr^dicateurs qui s*adressaient au public des ^glises, et qui, les recopiant pour s'en faire un recueil de mat^riaux, tantdt les ont allong^es, raccourcies ou transform^es, tant6t en ont aug- ment^ le nombre par d'autres, emprunt^es, au moins quant k V'\d6e, a des auteurs plus anciens ou puis6es dans leur propre imagination.
Au moins, k d^faut de son texte exact, peut-on arriver k distin- guer les fables qui sont son ceuvre plus ou moins alt^rc^e de celles qui, quoique m^l^es aux siennes dans les manuscrits, lui sont
36 £TUDB SUR LES PABLES
compl^tement ^trang^res? Telle est la question qu'apr^s M. Voigt je vais maintenant t&cher de r^soudre.
M. Voigt a essay^ de dresser un tableau des fables d*Eudes, comprenant 109 pieces, que, en r^unissant souvent deux et quelque» fois trois d'entre elles en une seule, il a, pour se conformer anx groupements des manuscrits, r^duites au nombre de 76 (i). Se fon- dant sur ce que les quinze avant-derni^res fables de son tableau ainsi condens^ ne se trouveraient en totalit^ ou en partie que dans les trois manuscrits Munich 8356, Munich 14749 et Gude 200, et sur ce que la derni^re n'existerait m^me que dans le seul manuscrit de Breslau, il en a conclu que rocuvre d'Eudes devait ^tre restreinte aux soixante premi^res. Si cette observation ^tait mat^riellement exacte, elle ne serait pas probante, mais elle est d^mentie par les manuscrits; en effet, ce ne sont pas seulef&entles trois pr^cites qui rec^lent les quinze avant-derni^res fables de son tableau : on les trouve encore en totalit^ ou en partie dans plusieurs manuscrits que malheureusement il n*a pas eus k sa disposition, et notam- ment dans les manuscrits Arundel 275 du British Museum, 2800 de la Biblioth^que royale de Munich et 441 du Coli^ge du Corpus Christi de Cambridge.
Sous rinfluence d'une erreur mat^rielle entrahi^ k soutenir une th^se fausse, il a cherch^ k ia fortifier par des raisons plus ing^ nieuses que solides. Ne voulant pas 6tre suspect^ de les avoir affai- blies par une p^le analyse, je lui iaisse la parole : « Les quinze fables suppl6mentaires de T M (2), dit-il, ne se retrouvent dans aucun autre manuscrit, except^ G (3), qui en admet sept. T M G pr^sentent ainsi une r^daction unique, provenant si^rement du xin^ si^cle, d6sign6e par le manuscrit M, digne de foi sur tous les points importants, sous le nom encore inexpliqu^ de Hosneckelj et devant ^tre consid^r^e tr^s vraisemblablement comme originaire du midi de la France. Pour son auteur, Narbonne est la place la plus forte et la plus ancienne; dans les adjonctions k la parabole 60 [lisez : 41), ii raconte deux tentatives de s^duction : la premi^re, rela-
(1) Kleinere lateinische denkmAler der Thiersage... Strasbourg et Londrcs, 1878, in-8».
(2) M. E. Voigt dcsignc par la lettre T lc ms. 14749 de la Biblioth^uc royale de Munich et par la lcttre M le ms. 8336 de la meme Bibliotheque.
(3) La lettre G se rdferc au ms. Gude lat. 200 de la Biblioth^quo ducale de WolfenbUttel.
ET LE8 PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 37
tWe k un monachus Cluniacensis, et le r^cit de la seconde com- mence ainsi : Sic contigit diebus nostris de quodam predicatore in hys- pania; quedam mulier dixit quod se interficeret , nisi cum ea rem haberet (il Ini fait honte, en se plagant sur un bilicher allum^ et en rinvitant h, prendre place sur ce lit de repos); dans la para- bole 66 Tauteur parle d'un rex Aragonum, si g^n^reux que succes- sores sui non poiuerunt secum milites tenere nec inimicis resistere etc. II joint aux collecteurs d'aum6nes mentionnc^s dans la parabole A (lisez 4f ) les fr^res de THdpital du Saint-Esprit, qui, partant de Montpellier, se r6pandaient au dehors. II est vers6 dans la connais- sance de la Bible et des P^res de r£glise et il cite des vers d'Horace (Ars poetica, 139), d*Ovide (Ars am., I, 99; Remed, am,, 91, 92) et de Pmdence; quant aux vers (dans la parab. 72) :
Ve michi nascenti, uiuenti uel morieiiti!
Ve michi, quod sum, ue, non uiuit fllius eue!
je ne puis en retrouver l'auteur. Dans ses morales le ton et le style sont plus color^s, plus ^loquents que dans Odo (1). »
J'avoue que toutes ces raisons ne me touchent pas. Ce n'est pas parce que Tauteur a consid^r^ Narbonne comme une place trds forte qu'il doit en ^tre originaire ou voisin. Le r^cit des deux ten- tatives de s^duction 6tant, d'apr^s M. Voigt lui-m^me, compris dans Tune des soixante premi^res fables, c'est-^-dire dans Tune de celles qui ne sontpas en litige, ne peut lui fournir aucun argument k Tappui de son opinion ; mais, en supposant que le r(^cit relatif k la tentative de s^duction faite sur un pr^dicateur espagnol se trouve en debors des soixante fables non contest^es, il n'y aurait encore aucun ai^ment k en tirer. Ne voit-on pas dans la fable XII Eudes raconter une autre anecdote dont un h^r6tique toulousain aurait 6i6 le h^ros? Et si Ton veut se reporter k ses sermons, n'y trouve-t-on pas racont^es la tentative d*empoisonnement accomplie par une mar&tre Lombarde sur ses beaux-fils et la conversion-d^unSarrasin par un 6v6que Sarde(2)? A plus forte raison Eudes a-t-il pu avoir con- naissance d'un ^v^nement plus dramatique concernant un membre
(1) Kleinere lateinUche denkmiiler der Thiersage.,. Strasbourg et Londres, «878, in-8-. (Voyez pp. 39 et 40.)
(2) Voyez le sennon pour le jour des Rogations ot celui sur T^vangile du neuTieme dimanche apr^s la Trinitd.
38 l^TUDE SUR LES FABLES
du clerg^ espagnol. Et, s*il en a et^ inform^, il a pu encore bien mieux ^tre initi^ k rhistoire d'un roi d'Aragon. On ne doit pas davantage s'^tonner qu'il ait' fait mention de la congr^tion des fr^res de rH6pital du Saint-Esprit, dont la maison principale pouvait 4tre h Montpellier, mais dont, en sa qualit^ de membre du clerg^, il ne pouvait pas ignorer Texistence. M. Voigt all^gue encore que les fables contest^es r^v^lent un auteur vers6 dans la Bible et dans les ouvrages des P^res de rCglise; mais n'est-ce pas justement \k ce qui doit les faire attribuer k Eudes? On y trouve aussi des citations tir^es des anciens poetes latins; mais cette particularit^ remar- quable est 6galement celle qui caract^rise les soixante premi^res fables. Enfln pourquoi dire que dans les morales des demi^res fables le ton et le style sont plus color^s que dans les premi^re»^ Je n'ai analysi^ qu'une de celles-ci, celle des Obseqves du Loup : il me semble qu'elle ne p^che pas par la pAleur; peut-^tre pourrait- on plut6t lui reprocher d'^tre trop color^e. Ainsi s'6vanouissent, d^s qu'on les envisage de prds, toutes les raisons imagin^es par M. Voigt.
11 n'y avait qu*un argument qu'il eM pu invoquer en faveur de sa th^se, et c*est justement k celui-lJi qu'il paralt n*avoir pas song^. Nous avons vu que les anciens bibliographes avaient, dans la nomenclature des ceuvres d'Eudes, indiqu^ ses fables sous divers titres et notamment sous le suivant : Optu sexaginta parabolarum, Si ce titre, qui de prime abord semble trancher la question, ^tait fourni par les manuscrits qui nous sont parvenus, il y aurait lieu de s'en pr6occuper. Mais alors on ne tarderait pas k comprendre que ce titre ne procurerait pas une preuve irr6futable de la limita- tion k soixante du nombre des fables. En effet un pareil titre n'aurait pu gu^re 6maner de Tauteur, et Ton pourrait avec raison objecler qu'il n'a pu ^tre invent^ que par un copiste ancien qui, ne trouvani dans son mod^le que soixante fables, a eu Tid^e de Vindi- quer en t^te de sa copie. Mais il n'y a pas m^me de r^ponse k faire ; car aucun des anciens copistes, du moins k ma connaissance, ii'a eu cette id^e ; aucun des manuscrits qui ont pass^ sous mes yeux ne portait en tdte ces mots que Bale a d<i ^tre un des pre- miers k employer ei que les bibliographes post^rieurs ont succes- sivement reproduits.
Qu'il me soit permis d'ajouter que M. Voigt lui-m^me, s'il avait
BT LES PARABOLES D*SUDES DE CHERITON. 39
pris connaissance des sennons d'Eudes, n^aurait pas pu lui conies- ier la patemit^ des fables plac6es sous les num^ros 01 k 75. En efiet, dans ses sermons, Eudes avait, en noiable quantii^, faii usage des fables qu'il devait ensuite faire reparaitre dans son oeuvre ^sopifiue ; or, parmi elles il en esi qui font pariie de celles com- prises dans ces num^ros : ainsi les sermons pour le second jour et ponr Toctave de la f^te de P&ques et pour le IX^ dimanche apr^s la Pentec6te poss^dent les trois fables du Chai k qui on a coup^ la queue, du Chien et des deux Hommes^ et de rAspirani h la condi- tion monacale, et les trois m^mes, avec des r^daciions qui, il est vrai, soni difT^rentes, se retrouvent sous les num^ros 67*, 64 et 72 de la collection ^sopique. La d^monsiraiion esi donc compl^ie. Pour le m^connaitre, il faudrait aller jusqu'4 pr^tendre que les sermons et les fables ne sont pas roeuvre du m^me auieur; mais nous verrons un peu plus loin combien ceiie ih^se seraii mal fon- d^e. Les fables rejet^es par M. Voigt doiveni donc ^ire main- tenues.
Maintenant, il ne faut pas s'y iromper, la quesiion qui s'est pos^e et que je crois r^solue, n*a pas 6t4 de savoir s'il fallait opter pour le nombre de soixante fables ou pour celui de soixanie-quinze ; il s'est agi de d^cider s*il fallaii consid^rer comme seules auihen- tiques les fables plac^es sous les soixanie premiers num^ros du (ableau de M. Voigt ou accorder la m^me coniiance k celles mises sous les quinze num^ros suivanis, ce qui esi bien diff^reni ; car, souvent un seul num^ro ayant 6i6 aiiribu6 aux fables qui iendent k une m^me d^duction morale, il s^ensuii que le nombre de celles comprises dans les soixanie premiers num^ros est sup^rieur a ce chiffre et qu'il en est de m^me de celles r^unies sous les quinze num^ros suivants. En r^alit^ leur nombre ioial esi de cent douze.
Dans quel ordre ces cent douze fables doiveni-elles ^ire dispo- s^es?Telle est enfin la quesiion k irancher.Elle n'exisieraii pas, si M. Oesterley, par la publicaiion du manuscrii Arundel 292 du Bri- tish Museum, et M. Voigi, en suivani les erremenis de son devan- cier, ne Tavaieni pas faii naiire ; car, lous les manuscriis k peu pr^s complets, k quelques l^g^res diflT^rences pr^s, soni d*accord enlre eux; le manuscrii Arundel 292, qui ne renferme qu*un frag- meni, est, probablemeni pour ce moiif, en dissidence avec eux, et
40 KTUDE SUR LES FABLES
par malheur c*est justemeni celui que M. Oesterley et M. Voigt onl pris pour base de leur classement.
On est fond^ k se demander pourquoi M. Oesterley, lorsque le m^me fonds du British Museum lui en oiTrait un autre presque com- plet, n*a pas donn6 la pr6f6rence k ce dernier. II me paratt pro- bable , et il me semblo ressortir de la nomenclature donn^e par lui des manuscrits des fables que, s'il n'a pas opt^ pour le manu- scrit Arundel 275, c'est qu41 ne le connaissait pas.
Quelle que soit la raison qui Ta d^termin^, son singulier choix a eu un notable inconv^nient, celui d*induire en erreur M. Voigt sur le v^ritable classement des fables ; ce qui ensuite moi-m^me^ dans ma premi^re ^dition, m'avait, quoique k regret, entrain^ k suivre la voie trac(5e. Or, dans le manuscrit 292 Tordre primitif a 6t^ boulevers^. Voici en effet comment le copiste du moyen kge avait proc^d6 : apr^s avoir transcrit la premidre fable et ses an- nexes, et Tannexe de la deuxi^me, il ^tait imm^diatement pass6 aux demi^res, de sorte que les trente et une suivantes sont celles qui dans les manuscrits complets en occupent la fin et, qui plus est, dans le m^me ordre. Arriv^ k la fin de son mod^le, le copiste s'est report^ au commencement ; il a alors entrepris la copie des f)remi^res fables qu'il avait d'abord omises ; malheureusement, au lieu de parfaire sa t4che, il n*a ainsi copi6 que dix fables, qui sont devenues les dix demi^res de son manuscrit ; de sorte qu^en d^fi- nitive il a n^lig6 toutes celles qui sont comprises entre le nu- m6ro 10 et le num^ro 39.
Dans cette situation, ia ligne de conduite que, pour dresser la liste des fables, j^avais k suivre, 6tait fort simple : je n'avais q\i*k examiner les manuscrits les plus complets et k voir quels 6taient parmi eux les plus dignes de confiance. Cest ce que j'ai fait,et mon parti a ^t^ vite pris : j'ai opt^ pour le manuscrit 441 du Gorpus Christi de Gambridge. G'^tait celui qui, lors de la publication de ma premi^re 6dition, m'avait d6jk paru le meilleur. Ce qui alors m'avait emp^ch^ de lui donner la pr6f6rence, c'est que la copie qui m'en avait €i6 envoy^e 6tait fort d6fectueuse. Dans les voyages que depuis j'ai faits en Angleterre, j*en ai moi-m^me pris une seconde, qui, etant exempte des fautes de la premi^re, me permet non seulement d'en suivre Tordre, mais encore de la prendre en- ti^rement pour base de ma nouvelle ^dition.
ET LES PARABOLES 0*BUOES DE CHERITON. 4f
Voici donc la nomenclature des fables, ^tablie d'apr6s ma nou- velle copie :
Prologue.
i . — Les Arbres qui ^lisent un roi. i* — Les Fourmis qui ^lisent un roi. i** — Les Grenouilles qui elisent un roi. i^ — Les Poussins qui ^lisent un roi. i^ — Les Oiseaux qui ^lisent un roi. !• — L*Abb6 et les Moines.
2. — Le Faucon, les Pigeons et le Grand-Duc. 2» — L'Escarbot qui bat des ailes.
3. — La Corneille sc plaignant k TAigle.
4. — La Buse et rfipervier.
4» — Le Coucou et la Brunette.
5. — La Tortue et TAigle.
6. — Le Loup et la Cigogne.
7. — L*Oiseau de Saint-Martin.
8. — L'Homme chauve et chassieux et les Perdrix.
9. — L*Oiseau appele Freynos.
10. — L'Aig]e et ses Petits quVlle habitue au soleil.
11. — La Cigogne et le Corbeau.
12. — L*Her^tique et la Mouche.
13. — Le Phenix qui renalt de sa cendre.
14. — Le Crapaud, son Fils et le Lievre. 14* — Le jeune Homme et la petite Vieille.
15. — Le Chat deguise en moine et le Rat. 15* — L*Araignee, la Mouche et le Vent. 15** — Les Irois sortes de Mouches.
16. — Le Rat de ville et le Rat des champs.
17. — L^Antilope.
18. — L'Hydre et le Crocodile.
19. — Le Renard dans un puits et le Loup.
20. — Le Lion, le Loup et le Renard associes.
21 . — Le Fromage, le Rat et le Chat.
21» — Les Chiens, le Cadavre et les Corneilles.
21*» — Le Rat, la Grenouille et le Milan.
22. — Le Loup devenu moine.
23. — Le Lion, les Brebis, le Loup et les Porcs.
23» — Le Pfere de famille, les douze Brebis et le Loup.
24. — Le Loup et TAgneau.
25. — Le Renard et le Coq.
26. — Les Anes couverts de peaux de Lions.
27. — Gaulier k la recherche de l'eternelle felicite.
27* — Les deux Compagnons, l'un v^ridique et Tautre menteur.
fiTUDB SUR LBS FABLES
- La Gu^pe et l'Araign£e.
- L'Escarbot el son fnmiei'.
- L'Aigle priv^ ile la vue par le Corbean.
- Le Laique et le Clerc.
- Le Lion, 1e Loup et le Porc.
- Le Paysan et les Escarbots.
- Les Alieilles et les Escarbots.
- L'Ane et les Porcs.
- I.a Poule protegeant ses Poussins cootre le Uilan.
- Le Lion, les Hats, Ics Souris cl le Chat.
- L'Oie grasse et le Corbeau.
- Le Jusle et le P^cheur.
- Le Fou.
- L'Enchanteur.
~ Le Jeu J'echecs.
- Lc Poussin intloniple.
- Le .Milaii et les Perilrix.
- Le Kenard et le Chat.
- I,e tJjrbeau, le Pigeon et son Petit,
- La Huppe et le Itossignol.
- Le Iliclie «l ia Vache de la Veuve.
- Les Hahilanls dp Wilby et le Li&vre.
- Les Fimrmis et les Porcs.
- Les 0|ps;'(]iies (tii l."ii|i.
- Le Chieii et les Joncs.
- La Licorne, )'Hoinnie el les deux Vers.
- Le Henartl et le Batelier.
- La Guenon el la Noix.
- Le Limacon portant sa maison.
- Lc Limacon el ses comes.
- L'.\raignee et la Mouclie.
- I.e Henard i|iu fail le mort et le Corbeau.
- Le Fiomage ct le Kat piis auplege.
- Le Henard el les Poules.
- Le Henard dSguis^ et les Brebis.
- Le Comte voleur de grand cbeinin.
- La Brebis blanche, la Brebis noire, TAne et le Bonc. ■ La Hn>c !■! Iv CiapauJ.
- Le Faucon e( le Hilan.
- L'Assemble'' Ucs Souris et le Chat.
- Lc Elibou condamn^ par rassembl^e des Oiseaui.
- Le Hat sauvc par le Chat.
- La Pucc ct rAbbS.
- Le Serment U'un cerlain Alcxandre.
- La Grange cn fcu.
- Le Pdican et ses Pelits.
ET LES PARABOLES D*BUOES DE CHERITON. 43
58. — Le Loup et le Lifevre.
59 . — Le Serpent mourant de froid. 59* — Le Serviteur du Roi.
60. — L'Odeur de la Panlhere.
61 . — Le Chien et rOmbre.
62. — I^ Grenouille el le Bupuf. 62* — Le Chevalier et son Fils.
63. — Le Rat qui cherche femme.
64. — I-e Chat et sa Femelle. 64* — La Femme ^l^gante.
65. — La Cigogne et le Serpent.
66. — Le Paon deplumd par les autres Oiseaux.
67 . — Le Crapaud et la Grenouille. 67* — Le Chien et les deux Hommes.
68. — Le Lion qui cherche des ministres et rAnc.
69. — Les Chiens et l'Ane.
70. — Le Corbeau et le Renard.
70* — L^Athenien qui veut passer pour philosophe.
71 . — La Cigogne et le Chat.
72. — I/Aspirant k la condition monacale.
73. — Le Bouc et TAne.
73* — Le Fils et son vieux P^re.
73»> — Le vieux P^re, le Fils et le Petil-Fils.
74. — Le Loup h. qui le Renard conseille de p^cher.
75. — La Mouche et la Fourmi.
En sus des fables comprises dans ces soixante-quinze num6- m^ros, il y en a quelques autres ^parses dans divers manuscriis de rcBuvre d'Eudes. EUes pourraient recevoirles iitres suivanis: 76. Le Coucou ei TAigle; 77. Le Sagiiiaire et le Ro^signol; 78. La Licorne, rHommeet les deuxRats; 79. LeRaietsesPeiiis; 80. L'6v^queTh6o- doseeile blocde glace; 81. Le Renard et TAne se confessani au Loup. La premi^re n*exisie que dans le manuscrii de Breslau IV. Q- 1^6; la deuxieme n^existe que dans le manuscrii d'Arras; la troi- si^me, qui est foumie par le m^me manuscrii, esi, avec une r6- daction diff^rente, la m6me que la quarante-cinquienie de la liste quipr^c^de; ia quairi^me ne se renconire que dans le manuscrii btin 16195 de Biblioih^que royale de Munich; seule la cinqui^me «sl commune a deux manuscriis, celui de la Biblioiheque Bod- l^ienne Douce 88 ei celui du fonds Meermann, aujourd*hui k Ber- 'in; enfin la sixi^me, qui esi sp^ciale au manuscrii dc Breslau pr6- cil^, y esi la irente-huititoe du livre II, De Gressibilibus,
44 fiTUDE SUR LES FABLES
Quoique ces six fables ne puissent guere Mre attribu^es kEudes^ pour qu*on en puisse juger, je les publierai h la suite des siennes.
SECTION III Date de la composition des fkbles.
J'aurais fini, si je n*avais pas le devoir de rechercher k quelle ^poque Eudes a compos^ ses fables.
Cvidemment je n*ai pas k me pr^occuper de Fopinion des an- ciens bibliographes, qui, se fiant les uns aux autres, ont fait de lui un auteur du xn« si^cle et ont 6mis Tavis que c*est vers 1480 qu*il ^tait dans la force de Ykge et dans la pl^nitude de son talent. II serait superflu de d^montrer qu*ils ^taient dans Terreur.
Mais M. Yoigt a essay^ de r^soudre la difficult^; et, avant de faire la m^me tentative, je dois examiner s*il n'a pas d6couvert la vraie solution. II ne s'6tait pas pourvu d'6I^ments d'information autres que le texte mdme des fables, et malheureusement c'^tait insuffisant. Celles auxquelles il a eu recours sont les fables ii (L'H^r6tique et la Mouche), S6d (Le Jeu d'^checs), 4ia (Les Habi- tants de Wilby et le Li^\Te), 52 (La Brebis blanche, la Brebis noire, TAne et le Bouc), 59 (Le Serpent mourant de froid). Pour qu'on sache exactement par quelles d^ductions il a cru pouvoir d^termi- ner la date k laquelle Eudes a ^crit ses fables, le mieux que je puisse faire est de traduire litt^ralement son langage :
(( On peut aussi, dit-il, trouver dans sa collection de fables des indications approximatives sur T^poque k laquelle il v^cut. II d^crit assezexactementlejeu d'6checs(Par. 36 c)(/wez; 36 rf); il nommeles fignresmilUeSfregeSyduceSfpedones ;ce\m qui triomphede sonadver- saire [mattat) est appeI6 probus; apr^s la fin du jeu, les figures sont jet^es sans ordre dans la bursa, sacculus ou saccus. l\ sait que les captifs Sarrasins tuent leurs bienfaiteurs et leurs maitres (Par. 59). II mentionne dans la Parabole 12 les h^r^sies des Cathares,n6es dans le midi de la France et d^jk combattues dans le concile de Lombers en 1165 : Diciturquod hereticus quidam in iholosanis partibus in loco exaltato praedicauity quod uerus Deus non fecit mundum uisibilem, etc; cet h^r^tique ajoutait comme une preuve d^cisive : Quare faceret Deus benignus muscas^ cum sint animalia immunda? II sait que plu-
BT LBS PARABOLES DEUDES DB CHBRITON. 45
sieurs ^iablissemenis hospitaliers foni recueillir des aumones par
des qu^ieurs (Par. 42 a); il connaii lesqu^teurs de Saini-Antoine
(hopiial fond^ en 1095 k Vienne), ceux de Haupas (nomm(^s ainsi
dans L (1), antipas dans T M, autiperas dans G, omis dans F (2),
c'esi-&-dire de Thospice de passage de Saini-Jacques du Hautpas,
siin^ sur le Rh6ne pr^s Avignon, ei cr^6 en 1177 pour servir de
snccursale kThospice de TArno presXucques), et les Roncevaliens,
c'esi-k-dire les chanoines r^guliers de Ronceval en Espagne, doni
rh6pital principal avaii ^t^ cri^ sous Alphonse II avani 1163. Mais
il ne parle en aucun endroii des ordres mendianis. Le plus impor-
tani des documents esi le iableau dress^ dans ia Parabole 52 de
presque ious les ordres monasiiques ou de chevalerie, au momeni
oii il compose son livre de Paraboles {fere (manquant dans T M)
omne genus reptlarium), qu'il partage en quaire classes k Texemple
des quaire animaux combatiani, ouis alba, ouis nigra, asinus et
kircus, Ge soni (j*y joins la daie de fondaiion pour plus de commo-
dii^) : 1* Qui uteniur uestibus albis^ ut Cistercienses {\09S, r^form^s
par Bemard de Clairvaux), Premonstratenses (1120), Ordo S. rrini-
tatis (les Triniiairesou Maihurins, qui fureni fond^s en 1198 dans le
dioc^se de Meaux, et dont lapropagation a ^t^ exir^memeni rapide)
et huiusmodi;t^ Utentes nigris uestibus, ut nigri monachi (les anciens
ordres de Saini-Bernard) et canonici; 3® Qui crucem in scapulis por^
tantf ui Hospiialarii, Templarii (1119, non meniionn^s dans T F M)
tt huiusmodi; i"* Qui barbas habent prolixas : Grandimontenses (vers
1073) et conuersi Cistercienses (les fr^res lais de cei ordre). Avec ces
d^tails nous irouvons de deux c6t^s une 6poque bien d^termin^e :
lameniion des Trinitaires(1198), Tomission des Franciscains (1209)
etdes Dominicains (1216) (s*ils avaient ^i^ contemporains de Tau-
tenr, ces deux demiers ordres eussent ^te cii^s par lui dans sa
liste el class^s parmi les qu^teurs), nous donneni la ceriitude que
le livre des Paraboles a 6i^ termin^ vers 1200. »
Enr^sum^, le raisonnemeni de M. Yoigt esi le suivani : Eudes dans lafable 52 meniionne les Triniiaires, qui remonieni k 1198, et garde le silence k T^gard des Franciscains, doni Tordre a ^t6 fond^ enl209; ses fables ne peuvent donc avoir et6 compos^es qu'entre ces deux daies. Je n*ai pas besoin d*insister beaucoup pour faire
(1) La lcttre L se r^fkre au ms. Arundel 292.
(2) La lcttre F d^signe le ms. 8947 dc la Biblioth^quc royalc de Munich.
46 PABLES ET PARABOLSS D'EUDES DB CHERITON.
sentir combien ce raisonnement est faibie. Gertes elles n'ont pu 6tre ^crites avant 1198. Mais est-ce que romissicHi des Franciscains est n^cessairement due h, ce qu'^ Tdpoque k laqueile il les ^crivait, ils n*existaient pas encore? li faudrait pour cela commencer par prouver que, dans la fable 52, Eudes a voulu donner une nomencla- ture compl6te de tous les ordres monastiques, et cette preuve est impossible h. faire.
II ne faut pas oublier qu*Eudes n*a r^dig^ ses sermons qu'en 1219, qu'^ cette date, 6tant donn6e celle de sa mort, il ne pouvait ^tre bien avanc6 en ftge, et que M. Voigt reconnait lui-m^me que la matu- rit6 et l'6rudition dont ses fables t^moignent ne permettent pas d'y voir une ceuvrede jeunesse. Ajoutons qu^eHes avaient surtout pour objet de moraliser le monde cl6rical; qu un jeune homme n'aurait pu avoir Tautorit^ n^cessaire k une telle entreprise; qu'il est inadmissible qu*apr^s la composition de ses fablesil ait encore v^cu quarante-six ans; qu*il est plus problable qu'il ne les a 6crites qu'apr6s ses sermons, et qu'en d^Onitive leur apparition n'a pu Atre ant^rieure a 1219.
Mais peut-on ^tre plus pr^cis et la placer entre deux dates rap- proch^es ? Je le crois. J'ai fait observer que, si Eudes n'avait d^sign^ r^v^que de Meaux que par une simple lettre, c'^tait par discr^tion, c'est-Ji-dire par 4gard pour un haut dignitaire eccl^siastique encore vivant. Or, c'est en 1221 que ce dignitaire est i6c6d^, de sorte qu'on peut, sans trop de t6m6rit6, admeltre que les fables ont 616 6crites entre les ann6es 1219 et 1221.
CHAPITRE III.
ANUSCRITS DES FABLES . DEUDES DE CHERITON.
Ayani de proc^der k Tanalyse de chacun des manuscrits qui renfennent roeuvre ^sopique d'Eudes, il n'est peut-6tre pas inutile d'en d^terminer le nombre. M. Oesterley, dans la pr^face de son ^dition des fables contenues dans le manuscrit Arundel 292, en arait mentionn^ seize (1). Acceptant sans v^rirication ce chiffre comme exact, M. Voigt y avait ajout^ les neuf manuscrits suivants, inconnus de son devancier : celui de la Biblioth^que Mazarine, qui, d*abcrd cot^ 432, porte aujourd'hui le n'' 986; celui de TUniversit^ de Breslau, IV. Q. 126; celui de Wolfenbiittel Gude 200; ceux de la Bibliotheque royale de Munich 2800, 8356, 8947, 14749 et 16195; enfin celui du British Museum Arundel 275.
Ce dtoombrement esi fort inexact. D'une part, de ces manu- scrits il faut reirancher les deux du colldge du Corpus Christi de Cambridge, qui, ainsi que je Texpliquerai plus loin, ont eto compt^s deux fois; celui de la maison de Saini-Pierre, de la m^me ville, qui parait n avoir contenu que les sermons d'Eudes et qui d'ailleurs n'y existe plus;*Iesdeux, qui, au xvii*' si^cle, se trouvaient dans deux couvents, Tun a Bruges, rautre k Gand, et qui ont ^galement dis- paru; enfln un sixi^me, qui, renfermant une version espagnole des fables d'Eudes intitul^e Libro de los Gatos, ne peut ^videmmeni tigurer parmi les manuscrits de roeuvre originale; do sorte que le nombre que M. Voigt croyait avoir 61ev6 ^ vingt-cincj doit ^tre ra- men^ h dix-neuf. D'autre part, il faut ajouter k ces dix-neuf les six
(1) Jahrbuch fUr romanische und englUche literatur. Lcipzig, 1868. (Voyez pp. 121 a 127, Die Narrationea des Odo de Ciringtonia.)
48
£:tude sur lbs fables
• f
suivants, qui avaient 6chapp^ ^ la vigilance de ce dernier : le ma- nuscrit 47 (autrefois 44) de la Biblioth^que de Clermont-Ferrand; celui du fonds Meermann, qui, pass^ de la Biblioth^que Phillipps danscelle de Berlin, y a re^u le n^447; celui de la Biblioth^que de Munich, cot^ 16602; celui du fonds Rawlinson C. 288 de la Biblio- th^que Bodl^ienne; celui de la Biblioth^que dlvr^e; enfin celui de - la Biblioth^que de la ville de Berne, cot^ 679, de sorte que, toute compensation faite entre les suppression» et les additions, il ' reste au total vingt-cinq manuscrits qu'il s'agit maintenant d^exa- ihiner.
SECTION I France.
\^. Biblioihique lifazarine, -^Manuscrit 986. — Ce maAuscrit, qui a prjmilivement port^ la cote 1141 et qui, avant la publication du nbuveau Catalogue, figurait parmi les mailuscrits th6ologiqaes sous le n®;l22, estun volume haut' de 323 millimMreset large de 214 et conlpos^ de 247 feuillets en parchemin, dont T^criture k deux coloones, avec lettres en couleurs, est tout enti^re de la m^me main eiparait appartenir h la fln du xiv« sidcle.
II reijferme onze ouvrages, que le nouveau Catalogue.rel6ve
dans les termes suivants ;
' . ■ • • •
i. Moralitates quedam, editc a fliagistro Holcoth, de ordine Predica- torum.
2. (f. 16). Ymagines Fulgencii.
3? (f. 25 v«). Incipiunl- Enigmata Aristotelis moralizata bene et pulchre.
4. (f. 27 v«). Incipiunt declamationes Sekece.
'5. {L 39 v°). Fabule Ysopi moralizate.
6.' (f. 47 v«). Liber de proveclu patrujn.
7.' (f.- 59). Frater Gerardus dc Herdeby.
8.' (f. 112). Incipit liber ludi scacoiiiro, qui inventus est a quodam philozopho (sic) nomine Xarses.
9. (f. 135). De modo confitendi.
10. (f. 146 vo). Incipit prologus in llbello penitencie.
11. (L 165 V®). Liber de exemplis sacre Scripture, compositus a fralre NyciIolao de Haxapis, ordinis Predicalorum, patriarcha Jerosolimitano.
Comme on le voit par cette nomenclature, les fables d'Eudes commencent au feuillet 396 et portent cette suscription initiale :
ET- LES PARABOLES DEUOES DE OHERITON. 49
Fabule ¥sopi'moralizat^imdLi^ ne sont pasaccompagn^es detitres particulierl^. Pr6c^d^es du prtembule Apenam in parabolis osnteum^ bUesappartieanent toutes k Eudes. Leur niombre est de soixante- dix; ce sont qelles auxquelles, Aaas la liste g^n^rale dress^e plus haut, page ii, j*ai'attribud les numdros suivants : 1, i% 1% i% 2/3, • 4% 5, 6, 7, 9, iO, ii, i3, i4, i4*, i5, i5*, i6, i7, i8, \9\ iO^ ti, 21^ . . ;««, 23, 23^, 24, 25,' 26, 27, 27% .28, 28% 29, 30, 30*; 32, 33, 3*4, 36% '36»»^ 36% a[6% 37,' 38, 39, 40,- 42, 42%-42% 43, 44, 4&,.47, 48, 48%4J8'»,
* '49, 49**, 50, 5i, 52, 53; 54,* 54% 55, 56% 58. .
Ces' soixante-dix fables se terminent au milieu de la premi^re colenne du. i^ulllef 46^. Elles sont imm^diatement suivi^s d'utie" • table,qui est^annpnc6e par ces mots : Sequitur tabulasuper/abulas Ysopir et qui* flnit au bas de la- premlire colbnne 4u feuillet 47*;
LeuF ordre* est presque enti^rement oonformQ k cplfii que, 'd'a- pris le maiinscrit 44i du coll^g^ du Corpus Christi de Cambridge, j'ai cru devoir consid^fer comme le.vrai, efcefaccord d^onfre que sur «e point je n^ me suis pas tromp^.: . • .
.t<e manitscrifcle la Biblioth^que Maaarine est, avec celiii d^Arras, le seul. quiposs^de^Iati^tite fable.du Foi). • • ,'
QuQique M.. E.^dja Iff^ril Tait plusieurs fois slgnaI6 dans les nd^es . , courantes joinl^s 2i son'.Histoire de la fable ^opique fi) et ((\l'il en ait *m4me exira'it la fable du Coucou Bt:de la Brunette qui figure ' dans^runede ces notes, c^ manuscrit est rest^ iaconnu non seule-* .
* • • •
inQdt deM..'OesterIey, qui n'en apas mdme soupQonn^ rexistence,
^ * • • • •
mais encor^ de M. Vqigt^^uia.bien su qu*il .exis.tait, mals qui ne Ta
pasexamin^. * . •
. 2" Bibliotbeque })^hlique dCAr^, -^ Manuscrit 184. — Le manu- ' scrit i84 de la fitblioth^que* de la viUe d'Arrad a les proportions . .'d'un in-foiio d^ petit for^iat. Lespremi^rsfeuillets manquant, il;
n'en reste plus que* 227, dont quel^ues-uns- sont en parcheniin et *
* le re^te eH pdpier^ et dont r&crittire k deux colannesest du xv^ sii^ole. *
II renferme trois puvrages : les .deVmons du fr^re pr6cheur • nomm^ Jean Bromiard, les fable^ d'Eudes et un opuscule th^olo-
Les fiables occupent les teuillets i8i'' k 190*. Comme elles he
* -sont pas pr6ci£d^es> du nom de Tauteur et qu'eUes ont ii^ mises ^4a
[\) pQ^sies inidites du moyen.Age^ etc. ParisJ854, 1 soX. iii-8*^ (Voyex p. 142, . !!• 3; p. 148, n^ 3^; p. 155, V 4; p. 156, ii« 4.)
. • ^- . • . . "^
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50
ifeTUDE SUR LBS FABLES •
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... saite des sermoiis de Bromiapd parle m6me copiste,le r^dacteur du
.': Qataloguedes manuscriis de la Bibliotii&que, in\prlmd kArras eii
186^0, & -cru qu'elles ^taient 6galement rdeuvre de ce moine domini-
* 'cain. Aussr a-t-il indiqu6 en ces termes le contenu du manilscrit : «Joh. Bromiard fratris Dominicani sermoneSyejUsd^m Fabulae.* —
* De Virtutibus et Vitiis. ))
'• '* Les fables sbnt pr^cdd^es du pr^ambule ordinaire et *^nsuite annpnc^es par ce titre initial : Hic incipiunt parabole et fabule pei^ .;• diuer^A exempla de diuefsis animalibus.
Elles ne portent' pas de titres particulicrs et ne sont closes par .
• .. aucune souscription (iaale. . • •
La cdllection comprend celles auxquelles dahsma liste g^ni^rale . ont 6t6 attribu^s les num^rossnivants : 1, i',' 1% i*, S, 3; 4, 4*, 5,
* e''7, 9,. iO, li, i2, 13, i4, i4% 45, i5% 15\ ijS,'i7^'i8,-i9, 20, 2i,
• . ' 2i^ 22, 23^, ^3V24; 25, 26, 27, 27% 28, 28% 29, 80, 30*, 3i, 32, 33. - 34, 35, 36% 36% 36% 36% 37, 38, 39, 40, 42, 42% 42% 43^44, 45, 46,-
/• 47, 48, 48% 48% 49, 49% '50, 5i, 5i% 52, 53, 5i, 54% 55, 56*, 56% * . -56% 57, 58, 59v 59% 60, 77, 78; soit au total 85 fables. Mais ilfaut
refftarquer' que la fable 78 est par son sujet idehtique k la fable 45, . . dont elle ne differe qucpstr la forme; de soirte qu'on peut . oonsi-
d6rer1a collection comme n^mbrassant au total que quatre-vingt-
quatre faMes: .Leur ordre est -absolument conforme h celiii qu'elles .pr6sentwil dans lcmanuscHt 441 *du coU^gedu Corpus Ghristi de - ^ 'C^rtibridgQ, et, conime, ainsi qulB jc Tai dit plus haut, cet ordre, k ^ .quelques diff^ences pr6s,est, sauf dans-le manu9crit'Arundel 292, .
le' m6me dans tous liss manuscrits, il ne me sefnble pas doutetLx
;' que.ce sojt levrai.* • • . \ * ^
■ • • ■ • « • • •
• No.tons„ ejri-passant, que dans la premi^re'fabl6 1/5 chanoihe
9 * • • •
ji'gnal6 comm6*ayantTefus(5 la dignit^ 6pisc6pale est appel6 Cano-
' :*nicus Taurinensif. . ..''....'•. •• » , ■ . . . •
. . Lb manuscrit d^Arrasa 6te connu de Mone) qui, enl835,dans * •" • • • • • . * • • . • . *
\ T*i4i?zei^er,t.lV,p.355 u 359, ena exhib^treire ^num^r^es plusloin.
. • • . • ' •
Plus tard il.a (?U-6tudi6 par M. E. du M6ril, qui eh 1854, dans* sfon •
•'; ouvrage sur les Po(3sie6 inc^dites dumoyen^ ^ge,p. i2i,«hole-2, et
.".* ••• ••,• .*' *
p: '^49^ fiote i, en a public^ deux, celle du Renard dc^guis^ *cn Brebis ietoelle du Renard et du Coq» Comme letexle du manuscrit est
* •• pariout.tros faulif, 11 n'y pas h regretter qu'il n'en ait pas^exhunl^
. • *. *.,**. t'
un plus gi*aiid nombrc.
#• •
• ET LES i^ARABOLES D'BUDES DE CHERITON. '. 51
3® BibUothique^puUiquede Clefywnt-^Ferrand, — Manmcrit 47 (^4J. . . :
'— Ce mandscrit.du xi^ ^i^cle forme un volilme de 300 f^uillets eA>
'*.'* *• ••* * *
.parchemin, dont la hantenr est de 205 millimdtEes et la largeur deU5. " '. ' •■
' II a apparienti-^un moine;'c'est ce qui cessort de cet ex>-Iibris •Acritsurlepremierfeuillet : « FraterJacobu$ Marchandi. y* kvissx ren- ferm^t-il surtout des oeavres th^ologiqu^s et plu^ particuli^reftient des sermons; ce qui h'emp6che pas qu*on y rencontre queiques pi^ceft profanes, telles qu'une. jolie romance ep cinq couplets.de:. • chacim quatre vers frangais octosyllabiques. '.*''-
Oe qu^il poss^de en premier lieu, c'est une p^rtie desfables..
d'EadeSyComprenant, avec le pr^mbule-ordinaire, c^lled qtii/plns
• • • . •
haut, page. 41 , portent dans la tist^ ggn6f ale les num6r'os suivants : 1%- . f, 2, 4, 4*, 5', 5, 7, 9, 10, 14, 14% 15, 16, 18,-19, 20,21, 21^ 23, 23V;-
* »
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SECTION IL*
•AJlemagne.
i® BibHothdque Koyale de Berlin/r^ X. Manuicrit Theol, tat. 4", 10. — Ce manusci*it forme un yolume; jn-4^, dont V^crlture est du •
* •
XV* si^cle. ' •.••••*
. . • • • ■
II renferme, sous huit titr^smoraux, les^huit fablea d^Eudes,
.qni, dans m'a Ifste compl^te,' portent tes n***i, IS 3, %, 7, 11, 28, 29. .
. Ces fables o<;cupent les' feuillets 144* -el 145; par suite* d'une
• inadvertancesans doute imputable au. felieur^ ce.s feuilletsuont 6t6 ' . mierverti^, desorte que celui qui aurait dii receyoir.l.e n"144 porte le n* 145, et tnccoef*«. " *• '
Les fables ne sont pr6c&d6es d-alicun «titre g6m'Tal, ni suivie*s • .. d'aucune'souscription. EUes ofTrent de nombfeuses variantes ; je ae signalerai ^ue letideux suivantes : dans lajpremierc fable, com- '
• ip^qant exceptioiinellement par le mot Convenetiaijl^Ae clianoine qiiia^Yefus6^d'^tre 6v^que estappel^ Cantuariemis camnicus, ^e qu; ponrraif pecmettre de croire que le manuiscrit a eti^ ♦'*cr?t ep'Ahgle-*'." ,tcrre', et F^vAque de Heaux, diser^tement d^signf dan.s.la phipart • *des autres maniiscrits par la letlre H:'est a(i conlraire ouverterfient nei^m^ magisterGwillhclmus,
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52 . £TUD£ SUR XES FABLBS •• • '.
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P. Manuscrih Meerman^ 14-7. ^. Le maauscrit Meerman 147 'est * • ■ • » ' *
ym petit Vblug^e in-8<^ de 9 ceatimt>tr^'et4/i de hauteor^or 7 et 1/2* de largeur.Il se pompose de 174 TedilleC^ e^ papier. doqt recrittife •• e&t.du )^m* si6cle'^ .*.*.'
' Ua de ses ancieus «fopri^taires*s'est appeld Henri de Bodcham.
• • _ ... •
U a f^^t.partie de l^ Qollection MeenUaii, ^t&i^ laquelle il portait le-. a* 830.<^e{t€|, coHection est' ensuite pass^e dansles.mains (lv*biblio-
• • •
.phil^ Pl^illipp^. Enfin elle'a6t^ vendueparses hMtier^ au gouverne- mept pr^ssien; de soi^te qu^aujounThui le manuscrit dont il 8*agit -iciappartienta la Bibliothlgque royale-de Berlin, ou dims le /onds. M^epman itala dotei47.' . , '
•i;e CataloguQ r^cemment imprim^ des * oaanuscrits de cette Biblioth&que en foumlt Tanalyse sttivaifte, prdbabledient ektraite
• du manuscril lui-mdme : . . *•"•.•.
• • . -• • •
fa-onica a captioncAngriea dace'W4nelmo (Willo)facCa." Bellum Troianiim. * i * . • '.
♦. ■ fciber Bruli abl^vialus. .'••••.•
• • . • ■ . . • • • • , . • . •
. .. Do Bogibus posi obirufn Kadwaladri (^qem^Beda CedwaUam vdcat^ usque. ad advmitUm Normannbrum in Angliam, [D(<]' Villl(?ltoo Bastard-Vocato. '
• . Conque!?tus Anglie abi>eviatu$. '• ; ..•'*•.• '*. • Pi^rabble jnagislri^donis^^de Ceri/iloik . *• ' J .* ^* , ».
De ymagine •et simililudine brcvi^ tract{|Ltus. ^ • •. . ' •
. •i.iber B(;iitelb()di Epl. ' .', • '•• .
hil)er de^miseriaconditioniijiumane. * .
•. • • • •
*■**•• • * ."••'•
Le^ fdl>1es commenceut au feuillef 1 it*, et* se terminent au ' feuillet i44*^ EHes sonl, comme on-le voit, indiqu^es sous leur* deaomhiatio(v. habituelle de parabore».'EIles sonl prdc^dees du
• • • * ' '
'prdambiile Aperidm in parabolisos meum. La premi^re estcelledes • Arbre^ qqi elisent uhVoi, et la demi^re est celle de f ^vdqne Theo-
'^ dogicet du Bloc de glacci . *
; • • Cette coUectiqn est, avec celle du manuscrit Douce 88; la' seule
• • * *
' qui possiide cette derni^re fable. ;• . . ^ • " .
. . 2** 'Bibliotheque tfe rUniver^ite ivyale de Breslfiu, — Manuscrii IV. ' (J- 126. — Ce manuscrit, anciennement col(^ PP*, est un volume
• • » • '
in-^" d'e 35d feuillets en.papier, dont recriture, di\e k des mains
'' tj* • '• . '
' "diverse^, est de kvdeuxieme moiliedu x\;*siecle.
• • • •
_ Avant d'enlrer jJans la Biblioihequede 'rUniyersit^ royale. de^
• Breslau, il avfiit dans la*m(^me villo appirlenu h reglise du Saint- . SacretheidV • . ' ^
• • • •
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• I
ET L1SS PARABaLES D^EUDES 6E CHERITON. • *|f3 ' **
Dans ses « Tout petiis monaments ^tins de ja l^gende des ani-
• # ••• ■* ••',
jnaux, du xn*iiu xi7^8i6cle(i) », M. Voigt^k qui il avait.^te r^Y616 *.'. .
• par un de ses coUe^es'de.Bre^lau et qui a pu en preAdre connais-
• sance, pense que Wpf^cas^^^nt il se .coihposeont 6t^. I§crit6s et • • r^unie^ k Ccacovie. Voici la liste qu*il en donne : ' ' . * • . *
•1. Yersus de nouem Musis. . ' •. . '• •...♦•*••
• • • , . • .. j
2. Jkux €pigTanmes'de Maftiall *■.',..' .. . • ■.
3. "Slinonis histpria suj^er dcHastatione ciuitatis Cbnstaiilmopolit(^ne«
' 4. Fianciscitis Barborus Je iide ct insigni bbeJientrau^roruAi; fran''
...
Wtffll. • .•.•••.'••.'•"
5. Fa6[e. •(Inc. ; Sepe lupus quidam. ^fo!)'-- .
6. Asinarius. Cet ouvrage a 6U ecrit comme le prMdbnt A i>epGcor^ium' > Schlevfiir de brega*(ou .berga); filium carnrncis in. Cracouia»*feria .s^xta
ante palmarum anno dcmiini 1475.'» • • * "
7. Liber Gwidrinus (Inc. fol. 29* : Secunduih Arfstotelis seAt^ntianr), flnitus in festo marie niwis anno domini 1459. '
8. Geta, fimtus anno domini 1459 in die'sdncti lamperti (oiit)ra(/e^cn7,
••
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' ainsi que le demieripar hne irJme main autfe que celle de Schleyffir),
0 AniAniiQ ■- •• • .
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9. Auianus.
10. .Fabulcadolphi de fraud1})us mulierum. ' • • .••'..
1 1. CornuCus (Ip^, \ Cespilat in faleris). . • • '. '
12. Nigelii 4^pecului|i s^ultorum. " .^ • • . • * 13. Brunellus'4)behi. * •' • • .- • ; .• .•..*. .^ *. ,
14. Alanu$de probleipatib^^. ; • • * •.
15. Summa misteiiorum (Jphannts de (^orlaudia). . -^ 16.-Summ^'ueritatis per SiDionem de Cassia. •*• - . • •
17. Pr^eptescP^cdfe en^ver^ rythmiques, (Inc. : Cupiehtes liic mijnere).
18. Autoritates de disciplinis clericofum.* ' , •
■ • . . ■ . •,
19. Prudentius d^ regimine spolariunoi. , > • • . .* • ,
20. Regule de statutis cleficorum.. y^ :• • ,• /. . . "• • 2i..MedLcinametrica de regimjncsanitatis: • .. • ••''..*
22. Bemardus de contciitu mundai*um rerum ^uvfage pourvu, de nom^ breuses gloses.en langue polonaise]» , •• :. *
23. Regule diriuacionum ac diccionum. ' • . * "* . ."['». •
24. Xractatus de diccioqibus uumoralibus. \ . ".''•'. 2^» ,^ables latmes d^Odo^rsan^iitre, dont Vecriture est parfaite. 'I .* \ -
. 26. Introduccio pro sermone faciendo iu Camispriuio. • * •. * . .
27. Sompnia Doniclis (c(>pie,mcofiip/^(^): . * * . • *.'.*•.'
• • ' • . ' ' \* •' ' * ' '
Parmi les Cables d-Eudes qur forment le vingt-tinq^jleme des ./ • . . ' .
ouvrages compris dans cette nomenclature, ils'en trouve.deuxqui" ' ' . • •" ' .
M . • «
(1) lCleinere lateinischfi d^mufer det*, Thiersaffe ^eic. SlpasbMirg ct Lpndrc?, !818; in-S. (Voyczp. 7.) ' * ' 1 . .:* .. • . . ' ' ' -
mt
•• .• . • • • • ' • . . •
. • • • • • • • . • ..'...
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• -5^* fiTUDE SUR LEjS FABLBS
'ir'existent pas dans les autres manuscrits, celle qui, sousje n° 5 du .
recuei), commdQce par l^s mots: Volucres invenef*untHidunif etcelle
qui, sous le n^ 57, d^butq par ceux-ci iSeAel Lupus Qudivit animalium
cdnfessionem. La collection n'en est pas moinsincompl^te ; car elle ne
. ' poss^de que ies' soixanie et une fables qui, dans ma liste g^n^rale,
*Vp. 41, ont recu. les Ji^' ^ivants : 1, l^ i^ 1*, 2, 3, 4, 4», 5, 6; 7, 8,
• 9, 10,. 11, 12, 13.; 14, 15, 15% 16, U, 18, 19, 20, 21, 21^ 22, M, '^*, *•* ^4;, 55, 2p, 27, -27% 28, 28*, 29,- 30, 30% 31, 32, 33, 34, 35, 36, 36^
3», 39, 40, 41, 42^ 43, 48, 47, 48^ 54, 55, 57, 76 et 81.
Les fables sont. accompagn^es de gloses^qui r^v^lent rorigine . boh^mienne du ma:nilscrit et dans lesquelles notamment on Ht : .• Serabo^ i. e.hofvnijwal, et : super lignum, i. e, na/^izadige ubi galfine '. solent sedere {4), * • '
• 3^ ftibliothequS dncale de Wolfenbnttet, — Manuscrit, Gude lat. 200* -^ Ge manuscrit, qui est du- format in-4, se compese de 231 .' feuillets en parchemin, dont les 194 premiers ont 6t6 6crits k Bo- logne en 1326 -et dont le§ autres portent urie 6criture ^u^xv» sidcle, * • le tout-k deux colonnes. II renferme un ouvrage, qui appartient k la cat6^orie des Libri de propri^tatiousr ferum et jjont Tanalyse sui- vante^ ^crite sur la face inteme du premier. des pjatd, fait con- nattre tres^explicitetnent la nature : * • l .' . -
• ■ - . •
. • MuLTiFARruM. iiBER coUec.tus et; extriclus e diversis Bononia), anno
4326,'divisus in decoirt libros,sive tractxitus diversos, quorum primus agit .
d§ dupdeciixi signis ccpliet planetis, ftem de stellis-fixis, pag. 6**, ulret de .
\ aere et ventis, fol.^ ii*, de mlF^psibus cum duabus tabellis de die Paschali
\ et de Indictionibus iib arino 1328usque ad 4392, p. 16. Insertus est trac-^
' .t tatud de Ovis, fol. 9. ' *
. • * • • • • •
. * * • Secundus 'de^proprietaiti^tts hominis eiusque partib. a fol. 18. Tkrtius de inflrmitatibus hominis, f. 27. .* QuARTUs de-^minKilibu&volatilibaSjfo!. 36. • * ' '
QuiNTus da "animahbus torrestribus secundum ordinem Alphabeti, . fol. 40*. * ' . Sextus de proprretitibus. herbj\rum et plantarum et arbohun, etc, • sepundum Alphabetuiri, fol. 48. Posfhunc librum seqtiuntur moralitates ex iis qua? iri illislibris tractanturdeductaj, foL 74. AdduntUr deinde *qU8Bdam alia de variis imguentis atque uuum lingua-Germanica descri- 'ptum ongtientum, /.86.
•'. ' Excerpta de d^y^^rsis libris Albefti Magni, fol. 88.
■•••..'
. * . . . • • • . ■
{{) Kleinet^e latemische denkmQler der Thiersag^j ctc. Sufastfourg' et Londres, .*
1878, in-8. (Voyezpp. 31 efc38.) . . , '• .
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^T LES PARABOLES* DEUDES DE CHERITO.N.
55
FallaciiB B. Thomo) Aquinatis, fol. 97.
Tractatus Ue.medicina, cui ti^ulus: Thesatrr^s .Pauperum, fol. 106. Est autem summa Medicinalis magistri Petri Hi«pani, ut in fkic huitis tracta- tus apparet, foiio 131.
Septihus UBELLUS MuLTiFARii de lapidibus, fol. 131. Additur ibi dc vir— tutibus mirabilibus Herborum quarundanv, fol. i^t\ ut .et animalium , quoruBdaln, foK 134. ; .
Tractatus de virtutibus Aqila) arde^tiSj fol. 136-/ ubi. sequitur de va- riorum medicamentor. compositioilfbts et variis secretis remediis tisqtie adpag. 145. '* •..•'•.
Galteri contenta. Vrina^, fol. 145.
Galteri synonima Herbarum Latine et Germanice, fol. 147. Sequjuntur alia dQ urinis, item composita quodam Medicamenta et Germanioa adraonitio de venro sectione, 151.
OcTAVus- LiBER ' MuLTiFARii de iEsopeis diversis fabulis novis^ fol, 187. Bibliopegi incuria traiectus ad'finem, et sic liber contca Tdlunt[atem] . auc[tori8]'., . • ' • * *
NoNUs de vita et dicti^ Philosophorum, fol. .152. • '*
. DBcfMus dediversis Historiis Romanorum ^t quibusdam aliis, fol. 176.
* . • LiiBER de apte Chymica,.foI. 195 usque ad finem voluitiimfi.
• « ■ ■ • • . • • •
Cette analyse, dont r^criture ^t aacienne, a j6t4 compl6t6e par M. de Heinemann, qui y.a aJDiil^ le renseigneYnent suivant : *
Fol. 86*, cohimn. 2*. Series epp. .Arosiensium.. '. *
•• ••.»..
. Lacoilection de fables contenue dians le manuscrit occope les * . * •• ■ • . * • ■
feuilletd ISt* k*194*»,. et commehce par 16s mots : Incipit traciatus
de diversif fabulis\ Bfle semble k premf^re vue, comprendre 67 fa-
bles^mais en r^litdelle en renferme 6$ seulement^qui X)lnt 4t6 pui-
s6es k des sources diff^rentes par un compilkteur anonyme et dans
. tesquelles ceUes d'Eudes ne figurent que pour.' un peu pPus 'd« la =
mOiti^. Chacune de ces fables eM surmont^e d'un tifre moral 6crit
• • • •
i Fencre-rouge. . • . . . •.
A Eudes appartiennent les fables i ^ 36, 54, 55 et 60 du mahu-
:^rit;ce qui semble donner un total de 38. Mais les (Jinquante-
quatri^me* et spixantiemi^ ^taut la r^p6tiUon dTes di^-septi^jihe et
^gt-deuxi^me,.et la cinquante-cinqiiieme pouvant se d^composer
en cleux, le nopib/e (otal doil ^tre ramen^ h trente-«ept. Ges trente-
sept.fables. sqnt celles qui, danis la liste compl^te; pbftent les'
num^ros 1% 2, 3, 4% 5, -^, 8,.H,.'15, 16, 20^ 22, 23, 29, 30, 30\
•34, -36^ 39, 40,*4i-, 42% 43/4^, 50, 54, 54% 55, 56, 57, 61, 66, 69,
• 72, 73, 73% r4-: " * ...
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55 * ' ilTUD^ SUR LES.PABLES
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* X)n VemarguQra' que, dans 1& manuscrlt -d^ ;<?ude, quoique n^^tant in61^es qu'k r§tat d'extrait k une coUection mixte, les fables d*Eudes sont- rang^es presque enti^rement dans le mdpie oi^dre que d^s Je mtouscrit 441 du Cojrpus Christi de Cambridge.
A*BibUotheque royale deMunkk. — K. Jfan^^cnt .2900. — Le manuscrit 2800 forme un volume in-fol. de 281 feuill^ts,''<^crit siir deux colonnes en 1466 paf Joh. Wildenmaiiner den'^kgenfelden. Ilcomprenddiveps ouvrages, dont ie Catalogue imprim^dela Biblio- th^que donne la liste en ces termes : .
• .
. • . Fol.. l.Passio Christi,*auctore mag. fn^t/sca/co. \
Fol. 85. Niocdai de pinkelsbuhl tract. de oratiene domiaica. ' * '.FoF. 421. Eiusdem tract. de tribns partibus penitentia^. , * \
Fol. 160. Jd^nnis (^c TurrecrcfDato tract. de sacramento Efucbstristiae. *
Fol. 187. Jficolai de Binkelbiihl tract. de vii doniS spjritus Sti.
Fol; 199^ Dp ipdulgentiis* - . , • *.
Fol. 214. Elusdem tsact. de adoratione imaginuin. •'
. •. Fol. 220. Au^usftm dc JRoma introductionestiuadragesii^alcs. * .
Fol. 246.-Formula de creatione Adae et Evae et eorum lapsu et pena ' (Cf. Clria. 2778): • ..
Fol. 251. Expositio in Psalmum.M Miserere mei deus ». * /• Fol.* 2B4! Compendium mnemonicum bibliae. . * •
^, Fol. 276-281.. Fahiriae xLvii mpraiiterapplicatae(Cf.X]lm. 8947).
■ • . • • • ^- • .
II r^sulte de la liste qui pr^cSde que le dernier OUvi^e contenu
dans le manuscrit consiste dans une collection de fables ^sopiques*
• '.•■.*. .
qui s*^tenddela prenii^Ve colonnedii feuillet S76a k la deuxidme 'colpnne du feuillet 281*». Cette •collection se compose du pi^^ambule* particiilier ik.celles qui ne renfetment que roeuvre d'Eudes et des qnaraAte^sept fable^. jj^i, dans la liste compl^te pri^c^demmenl . dress6e,/pnt.re^ les num6ros suivants : 1% 2, 3, 4, 4', &, 6-, 8, 9, *
• ii; 1*4, 14% 15, 16, 19, 20, 2^, 23', 23% 24, 2li, 26^ 27%' 29, 33, 36, . • 39, 45, 46, 48,-5p; 52, 55*, 56, 57, 59^ 61, 62, 64, 65, 6p, 68, 69,. 70,
• ' t3, 74, 75u Onyoit, par les nuni^ros que portent les onze* derni^res, •qu'elles Syont de la cat^gorie de celles que M. Voi^ refusd kEud^;
mais le pr6ambule de ce fabulist^, .qui dojiiiino i.ndistinctement iouB les 61^fnents..de la coUe6tion/ montre une fois de plud com- bien est erroni6'e ropmion du critjque allemand.
B. Manuscrit 8356. — Le nianuscrit 8356, originaire du coiiveht*
des AugU9tins.(dre Munich, oh il portait le n** 56, forme un voluihe '
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BT LES P-ARABOLBS D*EUDB9.DB CHER}TON. 57
in-fpL cpmposdde 234 feuillets-en papiert donM'^riture k deux colonnes est du xv^ si^cle. II contient divers ouvrages indiqu^s au ' CaCalQgue impnm^ de la Bibiioth^ue dans les.lermes suivants :
FoL 1. Matthaei de Saxonia ord. eremitarum S. August. Postillae super Evangelia-per quadragesimanr. . .
PoL 193. Sermo sup^r. textjim/. « Quis, raihi .det fratrem sugentem ' abera matrismeae? )) Stripsit H.*CLBtt. •. • *
FoL 217. Fabuiae cum applioationibus. Printa sic ibsji^ripta est : u Ra* oae elegerunt sibi Hgnum in ciegem. )> ^^ * * «
• • • .
. ^ Les fables d'Eudes oocupei^ les feuillets 217% 1^'cdlonne, k tSl^yi^ colomie, et commenCent sans suseriptionparla fable I/.*
. Quidam abba^ dedit monafihis sms - tria fercula^ etc, Car, jd*apr^s 11. Voigt, il ne faul^^as consid6rer*ce|nme la*premi^re du- recueil
'. la fable des GrenQuilles, qui^ parait-il, a; 6t6,- tfvec celledes Pous- sins qui ^i€fent un rei, introduiteaj^f^s coup dans lefmanuscfit en t^to de$ autres. ' « La coUection tout enti^re, dit-il, a 6t4 ^crite^par une seule et
' m^me mainfeHe est tr^s ^gale et tr^s Hsible, corrig^e, fubriqu^e
etpourvue de l^uscriptions ; les demiers mots sont.ain^rcongus :
Explicit JiosnetkelperinanXLS \ heinrici^cktten anno domini'M^\ cccc^ xj ^ '
aVi die sancte iulianp uirjginis in ebdomada Ix*. feria fi*. »
Yoibr le9 -fables qull poss^de, d^sign^es par les num^ros
,qii'elles ont fe^us daiis la liste complMe : l'*, i% S, 3, 4; 4% 5» 6,
7, 8, 10, 11, 12, 13, 14, 14% 15, 15«, i6,.lTv 18, 19, 50, 21, ii%
.n% 22, 23, 43% 24, 25, 26, 27% 28, 28^, 29, 30, 30*, 31, 32, 33, 34,' •
35, 36, 36V36%- 37, 38; 39, 40, 41,- 42% 42% 43, 44, 45,.*46, 47,* 48>
.48*, 48V49,^ 49*, 50, 51, 51«, 52, 53, 54, 54% 55, 56,*56% 56% 56% '
57, 58, 59, 5V, 60, 61, 62, 62% 63; 64, 64% 65, 66^ 67, 67%^68, 69,
70, 70*, 71, -72, 73, 73% 78% 74, 75. . . - .
C. Manuserit 8947*. — Le manuscrit- 8947, origlnaire du couvent . .
des Franciscains de Munich/ oii il portait Je nUfti^ro .247, forme un •
- . • ., • . • . •
▼olumein-4* compos6 de 300f6uiUets en papiei:, dont rgcriture
est du XV* si^cle. • • '.
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II oontfent divbrs ouvrage^ indiqu^s au' Catal6gue imprim^ dan& les termes suivants': • ' • ..
Fol.. 1'. Matihaeus-de Aquasparta super libros Sentenliarum. Fol. .30. 'Capitula et tabulae S. Scripturac, * '
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5S l^TUDE SUR LES FABLES
Fol. 87. Sententiae Prosperi ex Auguslini operibus excerptae.
Fol. 109. Fabulae 52 ex Graeco in Latinum translatae.« Accipiter assi- dua praeda consuetu». »
Fol. 113. Traclatus parabolicus. « Aperiam.in parabolis os meum. >»
Fol. 127. Johannis Gobii scala celi.
Fol. 206. Imagines Fulgentii moralizatae per Robertum Holkot.
Foi. 210. Dicta phiio6opborum. « Gastigationes Hermetisphilosophi. i»
Fol. 218. Exempla ex antiquis et ex niedii aeui scriptoribos excerpta et moralizata.
Fol. 230. Seneca de uirtiitibus cardinalibus. . , *
Fol. 243. Aucloritates ex libris Aristotelis et, Fol. 280, Senecae.
Fol. 281. Senecae liber de moribus.
Fol. 288. Auctoritates ex libris Aristotelis. -
Fol. 291. Textus Sententiarum metrice. « Res et sigha sunt doctnnae duo membra. » • • * .
Les fables d'Eudes, vidiSes dans cette liste, ont ^t6 ^crite^par une seule main d^pourvue d'6I6gance et trop^conome deVespace. * Elles sont pr6c6d^es du pr^ambule 'Aperiam in parabolis os meum.
Moins compl^te que la pr^c^dente, la collection iie poss^de pas les fable^ dont M. Voigt conteste Tauthentitit^. Voioi les quatre- vingt-uneiqu'elle comprend, indiqu^es-parles num^osqui leur onl 6i6 assign^s dans ma liste g^n^rale : i, i*, i*, 2, ?•, 3, 4, ^», 5, 6, 7, 9, 10, ii, 12, 13, 14, 14% i5, 15% 15^ i6, i7, 18, i9, 20, 2i, 21^ 22, 23,' 23% 24, 25, 26, 27, 27% 28, 28% 29, 30, 30% 31, 32, 33, 34, 35; 36% 36% 36% 37, 38, 39, 40, 4^, 42% 42% 43, 44, 45, 46, 47, 48, 48% 48% 49, 49% 50, 5!, 51% 52, 53, 54, 55, 56, 56% 56% 57, 58, 59, 59% 60. .
D. Manuscrif 14749. — Le manuscrit 14749, ahcieimement cot^
.T. 19, foriyie un volume iA-8^, compos^ de 248 feuillets en j)archemin,
dout l^^i^eriture a deux colonnes, due k trois mains diff^rente^t
appartienC aux xiii® et xiv® si^cles. D'&pres le Catalogue imprim^,
\\ contient les ouvrages suivants : . . .
FoJ. 1. Tractatus de uirtutibus. « Omnis, ut Boetius ait. » Fol. 76. Tract. de uiliis (primum de gula, deinde de accidia, adulte-. rio, elc.) gecundum ordinem literarum.
. • Fol. 190. Magisttri Ottonis parobolae. « Aperiam in parabolis os meUm: » ■^- Fol. 213. Tract. Je fidei arliculis. « Occurrit discutere utrum necesse
-sit. » • .
. ■ » •
L^^criture des feuillets 1 ^ 73 est de la premidte main, celle des
; • •
Vj
ET LES PARABOLES DEUDES DE CHERITON. 59
(euiUets 74'& Slf est de la deuxi^me, et celle des feuillets 213 k US est de la troisi^me,
Les fables d'Eudes sont dues k r^criture de la seconde main, k laquelle, d'apr^s M. Voigt, ont ajout^ [successivement leurs 6cri- tures : M a le correcteur, qui a d^figur^ le texte par d'assez nom- breux changements faits de sa propre autorit^ sans faire attention au sujet; ^ le titulateur, qui a mis les inscriptions marginales, tous deux du xiv^ siecle. »
La cbllection, presque identique k celle du manuscrit 8356, pos- s^de, comme elle, les fables dont M. Voigt refuse k Eudes lapater- oit^. .Voici toutes celles qu'elle comprend, indiqu^espar lesnum^- ros de ma liste g6n6rale : i, l^ 1*, 1% 2, 3, 4, 4% 5, 6, 7, 8, 9, 10, ii, 12, i3, 14, 14»; 15, 15% 15% 16, 17, 18, 19, 20, 21, 21% 21% 22, J3, 23% 24, 25, 26, 27% 28, 28% 29, 30, 30% 31, 32, 33, 34, 35, 36, •36% 37, 38, 39, 40, 41, 42% 42% 43, 44, 45, 46, 47, 48, 48% 48% 49, 19% 50, 51, 51% 52, 53, 54, 54% 55, 56, 56% 56% 56% 57, 58, 59, 59«, 60, 61, 62, 63, 64, 64% 65, 66, 67, 67% 68, 69, 70, 70% 71, 72, 73, 73«, 73% 74, 75; soit au total 103 fables pr^c^d^es du pr^ambule Aperiam inparabolis os meumj qui manque dans le manuscHt 8356. . . Dans la premi^re fable, le chanoine qui a refus^ T^piscopat est appeI6 rauronensis canonicus.
E. Manuscrii 16195. — Le manuscrit 16195, dont la cote.primi-
ti?e ^tait S. Nic. 195, forme un .volume in^fOL, compos^ de 240
.feuillets, dont T^criture k deux colonne^ aur papitfr est du
XV* sidcle. D'apr6s le Catalogue imprim^, \\ cpntient les ouvrages
• suivisuits : '
". ^'•ol, 1. germones de terapore. . ' . • . ^ '
Fol. 24. Eiemardi de ParentiniSj ord. praed. proviriciae theoldsajiae (== " 'lolosanae) et conventus 0rlhesii,traclatu9de missa; iitde corrigas errorem inClm. 88^4. ' • ! •
Pol. 119. De negligentiis in missa; scripsit Prpcopius de Golaria de Cbldnia. ' . •
FoL 123. Libellus de vii Koris-canonicis.
Fol. 127. JoAannis de Deo summa penitontiae.
Fol.' 128. -De absolutionibus, excommunicationibus, 'poenis niun- Kppdis. . • ' . . ■ . : •.
^ol. 1311 Bemigius, episc, TuscuL, de penilenlia.' •. . •,•
• Fol. 136. /oAann^^' Dlso de dispensatione. ...
Pol. 140. De confessione (pro cbnfessoribus)'. * ' *
* Fol. 144. Sennones de comniuni SS. • • • * ,
*•»
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•. . ^ . •. • •
60 £tude sur les fabi.es
Fol. 195. Expositio super « Pater noster » et,'FoIi i99, ««.Credo. «
Fol. 204. Quaestiones et di^bia varia. ; " . • . . . '
Fol. 237. Parabolsirum WheT (Odonis de Cinnglonia). ,. .. : «
Ce demier puvrage, qui cpnsiste dans les fkbles..d'£udes/n'eD
contient que dix-sept, d^pourvues de titr^s, mais pr^cM^s^ il est '
• • * , " , •
vrai, du pr^ambule Aperiam in parabolis t>s meunu Ce <s6iit ceUes ' qui dans la liste compl^te pbrtent led iium^ros'!^ 3, 4', 4% ii dr, 7, - 8, H, 14, 14», lj6, 19, la, 55, SY, 79.. Si incomplfete qu*elle soit; cetV collection offre un.certain int6r6t; c'est en effet laseule pdss^fiQLnt la fable du Rat et de ses petits. .'•.••
Elle s'^tend de ladeuxidme CQlonne du feuillet 237^ h la pre- mi^re du feuillet 240^ • * .* •. •
F. Manu^crit 16602. — Le manuScrit f6602 est un in-folio de grand format, composi^ de 269 feuilleis dont r^criture est du XV* si^cle. II porte en effet la date [de 1467. ^e le connaigsani pas, je n'en puis indiquer lccontenu qu'en transcrivani iM Twalyse qui ^ en est donn^e dans les termes suivants par le Catalogue imprin^d : *
Fol. 1. Henrtci^ de C^^a de contractibus.
• • • * •
Fol. 38. De Purgatorio .et.de sufrragais S()tnctorum : « ■ PurgatoriiuR dicitur locus. » •* . ' .
Fol. 88. De poeniteutia •: « Poenitentiam agite. » *
Fol. 115. De sacramentis*. * * ' .
Fol. 419. Sermftnes. * • • ...• '
•Fol. 136. Fabulae cx parabolis magistri Ottonis {deCinngtonia) ; Cf. Clm. 14749, fol. 190. ' - ' ' ) '
f ■ ■ • • •
• • •
A eiljuger par le nombre des feuillets qu'elles refnplisaent' les
* • • « •
fables d'£udes doiyept, dans.ce manusci^jt, se trouver, sinon au
• « . ■
complet, au moins ^n tr*s grand nomb^e. '. *^,
• . • • • . :• . • . •.• • .
SECTIQN III.
Ancrleterre, . - .
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.• • . • • . •
1*» Bibliothique du British Mmcu^. - — .A. Mqn^scrxt Arundel 275- — En signalant pour. la premiere foi^ le manuscrit Aruridel 275, M. Voi^ s^est born^ a dire que c'(5tait un volume' in-4%* qui proyenait du pouvent des Chartreux. voisia de Mayence; dont T^cri- ture sur parchemjn ^tait du xiv* si^cle et dans lequel tes fables:
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.. .fiT LES^PARABOLE^ DiEU^DB^ DE CH^RITON. M
d'£ttde^ ocdnpaient les feuillets 66^' k 81^. Ce sont l^ les seuls ren- ^ig^exneyits qu'il ait donn^s sur le manuscrit, que, pour s'excnser sans diDute de sor laconisme, 4I d^clarait inaccessible(i).
• .' Je regi^fte*de conti^Jre ici M.Voigt, quj atrop facilement cru /kpplieable.aUxbiblipth^ques publiques de rAngletejrre unreproche,
^-QfaUleuri^-^rtinjustey faitpar 1L Dest^rley aux biblioth^uesdes
' c^l^ges de ce pays(2). Mais/ pour r^ndre* h(^Ynmage & la v^rit^, je
suis*oblig6 dcr d6clarer que le manuscrit Arundel 97.5 ^''est nulle-
'jxiebk, inifccessible. Au 3ritish Masium, commie dans n'importe
qfuelle IMblioth^que publiqa£/il n'y a*pas de maniiscrit inacces-
• stbl^; on peut (6ujpurs ou en pr^ndre cbpie, ce qui est une ques- tion de tepaps/6u e& foireprehdre cppierce qui est une question d^argent. . * v . • '
-. Quani k moi, ayant jfu, cbn^me toutle monde le p^ut, avoir <;ommunication du mknuscrit Arundel 275, ii. va m*4tre ais^ de ' compl^ter les indications trop sommaires fournies par M. Yoigt en ce-qui le conceme. ' . ' •.*
. Mai^ qu*6n ihe permette d^abprd de transcrfre. Tanalyse qu*en donne en ces lermes le Gatalogue ^mprim^ :* . • • • .
1. Sermones in vaiios Velerj^et Jiovi Tq§Tdm«nli locos, quorum unus #»5t-M fact^is a fralpe Gerardo de Pruyino, ledore fratrum Minorum Tvecen-
sium. » FflJ.*J. • .
i.^Narraflio^umsive fabularum mot-ulizalarum coIlfliCtlo. Fol. 66*».' .Ihcip. prologus, « Aperiam in p^ambolis os meium^ loqu<fr . proposi-
tiones a^b inilio. Legitur in libro Rutli : Projiclte de manipulis T.estLis. »
Ad*calcem. : « Expliciunt parabole maj^islri 0. ad laudem 'ipsius qui est
Alpha et (>. » .
3. «. Ars predicandi..» Fol. 8i*>. .Incip. : « In praedicatione debent essc vi.tu, s»i[tienlia vet scierrtja.ef
eloquenlia. » . ' » . . . ' s . •.
4. « Exercilatio in cellationibus. »» Fol.'86.' "^ •• •
• Incip. : « Si* quis vuJt exeicitari in-coI|ationjbns nor ocfo se(|uen(iji ; diligenler. » , - . * ,
5. Vocabul(i quaedam Latina ordine alpliabejiro cum iuterprelaXione (iermanica*. FoL 90. • t . ' • • *
• Incip. :. «.Adoptivus, eiu togehomen soen ofl vtucprn. ■» .* • ' . *.
•• ••••,
(i )* Kleinere Itfteiniiche denkmCder der Thiersage auf dem zwolflen bU vierzefrn- 'ten Jaruhndjert* Strasbmirg ct Londres, 1878, 1 vol. ir>-8. (Voycz,p,'3H.) ' (ii Jahxbueh fdr Romanitehe ttnd Englifrhe lAleratiir. Lcipzig, 1868, (,Voyc7.
• • • • ■
• • • • •« 7 •
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62 ^TUDE SUR. LES FABLES .
La collection des fables d'£u(fes, qui est le deuxi^me des ouyrages contenus dans le •manuscrit, commence sans titir^ g^n^r^ en \^te de la premiere colonne du feuiilei 66^, et quelques fables deule-, ment y portent leurs titres particuliers pUc6s en marge pa^une main du xv^ si^cle; mais, p^esque cotapf^e, elle se compose d^ 97 fables qui ont dans ma liste g<&h6rare re^u ieli pum^rqs* sui- vants : i, 1% 1% 1%.2, ?, 4, 4*, 5, 6,- 7, g, 9*, 10,. H, li,:i3; 14, 14*,' 15, 15«, 16, 17, l^, 19, 20, 21, 21V22, 23, 23% 24,* 25, 26, 27, 27V, 28, 28% 29, 30, 30% 31, 32, 33, 3#, 35,- 36», 36*^ 36% S7,* 38, 39, -40, 41, 42*, 42% 43, 44, 45, 46, 47, 4g^ 48% 48% 49, 50, hi, 5!%52VS3, 54, 54% 55, 56, 56% 56% 57, 58, 59, 5K 6.1, 62, «3» 64,f^64% 65, 66,. 67, 68, 69,70,70% 71, 72, 73, 74, 75. . * ' ; ...'.
Cette coUection a une anaiogie frappante avec celle'du.nianu-:.
scrit 441 du college du Cbrpus Christi de Cambridgje: Comme dai^
celle-ci,les fables y sont pr^o^d^es du prSatobule Apenaminpar^ -
bolis os tneumj ne cbmprennent pas celles qui 3ans la liste g6n6)ral6
portentles numeros 1*», 1**, 36% 36%-42 et 45% et m terminent .par .'
cette souscription ^i^ip/tdu^/ parahole marfisiri O.ad laudefnijisius •
qui est alpha et 0, La similitude entre les deux collections serait
absblue, si le libmbr^ des fables et leur classement ne pr^sen-
taient quelques F^geres diffi§rences : ainsi.quelques-unes de ceHes
.du manuscrit du Corpus Christi ont ^t4 omises dans le nianuscrii
Afundel, et les trois, qui dans le premier pprtent les num^ros 54,
55 et 57, figureht Tparmi les premi^res dans le Becond. En somme,
le second parait^tre la copie directe ou indirecte .du preoiter.
' . • B. "ManusicrilArundel 292. — Le manuscrit Arundel 292,, qui esl
. enlr^ aa British Museum en 1831, est,on le sait, celui qui a servi de
. . fiise a I^ pren^i^re ^ditton desfables d'Eudes. Cest un voliime ih-4"
. ! * de 116 feuillQtSw dont V^criture sur parchemih est du xiii* si^t^le, *•....■••• • • •
. • L.analy^Q qui en*a' et^ ins^r^e dans le catilogue impriniS ^tant
f^ ^ nnpeu longue et pouvant sahs inconv^nient ^re bmise, je m'abs-
tiens;de laitrjn^cfire et je me contente de dire que.le manuscrit :'
tenferme dix-tuit ouvrages, dont le quatrieme, occupant les feuil-
. '*. letfe 12% ti'24*»,* n'est autre que la collecUon des fables d'Eudes,
' ^ \Tii\i^^e':'N arrdtiones Yhagistri Odonit.de CiWw^/oma. Malheiireu-
sementrell^ est jtr^^s incompl^e, ne poss^de pas le.pr^ambule.: .
Aperwni in pafab6lisos mcum, et ne se compose que des 46 fables
. qiii, dans ma lisle totale, onl re^u les numerps suivants : 1, '!•/ 1«=, , -
•■ • :.
• t
KT LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 63
!•, 2, 3, 4, 4% 5, 6, 7, 8, 9, 10, 28% 39, 40, 42, 42», 42% 43, 44, 45, 46, 47, 48, 48*, 48% 49, 49*, 50, 51, 51% 5^2, 53, 54, 54% 55, 56, 56*», 56% 57, 58, 59, 69», 60.
Dans la morale de la fable des Arbres qiri ^lisent un roi, le cha- noine qni refnse d'^ire ^v^que est aj)pel6 TciUrinensis Canqnicus^ et dans 1a f^ble de TAbb^ et des Moines, le proverbe anglais qui la termine a ^t^ ^crit en niarge de la demi^re ligi^e sous cette forme : Seldum eum tho ye better. . .
C. Manuserit Harlet/ 219. — ,Le manuscrit Harley 219 est un petit in-folio compos^ de 154 feujllet^ en parchemin, dont T^cri- . ture, due Itides mains d^verses, e^t de lafih.du xih* si^cle et du
• • •
commencemenf du XIV*. H renferme.plusieijurs.ouvrages latins et \ ' franQais, dont 1e Catalogue imprim^ du fonds Harley, 1. 1, p. 70, col. 1 et 2, donne la nomenclature en ces termes : ' ' . '
.1. Tractatus cui Titulus, Fabule diverse et porum Reducclones : sive, nti scripsit nonnemo, Fabutae quflpdam ad modumvCsQpiparum, Qufn pia . . ct.mystica, sive' morali, earum' Interprelatione, per . Anojiymum quen- dam *. ,...•......'..;, * 1
.2. Gesta Romanorum et eerum Reducciones. ....'.'..'..' :n >
• • 3. Efjusdem Tractafus pai*s secunda • . .-...'.. . •. . '72
. 4. Tractatus Galliqfe scnptus(sicutelca;teri qui.sc(futintup) cjujuadee^t Titulus : hunc autem, ejus Loco, Scripsit Neotericus (luidam,. <» \;e Secret H des Secrets, Livredu Gouvernemeixt.des Jloys et des Princescompose M (come se.dit).d'Aristote en sa Veillesse pour Atoxaodro; Iranslate par « un certain Philippe de Grec en Calde, et encoVo an langage Arabiqiie^ « mais qiii Ta mis en Francois, il ne se dit pas. »
n^cessaires
*vers
^Thomas* de. Pizan de BuloinleGrasse, et Conseillor ^q mosi)ie Boy^.aVtV'
Comioentaires amples.la' dQSsus •.".• .' ; ,.•. , . '. , i9fi
Sequuiilur jnanu recentiorOj '• I' •'• . . "^.
' 6. Explication de quelques mols fraorois part on LiUirie,.part iu *
AngloisV.'. . . . .'• '. . . '. .'. ...,•. ...... 147»» .
7; Verba Gquivoca Gallica Latine expFacata {sic)^ „, . \ •. ? . .• .149*»
^. Xomina Membrorum Humani Govpori^GaJtica;paiiim Laiiiii^, par-.
• tim Anglice erplicata. .....•..■.'....... 4.'.' i. . « * .' filiO
9. Interioria (stc) Corparis,..Gallice ot Lalin^ . .• ;. . . . . . , ioO**,-
iO. Nomina Vestium, Gallico . . \ :. . '., it-.u . > ^ - • . . . Ihia. .•
■ *•• . .' • •• • •
11. Nomina quorundam*U,tcnsiliunr, Bostiarun>,.-InsoctMnim, Avium, [.^Jrmorum, Occupationum, Cogualioni^,» PlantaV^mi^.vVrbotPum, unn-cum plrrasibu.s nonnulits, Gallict et Aogllct'. ..... ..*...•.... .... .• IBid] :
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64 fttUDE SUfl LE&>ABLisfS ' ' ' '*
12. Les Offlces accusi^mez destre donoK per le Trcsorer .d'En^Ietjerre, parje tempsest^aiit. , ,* ^ r\: ^ ,, ... . ... . . . .*.•.•. •. 152^
•13. Two shoH Prayers to iesils-C\ir»st/mlater Hand. . .■ . . . -1^^ 14^ Mediqna pro.ponsgrvapion^ OculOrutn .'.....«,*..' .15i •
•' I
rLie-.premier de8 qiiatoi^e oUvrages aiiisi ii^uin^riSs ^st mie col-' * lectibn coTnplexe- de^f&bles latinQs, qai«oominence au Cemllet i^^et . finit au haut du^feuillWST». Scfltts .107 ehacpi^res elte^cbmpreiiKl lif.;. fables. L6' i^oippflaleur ^ qijii elle'/eat*4ae paratt IHiiyoir formfo ' 4'^inprunts fait3 "^ dlyet'^ auteurs, pormi lesquels Eodes est' celiU - • • quioccupdIl|.plus.^mie'plaee. ••, ' * ' '* -^ ; * •.
/Les.Xabl^s.i i;3^.e{ ^ik '88.soi^t,cellesqui lui*ap «• Sous 63 chfipitres €||W'l»ipnt 4u. nombre.de 6.7 ; ce*soiit celles qui ^ dans'iQa liste; coirtfkl6t«5^ &^r0hL sous l.es num^os : K^, i*, % 3, '4, /•• 4»;- 5, 6, J; 9, i«,:Mv;«j3>" f4, 14', IS,' IM» 15V t6Vl7,;i8, 1&, ,. .• 41^ $8,^3, .ai», %6,l37v;.27S38-, 28«, •29, .30', ^50», 3l,'3«/.3*, U, 35, ' • ; .■;3«S<89, 4;0, 42,' ^S*, iia, 44*, 45,' 46, 47, 43, 48», *«*, .4^, 4*«,-50, 51, .•,••* •;5V, -58154^ 54!,' {►S-, 56, 57, 58; 59, 60^ ••' .....•>•;.
ISauf la 4>r«miftre ' toutes ces fables soiit poarvues de titneit.' Elles
'.' > pr^senlei^tde pombreuses. variantes, j^riAoipalement;drans les 6pi--' '
• •mylhifiaS' que le compiJateur a quelquefo^ s|)bt^s. Comme^ tes
ai tettV68:*exhib^es' dans in^ premiere S<)ition, il ^era-fljtbile d*appr^ . . cier; rinrkportance de.leurs yarialiteiipar la comparai^on du manu* .scrit harl^Lea avcc celui du Corpus CbFisii de Can(tbddge ijue* je • ^. puMiQ dans 16 prdsent-volume. • . * - • . • ..
\S.Manu&crit Add, 11579. — Parmi les manu^crits du British
'Miisisuih signji^^ par M. Ocsterley ' Qomme «oAtehant 1^^ Cables
d*Eudes ligure celui qui porte la.cote Adrf.il 1579. '; . - .
*C'est un petit ih-4" dont les fejalll^s sont en parchenxin et dopt
Ti^^riture tr^s nette et tr6s aisee a lire est du xiv* si^cle.
.. » • • ' • » . •
• . , De son oontenu,-. Torm6 d'elements h^terog^nes, ie Catalogue
; imprim^ ne fournil que cfelte brove iudication : * * • •
......
■' . • • .
'MLsiellanea Ihoologica^-^arratiohes, fabulae; etc., partim Latine, par-
•tim Apgjico, partfm Ganicc. '. ,
. • • ■ * . • . .
• , • Comme j'aurai plus loin roccasion d'^tre plus explicite, qjdtot li
pri5&ent je ne moccupe que des fables d'Eudes. Consery^es en partie
dans ce.manuscrit, elles y sont pr^c^dee^ dij pi^j^ambule '>l4>ermi9.
in parabolisos meuni, qui coihmence au feuillet 95-^ et finit au feuil- -
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ET LES PARABOL^S D/EUDES^ DE- CHERITON.
63
let 96'; ce sont les quarante-»quatre auxquelles dans la liste g^n^- rale pr^c6demment ^tablie appartienneiit les num^rQs suivants : 1, 4«, 5, 3, 7, 43, 14, 44% 17,48, 19, 20, 21, iiN22, 23, 24, 26, 27, 27*, 28, 28% 29; 30», 32, 33, 34, 35, 36% 38, 39,*-40,.42^ 43, -44, 45, 48%
- i9. 52, 54, 56/57, 58, 59« Ces fabies sdnf .d^poui:vxi6s de titres par- ticuliers et sq termiiient au feuillet il6^. Le*fcbanoine dont il est
. questipn da^s la premi&re est appM6 Taurinensis Canohicus..
2** ^ibliotheque BodUi^rifie, — ^A. Manuscrii Dduce 88. — Le mar
. • • - . • -••
nilscrk Douce 88 est.un volume in-4% CQtiipos^ t]e.i54'f^uillets * en parchemin, qui, satlf ceux chiffr^^ ^4'> 49^ pbrtCQt une ^criture' k longues lignes. '.'•.*••. : ,
II cQntient un grand nombre d'opu«cule8> dont la liste, Compre- nant 41. articles, a ^t6 dress^^^ par unj^ main. moderne isur deux fetullets.*en papiec plac^s par le relieuren tVte.duvDJume.
Des sulic1^s8 k 15, qui sont.relatifsaux .fat)Ies d'Ehdcs, le pre-
mier est ibrmul^ ainsi : * • • ' • ' v *
• • • . . . ♦ . . .
Fables and.parable^, improperly asci^bed at the ^d Jo S. Basil, as* they rathfer belpng to Eudes de Geriioii, or, accorUing U> some^aulhority,
to Hugo de S..yictor. . . "•.•'.•
. ' • ' * ' * • . * " •
• lics fabkfs (TEudes occupent les feuillets.34»'ji 48!. .v .. • * Ce qui diatinguf le.manuscrit Pouce 88 en ce qu; le^tou^^he,
c*est que hqn seulement elles y sonft priSc^d^es du pr^ambuleordi- *Daire, mais. que ce pr^ambiile est lui-m^me surcliarg^ d!un autre commenQant ainsi : Beatus BasUius.c6aggerans*juvehes docehat eos. Ce pr^mbule, qui est une sorte d'avertissement mis en t^ du T^ritable, est Toeuvve d'un copiSte, qui, croyant saint^Basile auteuV des fftbles, avail jug^ bon de rappeler que ce saint s'^tait surtout. appliqu^ a fornier le cceur et r^sprit de la jeunesse.
La collection ne porte pas de titre initial ; mais les fables y ont §t6 pourviies de tjtres particuliers, ^crits tantot k Tencre rouge,
«
tant6i ii-rencre noire, les uns par la main du copiste, les autres par une main plus recente.
Elles sont aunombre de soixante-seize; cesonteelles qui, dans ma liste com'pl6te, sont accompagn^es des num^ros ; 1, 1% 1°, i*, 2, 3, 4, 4% 5, 6, 7, 9, 10. 14, 14% 15, 15», 16, 18, 19, 20* 21, 21% 22, 23, 23*, 24, 25, 26, 27, 27*, 28, 28% 29, 30, 30% 31, 32, 33, 34, 35, 36%. 36% 36% 3.7, 38, 39, 40, 42, 42% 42% 43, 44, 45, 46, H, 48, .48% 49, 50, 51, 51% 52, 53, 54, 54% 55, 56, 56^ 56.% 57, 58, 59,
.(
5
• *. •
66 ETUDE SUR LES FABLES
59*, 60, 80. Sauf les fables 20, 24 et 58, toates ont dans le ma- nuscrit le m6me classement que dans ma liste g^n^rale.
Le chanoine dont il est question dans la premi^re est appel^ Caurinensis Canonicus. Plusieurs renferment des vieux proverbes tant frangais qu'anglais, qu'il n*est peut-6tre pas sans int^r^t de transcrire ici : Fab. !• : Seilde comed se beiere; Pab. 4 : Of eye ic ye broc te ofechele ichne micte; Fab. 7 : 0 seyn martin, eydet nostre oyselym; Fab. 14 : ATy crapoud eyme, nule {\isez ilune) hi resemhle{i)\ Fab. 53 : Dieu confunde tant de seynnursl
Enfm, ainsi que je Tai dit plus haut, cette coUection est, avec celle du manuscrit Meerman, la seule qui possMe la l^gende de r^v^que de Sion. Eile est termin^e par cette souscription : Amen. Explicit Tractatus de Beato Basilio.
B. Manuscrit Douce 101. — Le manuscrit Douce 101 est un petit in-4^ dont les feuillets, au nombre de 89, sont en papier, et dont r^criture k longues lignes est du xv« si^cle.
II renferme plusieurs ouvrages.
Le premier, intitul6 Gesta fiomanorum, occupe les 80 premiers feuillets.
Le feuillet 81 est blanc. Puisviennent les fables d'Eudes, qui remplissent les feuillets 82* a 89*". Ge sont celles qui dans ma liste g^n^rale sont ainsi numdrott^es : 1% !•, 2, 3, 4, 4*, 6, 7, 9, 10, 13, 17, 18, 19, 20, 21, 21^ 30, 30% 33, 36», 37.
On Irouve dans ces fables des proverbes angiais. Ainsi on lit dans la fable 1 : Sylden ys the laiur prophete the bettur, et dans la fable ^ : Ofon egge y the brouzght bytt of thy kynde y maye nouzii.
Sur un doublc feuillet mis par le relieur en l^te du volume la provenance en est indiqu^e en ces termes : There is reason for sup- posing that this vis. of part of fAeGESTA Romamorum belonged lo sir Henry Spelman.
C. Manuscrit Douce 169. — Le manuscrit Douce 169 est un in-4' de grand format, compos^ de 47 feuillets en papier dont T^criture k deux colonnes est du xv si^cle.
(l) Ce proverbe est la traduction do cet hexanietre 16onin : Si quis amat ranam. ranam patat esse DiaDam,
qui rappcUc cet autrc :
Si quis amat ccrvam, ceryam putat csse MinArvam.
ET LES l^ARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 67
Cest de ceux da fonds Douce celui oii les fables d'Eudes sont le plus nombreuses. II y en a quatre-vingt-treize, qui, avec le pr^- ambule Aperiam in parabolis os meum, plac^ en t^te, occupent les feuillets 22* k 24^ et reprennent au feuillet 35* pour fmir au feuil- let 47. L'interruption provient de ce qu'un cahier ^tranger aux fables a 6t6 intercale entre le feuillet 24 et le feuillet 35.
Le copiste a cru qu'il copiait une ceuvre d'Hugues de S. Victor; c est ce qui ressort des mots : Hugo de Sancto Victorey qui en guise de titre figurent en t^te du feuillet 22*, et de la souscription sui- vante, qui cldt la colleclion : Expliciunt proverbia Hugonis de Sancto Victore,
II est possible qu*une partie des93fables soit roBuvre d'Hugues de S. Victor ; mais les 25 demieres sont les seules qui puissent lui Atre attribu^es. Quant aux 68 premiferes, elles sont incontestable- ment roeu^Te d'Eudes. Ce sont celles auxquelles j*ai dans ma liste totale donn^ les num^ros suivants : i, l^ i^ 2, 2*, 3, 4, 4*, «5, 6, 7, 9, iO, ii, i2, i3, i4, i5, i5*, i6, i7, i8, i9, 20, 21, 22, 23, 23*, 24, 25, 26, 27-, 28, 28*, 29, 30, 30*, 3i, 32, 33, 34, 35, 39, 40, 42, 42\ 43, 44, 45, 46, 47, 48, 48*, 48^ 49, 49*, 50, 5i, 5i*, 52, 54, 54*, 55, 56, 57, 58, 59, 60.
Ces soixantc-huit fables et les vingt-cinq qui les suivent ont dti ^tre copi^es sur le m^me mod^le que celles du manuscrit Harley 219. II est vrai que d*une part ce manuscrit possMe les fables i4*, io**, 27, 36*, qui n'existent pas dans le manuscrit Douce, et que d'autre part il n'a pas lcs fables i, 2% 20, 24 et 25 que le manuscrit Douce renferme; mais dans Tun et dans Tautre Tordre des fables ei leurs variantes sont les m^mes, et roeuvre d*Eudes y est suivie de la m(^me collectfon de vingt-cinq fables.
N^anmoins le manuscrit Harleien est le plus pr^cieux, d ahord parce qu'il est de deux siecles plusancienque Tautre, ensuite parco que, ind^pendamment de la collection de 25 fables, il en offre une de 24, qui a 6t6 intercal6e au milieu de celles d'Eudes.
Terminons cette analyse en faisant remarquer que le manuscrit Douce i69, les fables y 6lant rang^es comme elles le sont dans le manuscrit Harl6ien, montre une fois de plus que Tordre auquel je me suis rallie est le v^ritable et qu*il faut renoncer k celui que M. Voigt avait adopt^ et auquel, pour ne rien compliquer, j'avais ea, dans ma premi^re Mition, le tort de me soumettre.
68 ETUDE SUR LES FABLES
D. Manuscrit BawUnson G. 288. — Ce manuscrit est un volume in-4'' compos^ de lU feuillets, qui, sauf ceux chiffr^s 103 k 110, sont en parchemin, et dont les ^critures, dues k des mains diverses, sont des xiv« et xv* si^cles.
Les 102 premiers feuillets sont remplis par sept ouvrages, doilt, pour abr^ger, je ne donne pas la liste.
Les feuillets en papier 103 k 108 ont ^t6 affect^s k quelques- unes des fables d'Eudes, qui ne sont pourvues ni de titre initial, ni de titres particuliers. Ge sont celles auxquelles ma liste g^n^rale a appliqu^ les nima^ros 4, 4% 6, 7, 8, 10, 28», 39, 40, 42, 42', 45, 46, 49, 54, 56, 57, 58, 60. II reste m^me un lambeau d'une vingti^me et derni^re fable; mais une partie du feuillet 106 sur lequel elle a M 6crite ^tant d^chir^e, je n'y ai pas assez arr^t^ mon attention pour la reconnailre.
A ia suite, commencant k la neuvi^me ligne du feuillet 107' et se tefminant au milieu du feuillet 108', viennent quatre l^gendes qui ne sont pas de vraies fables et qui ne font pas partie de Toeuvre d^Eudes.
Imm6diatement aprcs ont ^t^ transcrites deux fables de Ro- mulus, celle du Loup et de TAgneau, et celle du Rat et de la Gre- nouille, qui remplissent la seconde moiti^ de lapage. Les voici :
1. A(n)gnus et Lupus sicientes ad riuulum, venientes e diuerso, vene- runt. Sursum bibebat Lupus longeque inferior A(n)gnus. Lupus, vt A(n)gnum vidit, ait ei : Quare mihi turbas aquam bibenti? A(n)gnus vero paciens dixit : Quomodo tibi turbarem aquam que de te ad mecurrit? Gui Lupus : Et maledicis mihi. Et A(n)gnus : Non. Et Lupus : Adhuc mihi lo- queris; statimque ei vitam erupit et eripuit.
2. Mus, ut flumen transiret, auxilium peciit a Rana. Illa vero, fingens se subuenire, ligauit sibi pedes mutuo grosso filo, et incipiens natai^ traxit Murem post se. Gum autem ad medium fluminis venisset, cepit Rana submergere, vt Murem pariler submergeret. Quod videns, Miluus super volitans vlramque rapuit.
Le verso du feuillet 108 porte des ^critures d'une autre main.
3^ Bibliotheque du college du Corpus Christi d Cambridge. — Les deux manuscrits de ce coll^ge ont foumi k M. Oesterley Toccasion de commettre une bien singuli^re b^vue. Dans la pr^face de son ^dition du manuscrit Arundel 292 il s'exprime ainsi : « Selon les indications de Tanner, il se trouve k Cambridge deux manuscrits
ET LES PARABOLES D^EUDES DE CHERITON. 69
nom^rot^sK. 17^479 et Misc. L.457.Ils d^pendent de la biblioth^que du Corpus Christi college^ y portent les n®*44i et 48 1 et proviennent de la collection.Mathew Parker de Gantorbery. Dans les deux le nom d*Odo est mentionn^. L*un d'eux a pour titre : De brutis ani- moHbus et volatilibus^ Tautre : Parabolx. Le Catalogue pr^par^ par Cdouard Nasmith sur les manuscrits de la coUection Parker a paru en 1777. Encore deux manuscrits 6galement k Gambridge, mais conserv^s dans le coll^ge Saint-Benoit, se trouvent d^sign^s sous lesn<» 1660,18 et i399,23,dans les Gatal.God.Mss. Angl. etHibem., Oxford, 1697. Ils portent aussi le nom d*Odo, et Tun d^eux est inti- tul^ : De brutis animalibusy et Tautre : Parabolx ad laudem ipsius qui est alpha, Les deux paires de manuscrits sont-elles identiques? Malheureusement je ne puis r^soudre ce point, ^ cause de Tinac- cessibilite presque absolue pour les ^trangers de la plupart des manuscrit^ qui appartiennent aux collections en la possession des biblioth^ques anglaises. En tout cas, dans chaque paire le premier doit contenir la collection, qui est ordinairement appel^e, dans les ouvrages sur Thistoire litt6raire, Bestiariumvel Brutarium, et le commencement Jverunt ligna d^montre, sans aller plus loin, qu'il lui appartient, tandis que le second pourrait bien 6tre un ouvrage th^ologique, et dans ce cas serait en dehors du cercle de nos recher- ches actuelles(l). »
Je commence, pour n'avoir pas ^ revenir sur ce point, par pro- tester ^nergiquement contre rall^gation t^m^raire du docteurOes- terley, qui, au lieu d'avouer franchement qu'il n'a pas voulu se donner la peine d'aller k Gambridge, trouve commode de d6clarer inaccessibles les manuscrits des bibliothdques anglaises. Dans le cas sp^cial dans lequel il la formule, son accusation, k mes yeux, a le tort grave d'atteindre la m^moire du biblioth^caire du Corpus Christi college, M. S. S. Lewis, que j*ai particuli^rement connu et de qui je puis dire que personne n'a jamais en vain recouru k son in^puisable complaisance.
Mais ne nous occupons que des manuscrits. M. H. Oesterley a YU dans le catalogue de Nasmith (2), dont je dois un exemplaire h la g^n^reuse amiti^ du biblioth^caire incrimin^, que le Corpus
(1) Jakrbuch f&r Romanische und Englische Literatur, Leipzig, 1868, in-8. (Voycz pp. 123 et 124.)
(2) Catalogus librarum manuscriptorum guos collegio Corporis Christi et B,
70 ftTUDE SUR LES FABLES
ChrisH college poss^dait sous les cotea 441 et 481 deux manuscrits, qui entre autres contenaient, le premier, un ouvrage indiqu^ par ce titre : Parabobe Mag. Odonis[de Ceritona] in laudem ipsius qui esi A et Q, le second, un ouvrage indiqu^ par ce titre : Odo de Ceritona de brutis animatibus et volatilibus, [sive parabolx]. Gonsultant ensuite les Catalogi Hbrorum manuscriptorum Angtix et Hibernix publi^s en 1697, il y a vu que la bibliotheque du coll6ge Saint-Benolt pos- s^dait, non pas sous les cotes 1399 et 1660, mais sous les cotes 122 et 393, deux manuscrits qui entre aulres contenaient, le pre- mier, un ouvrage indiqu6 par ce titre : Parabolse Magistri Odonis ad laudem ipsius qui est alpha, et, le second, un ouvrage indiqu^ par ce litre : Magister Odo de Brutis animalibus (1). Au premier abord, M. H. Oesterley aurait pu trouver singulier que le coll6ge Saint-Benoit poss^d^t deux manuscrits dont les titres, diff^ranl entre eux, ^taient en m^me temps identiques aux titres des deux manuscrits d'Eudes poss6d6s par le Corpus Christi cotlege, Y regar- dant de plus pr^s, il aurait pu voir que la longue liste des ouvragei conte^us dans le manuscrit 122 du coll^ge Saint-Benoit 6tait iden- tique k celle des ouvrages conserv^s dans le manuscrit 441 du Cor- pus Cbristi cotlege, et que la non moins longue liste des ouvrages contenus dans ie manuscrit 393 du premier coll^ge ^tait ideniique k celie du manuscrit 481 du second. II aurait pu ainsi, sans aller ^ Gambridge, sapercevoir ais^ment que les deux manuscrits d'un coli^ge n*^taient autres que les deux de Tautre et qu*en somme deux noms diff^rents avaient 6t6 attribu^s au m^me coli^ge. 11 ne lui serait rest^ sur ce point aucun doute, si enfin il avait, dans les Catalogi librorum manuscriptorum Anglix et HiberniXj cherch^, parmi les coU^ges de Cambridge, celui du Corpus Christi : ne le trouvant pas indiqu^ sous ce nom, il aurait compris que c'6tait celui de Saint-Benoit qui iui avait ^t^ donn^. Quiconque connsdt un peu Cambridge sait qu*ii y a dans cette vilie une petite ^lise tr^s ancienne, qui a 6t6 plac^e sous Tinvocation de ce saint, et qui est en partie enclav6e dans i^enceinte du Corpus Christi college, et que
Marijp Virginis in Academia Cantabri^iensi legavit Reverendissimus in Christo MatthaBus Parkery archiepiscopus Can^uart^n^iJ.Edidit Jacobus Nasmith.A.M. S. A. S. ejusdem collegii nuper socius. Cantabrigite, etc. mdcclxxyii, 1 toI. in-4*. (Voycz p. 404 et s. et 425 ct s.)
(1) Voycz Calal. lib.manusc. Angl. et Hibem.y t. I,pars altera, pp. 136 et 145.
£T LBS PARABOLES D*£UDES DE CHERITON. 71
c'est k celte circonstance qu'est due la seconde d^nomination par laqaelle il a 6i^ quelquefois d^sign^.
On avait pu d6jk, par les autres erreurs de M. H. Oesterley que j'avais relev6es, appr^cier la valeur de ses travaux; cette derni^re est le digijie couronnement des pr^c^dentes.
Et cependant il ne s'en tient pas l^ : poussant plus loin ses lumi- neuses invesUgations, il cherche quel est le contenu de ces quatre manuscrits dont deux n'existaient pas. 11 suppo§e que les deux, qui, Tun en r^alit^ et Tautre dans son imagination, portent pour titre De Brutis animalibus, sont identiques et renferment rceuvre d'Eudes, et que les deux, Tun r^el et Tautre imaginaire, qui sont par lui intitul^s Parabolse, sont bien identiques aussi, mais ne contiennent Yraisemblablement qu'un ouvrage purement th^ologique.
On comprend, sans que j'aie besoin de Texpliquer, quel cas il faut faire de ces hypoth^ses. Je ne m*y arr^te pas, et, ayant en somme ^tabli qu'il n'y a sous deux noms diff^rents qu'un seul col- \bge et que par suite, au lieu de quatre manuscrits, il n'en existe que deux, je me h4te de passer k leur examen.
A. Manuscrit 441. — Ce manuscrit forme un volume in-8®, dont les feuillets sont en parchemin et dont T^criture est du xiv« si^cle. Nasmith donne dans les termes suivants la nomenclature des ou- vrages qu'il contient :
1. Tractatus fratris Ricardi deThetford de modo piedicandi, p, 43.
2. Rabanus de agno paschali, p, 30.
3. Item de pascha,p. 33.
4. De proprietatibus festivitatum, p, 35.
5. Liber penitentialis Mag. R. de Flamesburch Kan. S. Victoris Par. et p*. [penitentiarii], p. 37.
6. Gompilatio brevis qualiter confessio saltem semel in anno sit facienda : secundum quod inveneris de infra notatis in quibus te deliquisse credas illa confltearis, alia sub dissimulatipne pertranseas,
p. m. '
7. De quatuor elementis, quatuor anni partibus, et quatuor humo- ribus, p. 148.
8. Tractatus de vitiis et virtutibus ex Gregorio et Augustino, p. 149.
9. Tractatus de corpore Domini ex diversis autoribus, p. 487.
10. Tractatus de septem sacramentis et eorum efrectibus, p. 200.
1 1 . Testamentum patriarcharum secundum Mag. Robertum Grosseteste episc. Lincoln. de Graeco in Latinum translatum, p. 205.
12. Epistola Nigelli [Wireker] monachi ecclesio) Christi Cantuar. ad
72 ETUDE SUR LES FABLBS
Willelmum [de Longo-Campo] Elyens. episcopom de eruditione prela* torum, p. 253.
13. Libellus Seneca; de institutione morum, p. 311.
14. Tractatus beati Bernardi abbatis Glara)valensis de interiori homine quomodo inveniat dominum, p. 315.
15. Libellus Martini episcopi [Bracarensis] ad Mironem regem [Sue- vorum] de quatuor virtutibus principalibus, p. 352.
16. Institutio novitiorum juxta consuetudinem ecclesi» Cantuariensis.
17. De passione et resurrectione Domini ex Gregorio Tyronensi de gestibus Francorum, p. 392.
18. De resurrectione exsermonibus Augustini de sabbato pasch8e,p. 392.
19. Gesla Salvatoris nostri, Domini nostri lesu Ghristi qusB invenit Theodosius magnus imperator in lerusalem in pretorio Pontii Pilati in codicibus publicis, p. 393.
20. Libelius de infantia Salvatoris, p. 415.
21. Historia sancta) Maria) de Sardanay, p. 439.
22. Tractalus a Ricardo Premonstrensi editus de canone misso^ et de difTerentiis in crucibus faciendis et pluribus aliis faciendis necessariis, qufiB sit causa missie, quas dilTerentia, qu® virtus, quis flnis, qu® ratio, qufiB utilitas, p. 442.
23. Item questiones de sacramento altaris scilicet de corpore Christi, p. 455.
24. Dominica oratio glossata, p. 460.
25. Symbolum apostolorum glossatum, p. 462.
26. De decalogo et decem ejus preceptis, p. 468.
27. De Anti-christo secundum antiquos, p. 473.
28. De penis inferni, p. 477.
29. Quindecim signa [ultimi judicii], ibid.
30. Parabolo; Mag. Odonis [de Geritona] in laudem ipsius qui est A et Q, p. 479.
31. Parabola) Sancti Bernardi, p. 521.
32. Quo^dam de tempestatibus et humoribus, etc, p. 529.
33. Gonflictus inter ducem et philosophum de natura hominis humana et proprietabus ejus, p. 531.
34. Fabulosa historia de tribus fratribus, p. 578.
Les fables d*Eudes qui forment le trenti^me ouvrage s'^tendent de la page 479 k la page 520; elles sont annonc^es par cette sus- cription : Incipit prologus in parabolis magistri Odonis ad laudem ipsius qui est alpha et om^ga^ et pr6c6d6es du prtombule Aperiam inparabolis os meum. Cette coUection des fables d'Eudes est presque compl^te : il n'y manque que les cinq qui dans ma Hste portent les n*» i^, i^, 36**, 36° et 42. Elle en possMe onze de plus que le ma- nuscrit Arundel 275, cinq de plus que le manuscrit de Munich 8356
ET LES PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 73
et qualre de plus que le manuscrit de Munich 14749, et» comme soii texte est pour le moins aussi pur, on peut la consid^rer comme la plus importante de celles actuellement connues. Aussi est-ce celle que je publie dans cette nouvelle ^dition des fables d'Eudes.
Les fables ne portent pas de titres. A la page 486 du manuscrit on apercoit seulement la trace d^une division en deux parties, qui r^sulte de Tindication de la fm de ia premi^re intitul^e De Volatili' hus et du commencement de la seconde intitul^e De Gressibilibus. Le tout est termin^ par cette souscription : Expliciunl parabole maffistri. 0. ad laudem ipsius qui estalpha et Q.
B. Manuscrit 481 . — Ge manuscrit est un tr^s gros volume de petit format, dont les feuillets sont en parchemin et dont T^criture est du XIII* siecle. Nasmith donne dans les termes suivants la nomen- clalure des ouvrages quHl renferme :
1. Hugo de Sancto Victore de edificatione claustri malerialis, p. 1.
2. Idem de duodecim abusionibus claustri, p. 16.
3. Idem de claustro animaB spiritualis, p. 85.
4. Idem ad interrogationem amici, p. 129.
5. Alcuinus levita [de utilitate animse ad Widonem comilem], p. 136.
6. Tractatus de exhortationibus sanctorum patrum, p. 216.
7. Excerpta ex libro Ecclesiastici, p. 253.
8. Meditationes beati Bemardi Glarrovallensis abbatis^p. 312.
9. Epistola Aristolelis ad Alexandrum regem de sanitate corporis con- servanda, p. 371. — Versus,p. 381.
10. Physiognomia Aristotelis, p. 385.
11. De interpretatione somnioriun, p. 404.
12. Versus de xii abusionibus secuH et claustri, p. 419.
13. Versus de decem preceptis et septem sacramentis, p. 420.
14. Versus de septem ffitatibus, p. 421.
15. Exhortatio Ricardi [Wethersted] archiepiscopi Cantuar. ad sacer- dotes, p. 426.
16. Predicatio GoliaB [autore Gualtero Mapeo], p. 428.
17. Apocalypsis Golio; [eodem autore], p. 432.
18. Odo de Ceritona de brutis animalibus et volatilibus, [sive parabolao].
19. Regula beati Augustini episcopi, p. 538.
20. De tribns ex ()uibus homo constat, sive de spiritu et anima, p*. 554.
21. De confessione, sermo Joannis episcopi, p. 561.
22. Carmen de redemptione humana, p. 566.
23. Epigrammata, p. 571.
24. Rosarium de caritate, p. 573.
25. Signa mundanro consummationis, p. 577.
26. Quid sit homo, quidve omnis caro, p. 579.
74 ETUDE SUR LES FABLES
27. De obitu hominis, p. 580.
28. De argutia mulierum, p. 583.
29. Sigua ultimi diei,p. 585.
30. Quibus modis revelatur coufessio, p. 587.
31 . Miscellanea qurodam ex Gregorio, etc., p. 588.
32. Gregorii tractatus, p. 595.
33. Exhortatio ducum et.ulutatus exercituum, p. 636.
34. De principalibus vitiis, p. 643.
35. De levibus peccatis, p. 646.
36. De peccatis criminalibus.
37. Expositio super dominicam orationem, p. 657.
38. Expositio super symbolum apostolicum, p. 662.
39. De ponderibus, p. 668.
40. De etate cognatione et conceptione Salvatoris, p. 674.
41 . Tractatus de consanguinitate, p. 676.
42. Tractatus de numeris, p. 693.
Les fables d'Eudes, qui forment le dix-huiti6me des ouvrages contenus dans le manuscrit, y occupent les pages 457 k 537. Elles sont annonc^es par cette suscription : Incipit prologus in librum magistri Odonis de Ciretona de brutis anitnalibus^ et d^butent par le pr^ambule Apeviam inparabolis os meun,
Les fables sont pourvues de titres,mais sontmoins nombreuses que celles du manuscrit 441 ; elles se composent de celles qui dans ma liste g^n^rale ont reou les num^ros suivants : 1, l*», 1*, !•, 2, 2», » 3, 4, 4», 5, 6, 7, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 15«, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 23% 24, 25, 26, 27, 27\ 28, 28% 29, 30, 30% 31, 32, 33, 34, 35, 36% 39, 40, 42, 42% 43, 44, 45, 46, 47, 48, 48% 49, 50, 51, 51% 52, 54. 54% 55, 56, 56% 57, 58, 59, 60.
Le manuscrit ne possdde aucune des fables qui dans mon tableau(p. 41) d^passent le num^ro 60; de sorte que non seule- ment il ne renferme que Toeuvre d'Eudes, mais qu*il est encore loin de la contenir tout enti^re.
4* Bibliothique de ia maisondeSaint-PierredCambridge, — Dans la pr^face de son ^dition des fables d'Eudes contenues dans le ma- nuscrit Arundel 292, M. Oesterley a ^crit une phrase dont voici la traduction : « Un autre manuscrit doit ^tre conserv^ dans le college de Saint-Pierre k Gambridge, commencer par les mots Iverunt Hgna et contenir soixante num6ros(l). »
(1) Jahrbuch fur Romanische und Englische Literatur. Leipzig, 1868, in-8*. (Voyezp. 124.)
ET LES PARABOLES D^EUDES DE CHERITON. 75
Cette phrase de M. Oesterley m'avait laiss6 sceptique, et dans ma premiere ^dition j*avais exprim^, relativement k Texistence du manascrit, des doutes qui ne manquaient pas de fondement. En effet, les Catalogi Ixbrorum manuscriptorum Anglise et Hibernise (1) ne signalent comme appartenant h la Maison de Saint-Pierre qu'un seul manuscrit concernant Eudes, et i'analyse de ce manuscrit, qui porfe la cote 103, ne fournit que cette indication : Odonis Chirton sire de Cheritona homilise de Tempore.
11 semble ressortir de ces mots que le manuscrit ne renfermait que les sermons d*Eudes sur les £vangiles des dimanches. S'il avait en m^me temps contenu ses fables, leur importance permet de supposer qu'elles n'auraient pas ^t^ pass^es sous silence.
J 'ai voulu en avoir le coeur net, et pour cela je me suis adress^ par lettre au biblioth^caire de la Maison de Saint-Pierre, qui m*a fait la r^ponse suivante : « Peterhouse, Gambridge, oct. 4, 1893. Dear Sir, 1 regret to be obliged to inform you that the Ms., about which you enquire, has been missing for $ome years for our Library. I should have been very glad to answer your questions, if it had been in my power. Believe me yours truly, W. E. Barnes (librarian of Peter- house). »
Cette lettre ne r^sout pas la question relativement au contenu du manuscrit; mais, comme il en ressort qu*il n'existe plus, ou que,s'il existe encore, la Biblioth^que de la maison de Saint-Pierre ne le poss^de plus, il est clair qu'il faut le rayer de la liste des ma- nuscrits des fables d'Eudes.
SECTION IV. Bel^qve.
Je poursiUs la bibliographie des manuscrits des fables d*Eudes, ^n en mentionnant deux qui ont exist^ en Belgique.
Suivant Oudin (2),la Biblioth^que de VAbbatia Dunensis k Bruges poss^dait de son temps un manuscrit des fables d*Eudes, qui ^tait >ntitul^ : Opus sexaginta parabolarumy et dont le pr^ambule, diff^-
(1) T. I, 2* partic, p. 150.
(2) Commenlarius de scriptoribwt ecclesi» antiquis,,, Lipsise. M.DCCXXII. 2»ol. in-fol. (Voyez t. II, col. J624.)
76 £TUDfe SUR LES FABLBS
rant, au moins dans son d^but, du pr^ambule ordinaire, conmieQ- Qait par ces mots : Quoniam, ut dicit Gregorius.
Suivant de Visch (1), la Biblioth^que des Carthusiens et Carm^- lites de Gandauxvii^siecle poss^dait 6galement un autre manuscrit des fables d'Eudes qui commen^ait par le pr^ambule Aperiam in parabolis os meum, De sa nomenclature il ressort qu'il consid^re les fables contenues dans ce manuscrit comme distinctes de la collec- tion dite : Opus sexaginta parabolarum. Hais, ainsi que je Tai expli- qu^, si vari^es que soient les d^nominations employ^es par les bibliographes, elles ne peuvent se rapporter qu'ii une seule et m^me oeuvre.
Quant aux deux manuscrits, ont-ils surv^cu h la tourmente r^vo- lutionnaire? Cest peu probable. S*ils existent encore, comme il n*est pas possible de savoir oii ils sont, ils ne doivent pas entrer en ligne de compte.
SECTION V. ItaUe.
Bibliotheque d'Ivrde, — Manuscril 15. — Je n'ai pas vn ce ma- nuscrit, et je n'en connais rexistence que par la mention que M. E. du M^ril en a faite dans une des notes ajout^es par lui k son His- toire de la fable ^sopique (2). C*estun volume in-fol. dontr^criture est du xiv« si^cle. Les fables d^Eudes qu'il renferme y sont intitu- 16es : Magistri Odonis Theologi parabolae.
SECTIOiN VI. Snisse.
Bibliotheque publique de Beme, — Manuscrit 679. — Ce manu- scrit, du format in-i2, se compose de 96 feuillets en parchemin, dont r^criture k deux colonnes est du xiii® siecle. Le Catalogue im- prim6 de la biblioth^que donne de son contenu Tanalyse suivante :
1. F. 1» — f. 77*. Liber exemplorum (historiaD monachales, etc.) ab
(1) Bibliotheca scriptorum sacri Ordinis Cisterciensis. Cologne, 1656, 1 ▼ol. in-4, imprimd k deux col. (Voyez p. 253, col. 1.)
(2) Podsies in^dites du moycn &ge. Paris, 1854, 1 vol. in-8*. (Voyez p. 155, note 3.)
ET LBS PARABOLES D'EUDES DB CHERITON. 77
initio multil. ividerant exuiyCt sic non potuit inveniri qui testimonium ferret et evasity etc.
2. F. 77* — f. 80*. Sermo. Multipharie multisque modis karissimi loque- hatwr deus per prophetaSy etc.
3. F. 80* — f. 96''. Fabulae iEsopi (Ysopi). Lupus et agnus venerunt bibere ad fontemy etc.
La collection de fables contenue dans le manuscrit porte cette suscription ilncipiunt fabule Ysopi, Mais les fables elles-m^mes ne sont pas pouTYues de titres. Elles sont au nombre de 95 et peuvent se diviser en deux groupes, comprenant, le premier, sous 47 cha- pitres, les 48 premieres, et le second, sous 42 chapitres, les 47 der- nieres.
Dans la deuxidme ^dition de mon ouvrage sur Ph^dre et ses
imitateurs, aux pages 468 etss.du tome I,j'aianalys6 celles du pre-
mier groupe, et aux pages 302 et ss. du tome II j*en ai publi^ le texte.
Je n'ai plus h m*en occuper, et il ne me reste ici qu*^faire connaltre
les fables du second groupe. Elles appartiennent toutes h Eudes. Ce
sont celles auxquelles, dans ma liste g^n^rale, ont 6t6 d^volus les
quarante-sept num(5ros suivants : i, !•*, 1 , 2, 3, 4, 4*, 5, 6, 7, H, 12,
14, 14% 15, 15% 15^ 16, 19, 20, 21, 23, 23*, 27, 28, 28*, 29, 30, 30*,
32, 33, 36*, 39, 40, 43, 48*, 49, 49», 50, 51, 52, 54*, 55, 56, 57, 58, 59.
Ces quarante-sept fables,quoique assezpeu diff^rentes de celles
des autres manuscrits pour pouvoir ^tre consid^r^es comme une
copie de Toeuvre d'Eudes, offrent cependant de tr^s nombreuses
variantes. Je ne veux signaler que les deux suivantes, fournies par
lafable des Arbres qui 61isent un roi, ou il est question d'un cha-
noine qui a refus6 T^piscopat et d*un 6v^que de Meaux. Le premier
est appel6 : Carvientis canonicus, et le second : HugOy en frangais
Hugiies.
Les fables se terminent par cette souscription : Expliciunt fabuk Ysopi,
CHAPITRE IV.
EDITIONS DU TEXTE DES FABLES D'EUDES.
Malgr^ le nombre respectable des manuscrits qui nous ont con- serv^ les fables d^Eudes, c'est k peine s'il y a cinquante ans que les critiques ont commencc k penser k lui, et jusqu*^ mon ^dition de i88i il n'avait 6i6 publi^ que des fragments de son oeuvre ^sopique.
L'un des premiers, J. Grimm Ta r6v61ee(l) : en 1834, dans son edition de Reinhart Fuchs, publi^e k Berlin, il a insere les deux fables du Loup devenu moine et des Obseques du Loup, qu*il avait extraites du manuscrit Harley 219 (2).
En 1835, F. J. Mone, dans VAnzeiger fur kunde der teuschen Vor- 5e{7,publiavingtfableslatines (3), dont les treize premi^res ^taient tir^es du manuscrit d'Arras d^couvert par lui. Ce sont celles aux- quelles j'ai pr6c6demment (page 41) donn^ les titres suivants :
MS. DARRAS.
i. Lc Ueuard dans uii puits ol lc Loii|) 21.
2. Le Liou, le Loup et lo Ueiiard associos 22.
3. Le Loup devoiiu moiiie 25.
4. Le Lion, les Brebis, le Loup et les Porcs 2G.
Ji. Le P6re de famille, les douze Brebis et le Loup 27.
<•). Le Ueuard et le Coq 29.
7. Le Uenard et le Chat 47.
H. Les Habilanls de Wilbev ol le Li^vre 50.
\). Les Ob.s^ques du Loup 52.
10. La Licorne, rHomme et los doux Vors 5i.
(1) Reinharl Fuchs. Bcrlin, bci Ucimcr, 1834, 1 vol. in-8'. (Voycz p. ccxxi). 2) Voyez mcine (Sdition, p. 44H et 447.
• 3) Anzeiger fur kunde der teufchen Vorzeit. Unter freier Mitwirkung, etc. Vicrtor Jahrgang. 1833, Karlsruho, in-^". ^Voycz col. 355 ik 361.)
FABLES ET PARABOLES D'EUDES DE CHERITON. 79
MS. d'ARRAS.
1 1 . Le Renard et le Batelier 55.
12. Le Renard et les Poules 61.
13. Le Renard d^guis^ et les Brebis 62.
Ces treize fables comprenant les deux d6ji publi^es par J . Grimm, cvetaient en 1835 et ce furent jusqu*en 1842 les seules connues.
En 1842, k Londres, dans un volume 6dM par la Percy|Socie- ly (1), M. Thomas Wright, parmi beaucoup d'autres en prose latine, tit paraitre dix-sept fables qui ^taient tir^es d*un des manuscrits d^Eudes et dont voici les titres frangais :
M** DB LA LI8TB COMPLBTB.
1. Gautier 4 la recherche de i'eterneile felicite 27.
2. L'Abb^ et les Moines i«.
3. Le Faucon, les Pigeons et le Grand-Duc 2.
4. La Gorneille se plaignant ^ TAigle 3.
5. La Buse et TEpervier 4.
6. L'Oiseau de Sainl-Martiu 7.
7. Lo Grapaud, son fils et le Lievre 14.
8. Le Renard dans un puits et le Loup 19.
9. Le Lion, le Loup et le Renard associds 20.
10. Le Loup devenu Moine 22.
11. Les deux Gompagnons, Tun veridique et Tautre menteur. 27».
12. Le Lion, le Loup et le Porc 30*.
13. Lo Renard et le Ghat 39.
14. Les Obs^ques du Loup 43.
15. Le Ghien et les Joncs 44.
16. L'Assemblt^e des Souris et ie Ghat 54*.
17. Les Habitants de Wilby et le Li^vre 42».
Ces dix-sept fables, exhumees par M. Thomas Wright, n'avaient pas augmente d autant le nombre de celles qui ravaient et^ aupa- ravant; car Mone avait d6jk publi^ les fables 8, 9, 10, 13, 14, 17, de sorle que les onze autres seules paraissaient pour la premi^re fois, ftl que le nombre total 6tait 6\ev6 seulement k vingt-quatre.
Douze ans se passerent. Puis en 1854, dans les notes plac^es au bas des pages consacrees k son Histoire de la fable esopique et k TAlter iEsopus de Baldo (2), M. E. du Meril exhiba quatre fables,
\\) ASeleclion oflatin stories^ for manuscripU ofthe thirteenlh and fourteenth centuries ; a Contrihution to the history of fiction during the midle ages, Edited bvTlionias Wright, E»q.M.A.F.S.A. otc. London. Printed for the Pcrcy Society.
M.DCCC.XLII.
(2) Po^sies inidites du moyen dge^ pr^ciddes d'une Histoire de la fable ^sopique. Paris, 1854; 1 vol. in-8*. (Voyoz p. 121. 140. U2 ct 249.)
8« ]£TUDE SUR LES FABLES
savoir : 1° Le Renard doguis6 et les Brebis; 2°Le Renard et le Coq; 3° Les Anes v^»tus de peaux de Lion ; 4** Le Coucou et la Brunette. De ces quatre fables tirees, les trois premieres, du manuscrit d'Ar- ras, la quatrieme, de celui de la Bibliotheque Mazarine, les deux dernieres seules n'etaient pas comprises dans les vingt-quatre pr6c6demment mises au jour, de sorte qu'il n'y en avait encore que vidgt-six port^es k la connaissance du public.
M. H. Oesterley survint, et, en 1868, dans le Jahrbuch fur Ro- manische und Englische Literatur {\)f publia entierement la collec- tion malheureusement incomplete du manuscrit 292 du fonds Arundel. D^apr^s la iHani^re de compter de M. Oesterley, elle ne se compose que de quarante-cinq fables; mais, si Ton suit celle que j ai adopte^e, elle en comprend quarante-six. Comme parmi elles il s'en trouvait seize d^j^ connues, le nombre de celles pr6c^- demment parues n etait augmente que de trente, qui ^taient les suivantes :
M** DB LA LUn COMPL.ETB.
4. Les Arbres qui ^lisent un roi 1.
2. Les Fourmis qui ('lisent un roi 1».
3. Les Poussins qui elisent un roi 1«.
4. La Tortue et TAigle. b.
5. Le Loup et la Cigogne 6.
6. L'Homme chauve et chassicux ct les Perdrix 8.
7. L*Oiseau appcle Froynos 9.
8. L'Aigle et ses Petits qu*elle habitue au Soleil 10.
9. L*Escarbot et son fumier 28».
40. Le Corbeau, le Pigeon et son Pelit 40.
i\. Le Riche et la Vache cle la Veuve 42.
12. Les Fourmis et les Porcs 42*».
43. La Guenon et la Noix 47.
44. Le Limaron portant sa maison 48.
45. Le Limacon et ses cornes 48*.
46. L'Araignee et la Mouche 48**.
47. Le Renard qui fait le mort etle Corbeau 49.
48. Le Fromage et le Rat pris au piege 49».
49. Le Comte voleur (le grand chemin ol».
20. La Brebis blanche, la Brebis noire, TAnc et le Bouc. . . 52.
24. La Herse et le Crapaud 53.
22. Le Faucon et le Milan 54.
23. Le Hibou condamn^ par rAssembh^e des Oiseaux .... 55.
24. Le Rat sauve par le Chat 50.
(4) Voyezp. 427 k 454.
ET LES PARABOLES DEUDES DE CHERITON. 8!
M** DB LA Lim COMPLBTB.
25. Le Serment d'un certain Alexandre 56^*.
26. La Grange en feu 56".
27. Le Pelican et ses Petits 57.
28. Le Loup et le Li^vre 58.
29. Le Serpent mourant de froid 59.
30. L'Odeur de la Panthfere 60.
Ces trente fables, ajout^es k celles d^j^ mises en lumi^re, ne donnaient qu'un total de cinquante-six. II y avait donc encore une grande lacune h combler.
En 1871, H. Oesterley s'y appliqua, en publiant dans la m^me revae que les pr6c^dentes (1) la plus grande partie des fables con- tenues dans le manuscrit de Wolfenbiittel Gtide 200. Parmi ces fables, celles qui ^taient ainsi soumises pour la premi^re fois k i'attention du public, 6taient celles auxquelles j'ai donn6 les titres suivants :
N«* DB L4 UaTB OOMPLiXB.
1 . La Poule qui prot^ge ses Poussins contre le Milah .... 34.
2. LaCigogne et le Gorbeau 11.
3. Le Ghat deguis^ en Moine et le Rat 15.
4. Le Rat de ville et le Rat des champs 16.
5. L'Aigle priv^ de la vue par le Corbeau 29.
6. Le Jeu dEchecs 36<*.
7. La Huppe et le Rossignoi 41.
8. Le Chien et rOmbre 61.
9. Le Paon deplum^ par les autres Oiseaux 66.
10. Les Chiens et TAne 69.
11. L'Aspirant ^ la condition monacale 72.
12. LeBoucetTAne 73.
13. Le Vieux Pfere, le Fils et ie Petit Fiis 73»».
14. Le Loup h qui le Renard conseille de pScher 74.
15. Le Laique et le Clerc 30.
Gr4ce k cette pubiication, le nombre des fables parues, sensible- ment augment^, 6tait de soixante et onze.
M. Voigt, en 1878, continua, sans rachever, l'oeuvre de vul- garisation commenc6e par ses devanciers. Sous ce titre : Magisiri
(1) Jahrhuch fUr Ramanische und Englische Lileralur, etc. (Voyez t. XII, p. 129 et suiv.)
6
8i ^TUDE SUR LBS FABLES
Odonisde Ciringtonia liher parabolarum{\)^ il publia les vingt fables auxquelles j'ai donn6 les titres fran^ais qui suivent :
N** DB l^ USTK COMPlitn.
i. Le Loup et ia Cigogue 6.
2. Le Crapaud, son lils et le Li^vre \k.
3. Le Chat deguis^ eu moiue et le Rat 15.
4. Le Renarddansun puits et le Loup 19.
5. Le Lion, le Loup et le Renard associ^s 20.
6. Le Loup devenu Moine 22.
7. Le Lion, les Brebis, le Loup et les Porcs 23.
8. Le P^re de famille, les douze Brebis et le Lonp 23*.
9. Le Renard et le Coq 25.
10. Les deux Compagnons, Tuu veridique et Tautre meuteur. 27*.
H. Le Lion, le Loup el le Porc 30*.
12. L'Ane et ies Porcs 33.
13. Le Renard et le Chat 39.
14. Les Habitants de Wilby et le Lifevre . , 42*.
15. Les Obs^ques du Loup 43.
16. Le Renard et le Batelier 46.
17. Le Renard qui fait le mort et le Corbeau 49.
18. Le Renard et les Poules 50.
19. Le Renard d^guise et les Brebis 5i.
20. Le Loup et le Lievre 58.
De ces vingt fables dix-neuf avaient d6jk ^te edit6es tant par M. H. Oesterley que par ses devanciers, de sorle qu'une seule. celle de TAne et des Porcs ^tant r6v6I6e pour la premidre fois, le nonibre lotal ctait limite k soixante-douze.
II faut immediatement dire qu'(i la suite des vingt fables par lui intituI6es Liber pnvnboiarum, M. Voigt en avait ajoute, sous le titre dVdoniann, dix autres (!2), dont il refusait la paternite k Eudes. et dont, soit par la forme, soit par le fond, plusieurs lui appar- tiennent. Ce sont les suivantes :
N*» DB LA LIRTK COMPLSTB.
1. Le Rat qui cherche femme 63.
2. Le Lion «lui cherche des miuistres et TAne r>8.
3. Los Chiens et TAne 69.
4. Le Loiip a qui le Renard conseille de p^cher 74.
(1) Kleinei^e laleinische denkmdler der Thiersage aus dem zwol/ten bis vier- zehnten Mhrhunderl. Sivhshour^ ct Londres, 1878, in-8*. (Voyez p. H3 i 13i.
(2) Voyez nionic oiivrapc, p. 133 i 138.
•
ET LES PARABOLES DEUDES DE CHERITON. 83
5. Le Lion, le Loup et le Reuard associ^s 20.
6. Le Chevalier, sa Femme, le Pr^tre et le Loup.
7. Le Loup devenu moine 22.
8. Le Renard et le Loup engraisse.
9. Le Lion, TAne et le Coq.
iO. Le Loup confesseur, le Renai*d et l'Aiie.
M. Voigt indique les sources auxquelles ii a puise ces dix fables(l); il d^clare avoir emprunt^ les deux premi^res des manuscriis de Munich 8356 et 14749, les fables iii et iv, des m^mes et du manuscrit Gude 200, les fables v et vi, du Livre d'exemples qui forme la premi^re partie du manuscrit de Munich 14749 (foL 78*» k 79**), les fables vii, viii, et ix, des fables xxxvii, xl et l du manu- scrit Gude 200, en suivant toutefois pour la fable viii les le^ons du manuscrit de Munich 2631 (fol. 124^), et la fable x dumanu- scrit de Breslau iv. Q. 126 (foL 344*).
De ces dix fables les quatre premieres, aussi bien par la forme que par le fond, sont roeuvre d'Eudes. La cinquieme et m^me la septi^me par les sujeis sont bien semblables h celles qui portent dans la liste g^nerale les num^ros 20 ei 22; mais, comme elles en sont tr^s diflf^renies par la mise en oeuvre, il ne faut pas les faire enirer dans le compie que j'6tablis. A plus forie raison faut-il ne- gliger les quatre auires..
Pour arriver h la r^capitulaiion compleie de ioutes les fables d'Eudes parues avant ma premi^re (^diiion, il faui ajouier seulement les quatre premieres des dix qui pr^cedeni aux soixante-douze d6}h constai^es; mais, comme deux d'enire elles font dej^ partie de ces derni6res, elles n'en ^levent le total d^finitif qu'^ soixanie-quatorze, ei, le nombre des fables authentiques d'Eudes ^tani de cent douze, loutes ces publications successives, 6parses dans divers ouvrages, avtiieni omis les irente-huit fables suivanies :
N"" DK LA LI8TK COMPLBTK.
\. Les Grenouilles qui elisent un roi IK
2. Les Oiseaux qui ^lisent un roi H.
3. L*Escarhot qui bat des ailes 2*.
4. L'Heretiqiie et la Mouche 12.
5. Le Phenix qui renait de sa cendre i3.
6. Le Jeune Homme et la Pelite Vioillo i4*.
7. L'Araignee, la Mouche et le Vent i5*.
84 FABLES ET PARABOLES DEUDES DE CHERITON.
8. Les trois sortes dc Mouches 15**.
9. L'Antilope 17.
\0. L'Hydre et le Crocodile 18.
11. Le Fromage, le Uat et le Chat 21.
12. Les Chiens, le Cadavre et les Comeilles 21*.
13. Le Rat, la Grenouille et le Milan 21^.
14. Le Loup et TAgneau 24.
15. La GuSpe et TAraign^c 28.
16. Le Paysan et les Escarbots 31.
17. Les Abeilles et les Escarbots 32.
18. Le Lion, les Rats, les Souris et le Chat 35.
19. L'Oie grassc et le Corbeau 36.
20. Le Juste et le P(5cheur 36*.
21. Le Fou 36»».
22. L'Enchanteur 36*.
23. Le Poussin indompte 37.
24. Le Milan et les Perdrix * . . . . 38.
25. La Puce et TAbbe 56*.
26. Le Serviteur du Roi 59».
27. La Grenouille et \v Bopuf 62.
28. Le Chevalier et son Fils 62".
29. Le Chat et sa Femelle 64.
30. La Femme elegante 64*.
31. La Cigogne et le Serpent 05.
32. Le Crapaud et la Grenouille 67.
33. Le Chieu et les deux Hommes 67*.
34. Le Corbeau ct le Renard 70.
35. L'Athenien qui vcul passer pour philosophe ^O*.
36. La Cigogne ct le Chat 71.
37. Lc Fils ct son vieux Pere 73«.
38. La Mouche et la Fourmi 75.
En somme, on peut dire que, lorsque dans ma premi^re ^dition des fables de Phedre et de ses anciens imitateurs j'ai entrepris la publication de celles d'Eudes, eUe n*avait pas encore 6t6 faite.
CHAPITRE V.
TRADUCTIONS DES FABLES D*EUDES.
On ne connait que trois traductions des fables d^Eudes, deux francaises et une espagnole, et, quoique toutes les trois ne puisent guere que dans leur anciennet^ Tint^r^t qu'elles pr^sentent, je ne crois pas devoir les passer sous silence.
SECTION I. Tradactions firan^aises.
§ 1. — TRADUCTION ANONYME.
lci ma t^che est consid^rablement facilit6e par les travaux de M. Paul Meyer, qui, dans sa Notice ins6r6e en 1885 dans la Roma- ma (1), a donn^ sur la version francaise des fables d'Eudes, due k un anonyme, les renseignements k la fois les plus complets et les plus pr^cis. Cest en grande partie de cette Notice quc j'extrairai ceux que moi-mtoe je vais maintenant foumir.
On n'a trbuv^ jusqu'^ ce jour qu'un seul manuscrit de la version fran^aise anonyme. II est actuellement k Cheltenham, dans la Bibliotheque Phillipps, dans laquelle il portela cote 16230. Cest un volume compos6 de 188 feuillets en parchemin, ayant en moyenne, sauf ceux chiffr^s de*99 ^102 qui sont de dimension moindre, 20 centimetres de hauteur sur 12 et demi de largeur. L*6criture des divers cahiers, dont la r^union a forme le volume, est k deux
(1) VoycE Roniania, ann^e 1885, t. XIV, pp. 388 k 397.
86 fiTUDE SUR LES FABLES
colonnes du feuillet 7* au feuillet 1 48 ; elle est due k divers copistes de la fin du xiii^ siccle.
M. P. Meyer croit que c'est dans le d^partement de TEure que les copistes ont couvert les cahiers de leurs ^critures, et il base son opinion sur ce que dans l'un de ces cahiers, le Liber tequivo- corum ou Trait^ des homonymes, qui le remplit, se termine par cette souscription : Explidt liher xquivocorum frairis G, de Bar- queto (1). Quoique la forme donnde k cette phrase finale peraiet- trait tout d*abord de le supposer, le fr^re G. de Barquet ne doit pas toe consid^r^ comme Tauteur du trait6. II a voulu ou s'en dire le copiste, ou s'en dire le propri6taire, et, comme Barquet est un village du canton de Beaumont-le-Roger, il est supposable que le manuscrit a 6t6 constitu^ et est rest^ longtemps dans cette r6gion du d6parte6aent de TEure.
Ce qui est h peu pres certain, c'est qu*au commencement du siecle il ^tait encore dans ce d^partement. M. P. Meyer n*est pas ^loign^ de penser qu'il appartenait alors k la Bibliotheque d^fivreux, d'oii il serait sorti pour passer dans les mains de M. Masson de Saint-Amand, qui, pr^fet de TEure sous le premier Empire, aurait Ati k sa position officielle la possibilit6 de Tacqu^rir.
Devenu proprietaire du manuscrit, M. Masson de Saint-Amand avait 6crit au bas du premier feuillet Vex-Hbris suivant : « Biblio- theque de M. Masson de Saint-Amand, conseiller du Roy en tous ses conseils. maitre des requestes jusqu'en 1790, 6poque de leur suppression, pr^fet du d^partement de TEure h Torganisation des pr^fectures en Tan viii, membre de la L^gion d^honneur en Tan XIII. Ceci est 6crit en Tan xiii, f6vrier 1805, premiere ann^e du r^gne de Napol6on !•', empereur (2). »
Apr^s avoir appartenu au pr6fet imp^rial, en quelles mains passa le manuscrit? II serait difficile de le dire. Ce qu'on sait seule- ment, c'estque, acquis par M. E.-F. Corpet, 6rudit connu surtout pour sa collaboration k la traduction des classiques latins publi^e par M. C.-L. Panckoucke,il fut apres sa morl compris dans la